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25 matches sans victoire, banqueroute : Schalke 04, attention, catastrophe industrielle en cours…

Fabien Esvan

Mis à jour 06/12/2020 à 17:55 GMT+1

BUNDESLIGA - Résultats consternants, direction dépassée, avenir morose ; Schalke 04 est un club au bord du gouffre et c’est peu dire. Depuis plusieurs mois déjà, l'emblématique écurie allemande creuse sa tombe. Une situation plus que préoccupante symbolisée par une dramatique série de 25 matches sans succès. Explications.

Frust beim FC Schalke 04

Crédit: Getty Images

"Le ‘cirque’ Schalke : où est le popcorn, svp ?” Non, cette affirmation n’est pas l'œuvre d’un supporter désabusé, mais bien le titre d’un podcast de kicker, l’un des plus grands quotidiens footballistiques allemands. Habitué aux montagnes russes sur le terrain comme en dehors, Schalke, l'un des clubs “les plus rock’n’roll du football allemand”, est cette fois plus que jamais au bord du précipice.
Car cette année, la mélodie est bien dramatique. Entre crise institutionnelle et financière, performances sportives aux abois et stratégie vacillante, l’avenir des Knappen s’écrit désormais en pointillés. Et les lueurs d’espoir ne sont pas légion.

Un triste record de plus de cinquante ans en ligne de mire

Si 2020 est une année compliquée pour beaucoup d’équipes, elle est déjà cataclysmique pour les Königsblauen. Pire défense de Bundesliga avec 28 buts encaissés et attaque mièvre avec seulement six buts inscrits en neuf matches, Schalke est reparti sur les mauvaises bases de la saison dernière.
Pire, l’écurie allemand reste sur une série dramatique de 25 matches sans victoire en championnat (9 nuls et 16 défaites). Une dégringolade que le club de Gelsenkirchen a entamé il y a presque un an déjà, depuis le 25 janvier dernier et une large défaite à Munich (5-0). Une semaine plus tôt, le septuple champion d’Allemagne décrochait sa dernière victoire en date face au voisin Mönchengladbach (2-0). Schalke était alors solidement accroché à la cinquième place du championnat.
Bons derniers de Bundesliga, les pensionnaires de la Veltins-Arena ne sont qu’à six unités du record du Tasmania Berlin et ses 31 rencontres consécutives sans le moindre succès dans l’élite. Une “performance” réalisée il y a plus de cinquante ans, entre août 1965 et mai 1966, que le club “ne veut pas perdre car il appartient à l’identité du Tasmania”, comme l’explique Almir Numic, le directeur sportif des berlinois, aujourd’hui en septième division allemande. Et ce ne sont pas les quelques succès en Coupe d'Allemagne, le dernier en octobre face à Schweinfurt, pensionnaire de quatrième division (1-4), qui vont donner de l'allant au club de la Ruhr...
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Tasmania Berlin, lors de la saison 1965-1966

Crédit: Imago

Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Néanmoins, les performances sportives ne sont que le pâle miroir d’une gestion calamiteuse en coulisses où les divisions sont profondes. Entre un Clemens Tönnies président aussi historique que controversé (2001-2020) et condamné pour propos racistes cet été, le départ de son directeur financier Peter Peters ou le renvoi de son directeur technique Michael Reschke il y a quelques jours, l’instabilité est de mise. Et personne ne semble vouloir endosser le costume de responsable.
Financièrement, Schalke est proche de la banqueroute, avec plus de deux-cent millions d’euros de dettes à son actif. Cet été, c’est la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie qui a apporté un soutien financier au club pour ne pas sombrer. Tout le monde doit se serrer la ceinture, y compris les joueurs qui ont accepté des baisses de salaires conséquentes. Les ventes record de Leroy Sané, Thilo Kehrer ou encore Julian Draxler paraissent d’un autre siècle.
Faute de ligne directrice et de stabilité, les Königsblauen ont ainsi commis de nombreuses erreurs de casting sur le marché des transferts. Et ces mauvaises décisions se paient in fine sur le pré.
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22 matches sans victoire et une descente aux enfers : que se passe-t-il à Schalke ?

Quand l’implosion appelle l’explosion

Cet été, le club de la Ruhr a dû bricoler et recruter malin. En vain. L’arrivée de Vedad Ibisevic ressemblait à une bonne pioche pour les Knappen (ndlr, les mineurs en allemand). Loué pour son professionnalisme outre-Rhin, l’ancien Parisien avait accepté de relever le challenge pour 10 000 euros mensuels. Oui, mais voilà, l’expérimenté bosnien a été licencié après en être venu aux mains avec Naldo, nommé adjoint de Michael Baum, en septembre dernier. Une preuve que tout ne tourne pas rond dans la Ruhr.
Outre l’attaquant, Nabil Bentaleb et Amine Harit ont eux été écartés par la direction. Les dirigeants ont notamment évoqué des attitudes peu professionnelles de la part des deux joueurs, à la grande surprise de Madjid Yebda, l’agent de Bentaleb, dans des propos recueillis par Sport1. “La semaine dernière, il a même accepté une baisse de salaire pour montrer son respect pour le club et renforcer l'esprit d'équipe.” L'ancien joueur de Tottenham est plus que jamais poussé vers la sortie par le club. De son côté, l’ancien Nantais a été mis à l’écart du groupe. La raison ? Il aurait refusé de serrer la main de son entraîneur lors de sa sortie face à Wolfsburg, à la 39e minute.
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Amine Harit - FC Schalke 04

Crédit: Imago

L’imbroglio autour de la situation de Benjamin Stambouli, cadre de l’équipe et qui aurait quitté le stade à la mi-temps du match face à Wolfsburg (0-2), a également fait couler beaucoup d’encre. Avant d’être démentie par le club. Ambiance.

La jeunesse pour se sauver, comme souvent

Et les nombreux changements d’entraîneur n’arrangent rien. Faute de continuité, les joueurs sont perdus. Le message de Manuel Baum, qui a remplacé David Wagner en début de saison après deux journées seulement, ne passe du tout, comme l’explique la presse allemande. Pis, son projet de jeu ne trouve pas écho au sein d’un effectif en panne criant d’inspiration. Aucun joueur de l’effectif n’a marqué plus d’un but cette saison, hormis Mark Uth (2 réalisations).
Schalke va devoir s’en remettre à ce qu’il sait faire de mieux : révéler les jeunes. Nick Taitague, Levent Mercan, mais surtout Can Bozdoğan et Malick Thiaw, déjà suivis par les cadors européens, sont presque attendus en "sauveurs". Le milieu et le défenseur germano-finalandais sont d’ailleurs deux des rares éclaircies dans le marasme de Gelsenkirchen. Et pourtant, même cette solution paraît vaine pour sortir le club de la torpeur.
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Malick Thiaw bringt den FC Schalke 04 in Führung

Crédit: Imago

Avant de recevoir Leverkusen, seule équipe invaincue avec Wolfsburg ce dimanche, tous les voyants sont au rouge à Schalke. Si les Knappen ne sont qu’à trois petits points de Fribourg, quinzième et premier non relégable, l’opération maintien sera une sacrée mission commando pour les joueurs de la Ruhr. L’horizon semble bien noir pour les Blauen...
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