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Les Togolais mitraillés

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ParEurosport

Publié 08/01/2010 à 17:47 GMT+1

Le bus de la sélection togolaise a été mitraillé vendredi par des rebelles à la frontière entre le Congo et l'Angola où doit débuter la CAN, dimanche. Selon le joueur de Nantes Thomas Dossevi, joint par Infosport, deux joueurs seraient gravement blessés. Les Eperviers ne veulent plus jouer.

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Crédit: Eurosport

LA CAN débute sous de bien mauvais auspices. Alors qu'il rejoignait l'Angola, où la compétition doit débuter dimanche, le bus de la sélection togolais a été pris pour cible au moment de franchir la frontière avec le Congo. Selon le témoignage de Thomas Dossevi, deux joueurs seraient gravement blessés. "On a deux joueurs blessés, a dit le joueur de Nantes interrogé par téléphone par Infosport. On venait de passer la frontière, on avait rempli les formalités. On était encadré par la police. Tout était clean. Il y a eu un mitraillage puissant. Tout le monde s'est jeté sous les sièges. La police a riposté."
Les deux joueurs en question seraient le gardien du GSI Pontivy, Kodjovi Obilalé, et le défenseur du FC Vaslui, Serge Akakpo. "Un a pris une balle dans le dos, un autre dans les reins, a-t-il poursuivi. L'entraîneur des gardiens et le docteur ont été touchés. Certains sont gravement blessés. On n'a pas de nouvelles, ils sont dans un hôpital à Cabinda." D'après Richmond Forson, le chauffeur du bus a succombé à ses blessures. "C'est la délégation togolaise sur place qui nous l'a dit", a-t-il confié à l'AFP. "Un chauffeur a été tué et neuf membres de la délégation, dont deux joueurs, ont été blessés. Les autres blessés sont des membres de l'encadrement sportif, administratif et médical", a rajouté Willy Dogbatsé, président du Comité de mobilisation des fonds pour l'équipe nationale togolaise.
"Personne n'a envie de jouer"
Parmi les autres victimes, figureraient également un attaché de presse et un journaliste qui accompagnait la délégation. Selon le joueur de Thouars, joint par Infosport, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. "C'est le bus de bagages qui est passé avant nous et qui a pris des balles, car ils croyaient que nous étions dedans, ils ont tiré dans le chauffeur de ce bus et il ne s'en est pas sorti, le pare-brise était cassé", a témoigné le défenseur de Tours. Un ministre angolais et ancien dirigeant séparatiste du Cabinda a qualifié vendredi d' "acte terroriste" cette attaque, revendiquée par un bras armé des Forces de libération de l'Etat de Cabinda (FLEC) qui visait "les forces armées angolaises, qui escortaient la sélection nationale du Togo". "Ce sont de petits groupuscules désorganisés qui parfois mènent des actions subversives, des actes terroristes. J'ai toujours associé ce genre d'acte à des actes terroristes, puisqu'ils visent des civils", a déclaré à l'AFP le ministre sans portefeuille chargé des droits de l'Homme, Angonio Bento Bembe.
L'attaque a eu lieu vers 15h alors que le bus des joueurs venait de pénétrer dans l'enclave de Cabinda, province angolaise pétrolifère entre la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville qui est déchirée par un conflit séparatiste depuis l’indépendance de l’Angola en 1975. "C’est de la folie. On s’est fait mitrailler comme des chiens. Ils étaient cagoulés, armés jusqu’aux dents. On est resté 20 minutes sous les sièges du bus", raconte encore Dossevi sur RMC. Interrogé par l'AFP, le Comité d'organisation de la CAN assure qu'un pneu du bus avait éclaté, déclenchant un mouvement de panique. "C'est un scandale de dire ça, on a vraiment été mitraillés, si on avait pu prendre des photos, des images, ce serait déjà sur internet", s'est emporté Dossevi, interrogé par l'AFP.
Un acte terroriste qui pourrait en appeler d'autres...
Choqués, les Togolais remettent désormais en cause leur participation à la CAN. Ils n'ont qu'une idée en tête : quitter au plus vite l'Angola. "On ne réfléchit pas encore aux recours possibles, mais c'est vrai que personne n'a envie de jouer. On n'en est pas capable. On est tous choqués. On veut rentrer à la maison", reconnaît Dossevi qui "pense surtout à (ses) amis qui sont blessés. On espère qu'ils vont s'en sortir". C'est même la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations qui est aujourd'hui remise en cause. "Ce n'est pas normal que l'on se fasse tirer dessus pour un match de foot. Si on peut boycotter la CAN autant le faire. Si on peut annuler tous les matches, je dis pourquoi pas... Je ne pense qu'à ça : arrêter cette CAN pour rentrer à la maison", appelle le Grenoblois Jacques-Alaixys Romao. Un avis qui pourrait trouver de nombreux échos, y compris parmi les autres sélections...
Selon la Confédération africaine qui s'est exprimée vendredi en début de soirée, la Coupe d'Afrique des nations aura bien lieu. Et ce, en dépit cette attaque, qui a été revendiquée par un bras armé des Forces de libération de l'Etat de Cabinda. Selon Rodrigues Mingas, secrétaire général de l'organisation, "cette opération n'était que le début d'une série d'actions ciblées qui se poursuivront sur l'ensemble du territoire de Cabinda"...
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