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Bundesliga : Distance sociale et silence de cathédrale : un autre football a pris ses droits

Vincent Bregevin

Mis à jour 16/05/2020 à 21:43 GMT+2

BUNDESLIGA - La reprise du championnat allemand, samedi, après une interruption de plus de deux mois due à la pandémie du coronavirus Covid-19 était vivement attendue. Du protocole sanitaire à l'évolution des règles d'arbitrage, en passant par le silence assourdissant du huis clos, ce n'est plus tout à fait le football auquel on était habitués. Mais le ballon roule à nouveau. Tour d'horizon.

La joie des joueurs de Dortmund dans un stade vide lors de la victoire sur Schalke

Crédit: Getty Images

L'organisation : Des réflexes à intégrer

La mise en place du protocole sanitaire et son application étaient particulièrement scrutées sur tous les terrains. Des entrées séparées sur le terrain, des sièges vides entre les remplaçants et les membres des staffs pour respecter les distanciations sociales, des ballons régulièrement désinfectés par les ramasseurs de balle... On a aussi vu des buts célébrés la plupart du temps dans la plus grande sobriété, avec le coude, pour limiter les contacts, des remplaçants masqués et des joueurs qui mettent immédiatement un masque à leur sortie du terrain. Il y a clairement eu des efforts pour prendre les précautions maximales, jusqu'aux interviews d'après-match.
Mais il reste des réflexes à intégrer. Ou plutôt à bannir. Plusieurs attitudes ont interpellé, notamment celle de Matheus Cunha. L'attaquant du Hertha Berlin a eu la maladresse de sucer son pouce en célébrant son but face à Hoffenheim (0-3), alors que plusieurs de ses coéquipiers venaient de l'enlacer. D'autres comportements, d'ordinaire naturels, ont pu choquer dans ce nouveau contexte. Comme celle de Mats Hummels, aperçu en train de se moucher dans ses doigts, ou les contacts physiques entre les joueurs du Fortuna Düsseldorf et l'arbitre. En clair, il reste du chemin pour que le protocole soit intégré par tous.

L'ambiance : Un silence assourdissant

C'est encore plus frappant en Allemagne, là où les stades sont habituellement combles et l'ambiance exceptionnelle. Les images des abords du Signal Iduna Park totalement désertés avant la rencontre ont notamment offert un contraste saisissant par rapport à l'atmosphère traditionnelle d'un derby de la Ruhr. L'image de cette tribune vide où se tient habituellement le célèbre "Mur jaune" qui fait la légende du BVB résume finalement le mieux ce qui a vraiment marqué cette journée de reprise outre-Rhin : un silence assourdissant.
Cela n'empêchera jamais les joueurs de jouer. Mais sans les fans, ce n'est plus le même football. Les rencontres disputées sur différents terrains en Allemagne avaient le point commun de ressembler à des amicaux de présaison qu'à des matches à enjeu dans l'un des plus grands championnats du monde. Certains joueurs l'ont pris avec un brin d'humour, comme ceux du Borussia Dortmund quand ils ont célébré leur victoire en saluant une tribune vide. Pour d'autres, il faudra apprendre à tenir compte du silence. Car du coup, tout s'entend. Jean-Clair Todibo, le défenseur de Schalke 04, l'a appris à ses dépens.
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Dortmund - Schalke ou le spectaculaire avant/après coronavirus sur la planète foot

Le jeu : Une remise en route délicate

C'était prévisible. Avec une interruption de plus deux mois et une petite semaine d'entraînement collectif pour préparer cette reprise, la mise en route a été plutôt difficile. Les joueurs ont légitimement manqué de rythme et éprouvé des difficultés à retrouver leurs repères. Cela s'est ressenti au niveau individuel avec des erreurs techniques, mais aussi sur le plan collectif avec des lacunes de placement défensif. Il y avait souvent l'impression d'assister à des rencontres de reprise après une trêve estivale, surtout dans la première demi-heure de jeu. C'est bien légitime.
Cela s'est aussi senti dans l'agressivité. De ce point de vue, on était assez loin de l'engagement habituel pour des rencontres souvent tendues dans le dernier tiers d'un championnat. La longue coupure a probablement joué son rôle pour faire retomber cette tension. Le plaisir de rejouer, aussi. Si les joueurs ont parfois semblé rattrapés par une certaine morosité dans des stades sans supporters, ils ont aussi affiché leur joie de se retrouver enfin sur un terrain et de retoucher le ballon. Il y a eu des sourire et des beaux gestes, comme le magnifique extérieur du pied de Raphaël Guerreiro ou l'action collective qui a amené le premier but d'Erling Haaland dans le derby de Ruhr.

L'arbitrage : Schalke dans l'histoire !

C'était aussi l'une des nouveautés de cette reprise avec la mise en place de la règle des cinq changements autorisés pour préserver les joueurs après une si longue interruption. Elle a largement été utilisée. Schalke 04 est ainsi devenu le premier club à procéder à cinq replacements dans un match de Bundesliga. Le club de Gelsenkirchen a été imité par Francfort, Mönchengladbach, le Hertha Berlin et Paderborn, tandis que Augsburg, Hoffenheim, Dortmund, Fribourg et Düsseldorf ont utilisé quatre jokers.
L'autre question concernait le VAR. L'UEFA avait laissé le soin à chaque ligue de décider si elle continuait à adopter l'arbitrage vidéo. La Bundesliga l'a maintenu et il a joué un rôle majeur dans la rencontre entre le RB Leipzig et Fribourg. La formation de Julian Nagelsmann avait concédé un but dans les derniers instants du match mais celui-ci a été justement refusé pour hors-jeu après consultation du VAR. Une impression de déjà-vu plutôt rare en ce premier samedi de football depuis que la pandémie du coronavirus avait empêché le ballon de tourner.
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Les joueurs du RB Leipzig masqués pour l'échauffement avant le match face à Fribourg

Crédit: Getty Images

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