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Valérien Ismaël, nouveau coach de Wolfsburg : "Je suis peut-être un précurseur…"

Florian Fieschi

Mis à jour 01/12/2016 à 13:35 GMT+1

BUNDESLIGA - Nommé entraîneur de Wolfsburg après le limogeage de Dieter Hecking, le Français Valérien Ismaël a pour mission de sauver le club allemand de la relégation. Interview exclusive.

Valerien Ismael als Trainer des VfL Wolfsburg.

Crédit: Imago

Valérien, heureux d’être aux commandes d’un club de Bundesliga, et ce pour la première fois de votre carrière ?
V.I. : Oui, c’est forcément une satisfaction d’être confirmé au poste de numéro 1, surtout dans un club comme Wolfsburg, qui est reconnu en Allemagne. Mais c’est le travail de plusieurs semaines réalisées en amont (après le départ de Hecking, Ismaël a assuré l’intérim).
Comment avez-vous atterri à Wolfsburg ?
V.I. : Avec Klaus Allofs (le directeur sportif du club), on se connait très bien, puisqu’en tant que joueur, c’est lui qui m’a fait venir au Werder Breme. Donc on a déjà une histoire commune par rapport à ça. Maintenant, c’est une bonne chose de se retrouver dans un projet, comme celui de Wolfsburg
Votre mission ?
V.I. : D’abord, c’est de redonner de la confiance à cette équipe. Car, elle se trouve actuellement dans une situation difficile, mais il y a du potentiel ici. Cela donne donc de l’espoir pour atteindre nos objectifs.
Comment allez-vous vous y prendre pour redresser la barre ?
V.I. : Il y a beaucoup de choses à accomplir. On a déjà fait beaucoup de réunions, de discussions individuelles avec les joueurs. On veut avoir le ressenti de tout le monde par rapport à ce qui se passe dans le club. On veut avoir une image très précise de la situation.
Quelle est votre conception du football ?
V.I. : Je veux quelque chose de très dynamique. Donc mon projet sera de toute façon très intensif. A l’image de la Bundesliga forcément… D’ailleurs, tous les joueurs savent ce que j’attends d’eux. Il n’y aura aucune surprise.
Votre méthode ?
V.I. : De par mon vécu, mes sources d’inspiration, je les cultive par rapport à un football très international. Elles se basent sur ce que j’ai connu dans ma carrière (Lens, Strasbourg, Bayern Munich, Hanovre). Mais en Bundesliga, il y a toujours cette idée de se projeter très vite vers l’avant. C’est un jeu porté vers l’offensive. Il y a aussi cette notion d’abnégation totale que l’on retrouve beaucoup en Allemagne.
Comment l’expliquez-vous ?
V.I. : En Allemagne, la mentalité est très simple, elle tient en quelques mots : gagner à tout prix ! Il n’y a pas de calcul, aucune équipe de Bundesliga ne regarde ce qui se passe. Personne n’est dans l’attente d’un quelconque résultat. Et au final, on s’aperçoit que dans ce football-là, tout va très, très vite.
En tant que coach de la réserve, vous êtes passé par la case formation en Allemagne. Quelle est la différence majeure avec la France ?
V.I. : D’abord, je crois que la France se porte bien au niveau de la formation. A l’internationale, on retrouve déjà des talents comme Ousmane Dembelé à Dortmund.
Quelle est la meilleure ?
V.I. : Pour développer un nouveau modèle de formation, l’Allemagne s’est beaucoup inspirée de la France. Mais désormais, je pense sincèrement que l’Allemagne a pris une avance énorme dans tout ce qui est infrastructures, installations. La différence se fait à ce niveau… Le niveau des jeunes talents des deux pays ? Je pense qu’ils sont comparables. Seulement en Allemagne, même ceux de 19 ans, 20 ans sont capables de débuter en sélection nationale. Je pense notamment à Julian Weigl (Dotrmund), qui est la nouvelle sensation du football allemand.
En Allemagne, la mentalité est très simple : gagner à tout prix ! Il n’y a pas de calcul, aucune équipe de Bundesliga ne regarde ce qui se passe.
Etes-vous le premier technicien français à opérer en Bundesliga ?
V.I. : Sincèrement, je ne sais pas. Peut-être Gilbert Greiss… Mais c’est à vérifier.
On a fait quelques recherches et Paul Frantz est le seul français à avoir coaché en Bundesliga avant vous. C’était à Karlsruhe (1966-1697). Vous considérez-vous comme un pionnier ?
V.I. : Non quand même pas, ce n’est que du football, il ne faut donc pas exagérer (sourires), il est important de rester mesuré dans les mots.
Alors un précurseur ?
V.I. : Oui, c’est mieux déjà. Mais c’est tout de même surprenant que si peu de français soient passés par le Bundesliga.
Pourquoi d’après vous ?
V.I. : Je ne sais pas. Maintenant, si ça peut ouvrir la voie à d’autres coaches, tant mieux ! Sincèrement, je le recommande vivement, car c’est un championnat très intéressant. En plus, on est très sollicités, donc c’est une expérience unique à vivre pour un entraîneur.
Vous avez connu une première expérience à Nuremberg (D2 Allemande, 2014). Cela n’avait pas vraiment fonctionné, puisque vous aviez été limogé au bout de 14 matches de championnat. Pourquoi ?
V.I. : Il y a beaucoup de facteurs qui peuvent expliquer cela. D’abord, il faut dire que Nuremberg n’est pas un club facile. Là-bas, il y a beaucoup de politique. En plus, dans cet effectif au moment de mon arrivée, il y avait beaucoup de nouveaux joueurs à intégrer avec une attente énorme derrière. Mon erreur ? Ne pas avoir fait attention à tous ces paramètres. Mais attention, je ne regrette pas du tout. C’était une expérience enrichissante pour ma carrière d’entraîneur. J’ai beaucoup appris.
Après cela, avez-vous été approché par des clubs français ?
V.I. : Oui, mais il n’y avait rien de concret, ce n’était que des touches, des prises de renseignement.
Pourquoi cela n’a pas débouché sur quelque chose ?
V.I. : Parce que dans un premier temps, mon envie c’est de rester en Allemagne. Pour l’avenir, on verra bien où cette carrière d’entraîneur me mène. Mais, je n’ai pas véritablement de plan de carrière. Donc quand Wolfsburg m’a approché pour prendre leur équipe réserve, je n’ai pas hésité longtemps. J’avais besoin d’un projet comme ça, pour me retrouver et ressentir une nouvelle confiance par rapport à mon travail.
Dans votre effectif, il y a un joueur extrêmement doué, Julian Draxler. On a pu comprendre qu’il voulait partir cet été, comment faire pour le remotiver ?
V.I. : Forcément, cela passe par beaucoup de discussions avec Julian. C’est très important pour lui, car malgré son expérience, c’est encore un jeune joueur. Puis il y a eu l’Euro, et il a ensuite connu des petites blessures (adducteurs), cela prend donc du temps avant qu’il revienne à 100%. Avec lui, il faut être patient.
Peut-il devenir la future star du football mondial ?
V.I. : En tout cas, il a le potentiel pour, c’est une certitude. Maintenant, il a du mal à avoir de la continuité dans ses performances. C’est dans ce domaine qu’il doit progresser.
Dans votre effectif, il y a un seul joueur français. Il s’agit de Josuha Guilavogui, qui a d’ailleurs fait son retour à la compétition après une grave blessure aux cervicales…
V.I. : Oui, il a repris avec nous depuis deux matches (Schalke et Ingolstadt). C’est un joueur avec une mentalité exemplaire, il est très apprécié par le groupe.
Son profil ?
V.I. : C’est quelqu’un qui, physiquement, a un très gros abattage. Josuha a le potentiel pour réaliser une très grande carrière. Il me fait penser à Patrick Vieira, c’est en tout cas le même genre de joueur.
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