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Franck Ribéry et le Bayern Munich, ou l’alchimie réciproque

Maxime Dupuis

Mis à jour 10/05/2019 à 12:46 GMT+2

BUNDESLIGA - Samedi, Franck Ribéry pourrait devenir champion d'Allemagne avec le Bayern Munich pour la neuvième fois de sa carrière. C'est un record en Bundesliga et l'épilogue idéal d'une histoire folle entre le Français et un club qui n'avaient pas de point commun au premier abord mais ont trouvé chez l'autre les ingrédients de leur réussite mutuelle.

Franck Ribéry

Crédit: Getty Images

Il n'oubliera jamais. Et ne sera pas le seul. D'ici peu, Franck Ribéry quittera le Bayern Munich, douze ans après avoir ouvert les portes de la grande maison bavaroise. Bientôt, le joueur de 36 ans sera un grand ancien du club aux cinq victoires en C1 avec un rond de serviette au banquet des légendes du coin, aux côtés des Beckenbauer, Müller, Maier et autre Lahm. A l'échelle d'une vie et d'un joueur étranger, c'est un accomplissement XXL, rendu possible, déjà, par le talent du principal intéressé et son niveau de performance. C'est une évidence, une lapalissade en puissance, mais ça fait toujours du bien de le dire.
Franck Ribéry, probable nonuple vainqueur du Championnat d'Allemagne, aura connu des bas, évidemment, des pépins, aussi, mais surtout une formidable récurrence au plus haut niveau et une faculté à déplacer des montagnes sur le terrain. Avec, en point culminant, cette année 2013 qui aurait dû lui offrir un beau Ballon d'Or pour décorer la cheminée de sa belle demeure de Bavière.
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Franck Ribéry et Matthias Sammer

Crédit: AFP

Il y a tout ça, évidemment. Mais il y a aussi et surtout le reste. Si Franck Ribéry a réussi au Bayern, c'est que l'ancien international français (81 sélections) y a trouvé tout ce dont il avait besoin. Il faut rembobiner le film pour mieux saisir ce que Munich lui a apporté. Quand il quitte la France et Marseille en 2007, Franck Ribéry est au sommet. Lui, comme d'autres, l'imaginent parfaitement en successeur de Zinédine Zidane chez les Bleus. Les deux hommes ont vécu une aventure commune, en Allemagne un an plus tôt. Et Francky a très envie de prendre les rênes d'une équipe de France qui va bientôt se déliter.

Le cadre propice

Cet été-là, son choix se résumé globalement à deux destinations prestigieuses : le Real Madrid et le Bayern Munich, même si l'Olympique Lyonnais reste tapi au cas où... Le Bayern, qui sort d'une triste saison, décroche le gros lot et fait du Boulonnais le joueur le plus cher de son histoire (30 millions d'euros). L'aventure peut commencer. De là à imaginer qu'elle durera douze ans… Personne ne l'aurait parié. Aujourd'hui, cela ressemble à une évidence.
Ce sont peut-être les opposés qui s'attirent mais tout a matché entre le jeune chien fou et la noble maison d'une Allemagne conservatrice. A 24 ans, Ribéry arrive avec son insouciance et va dépoussiérer quelque peu les habitudes du Bayern, par ses facéties autant que par ses accélérations ballon au pied. Le club l'adore, le public l'adopte et ne le lâchera jamais.
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Ribery : "Je n'oublierai pas ce que j'ai vécu avec le Bayern"

Mais la grande force du Bayern est, aussi, d'avoir su manier le bâton quand il le fallait, comme toute institution digne de ce nom se devrait de le faire. Les rares fois où Ribéry a dépassé les bornes, le Bayern a su le lui dire. Et parfois le punir. En résumé, Ribéry s'est aussi épanoui parce qu'il a trouvé un cadre propice à son caractère et son mode de fonctionnement. Et quand le Français a dû traverser des tempêtes, médiatiques ou judiciaires, le Bayern s'est mis derrière lui. Sans arrière-pensée.

Il n'existe pas cinquante clubs comme le Bayern

Bixente Lizarazu n'a jamais franchi la ligne jaune. Mais, lui, peut aisément témoigner de la marque de fabrique incomparable du Bayern quand il est question d'aider ses joueurs. Lorsqu'il fut menacé par l'ETA, le Basque bondissant latéral trouva à Munich le support inestimable dont il avait besoin en ces temps troubles. Il n'existe pas cinquante clubs comme le Bayern Munich. Il n'y avait pas cinquante clubs non plus pour Ribéry. Le Bayern était celui-là.
Evidemment, lorsque l'on pense aux grandes années de Kaiser Franck avec le Bayern, on ne peut que regretter ses atermoiements et sa déperdition avec l'équipe de France. Mais, avant toute chose, il est essentiel de remettre l'église au centre du village : durant ses huit années bleues, il en fut le joueur majeur, sans discussion aucune. Personne n'a été plus important que lui entre 2006 et 2014. Mais il en reste un goût amer, parce que rien n'a été plus beau que le début. Et parce que le joueur n'a pas toujours eu le comportement adéquat au rôle qu'il souhaitait tenir. Il en est responsable. Mais l'encadrement des Bleus, jusqu'au crash de Knysna en juin 2010, du sélectionneur aux dirigeants, auront été complices parce qu'ils n'auront jamais été capables de montrer leurs muscles et l'autorité indispensable.
Quid de l'après-Knysna ? De Blanc à Deschamps et avec une FFF de nouveau forte ? Le mal était fait. Malgré les performances parfois XXL du numéro 7, la rupture, profonde, était entérinée. Avec le public, notamment. Alors, Ribéry s'est contenté du Bayern. Pour leur bonheur mutuel.
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Franck Ribéry avec le trophée de la Ligue des champions remportée par le Bayern Munich en 2013.

Crédit: Getty Images

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