Après Brésil-Uruguay (2-1) : la Seleçao a souffert pour se hisser en finale

Une victoire à méditer pour la Seleçao. Difficile tombeur de l’Uruguay mercredi, en demi-finale de la Coupe des Confédérations (2-1), le Brésil a vécu un match très compliqué sur la pelouse de Belo Horizonte. D’un coup de tête rageur au deuxième poteau (86e), Paulinho a extirpé les siens d’un bien mauvais pas, pour les envoyer en finale dimanche, au Maracana. Mais la copie rendue devant la Celeste pose question à quatre jours de retrouver le vainqueur du  duel entre l’Espagne et l’Italie jeudi. Après avoir survolé le premier tour du tournoi (trois succès en autant de rencontres, neuf buts marqués pour deux encaissés), dans la foulée de sa large victoire sur la France en amical (3-0), les Brésiliens sont retombés dans les travers observés régulièrement depuis un an. Emoussés physiquement, Luiz Felipe Scolari ayant maintenu sa confiance quasiment à la même équipe sur les quatre premiers matches, ils s’en sont sortis par un trou de souris, grâce à leur réalisme offensif et au talent de Neymar.

Un constat dû en grande partie à la partition récitée par les Uruguayens, impeccables sur le plan tactique et qui ont délivré une performance collective de premier plan. Parfaitement en place, ils ont empêché les Auriverde de développer leur jeu et les ont privés de vitesse. Avec une ligne de défense très basse, ils ont abandonné la possession du ballon au Brésil (64% contre 36%) pour mieux le contrer. Leurs attaques rapides ont régulièrement posé problème à l’arrière-garde de la Seleçao. Cette tactique aurait pu porter ses fruits dès le premier quart d’heure, sans l’échec de Diego Forlan face à Julio César sur penalty (14e). En dépit de ce coup du sort, les Uruguayens n’ont pas fait évoluer leur plan de jeu d’un iota, jusqu’à être punis sur leur seule erreur de la première période, sanctionnée par Fred dans son style caractéristique de renard des surfaces (41e).

Thiago Silva et David Luiz, un axe très fébrile

Mais la Celeste a eu la chance de revenir rapidement au score en début de seconde période, par l’infatigable Edinson Cavani (48e), pour se permettre de conserver son idée directrice. Avec Luis Suarez, le Napolitain s’est imposé comme l’une des clés du dispositif mis en place par Oscar Tabarez. Positionnés dans leur couloir, les deux hommes l’ont bloqué avec détermination, se sacrifiant pour leur équipe et minimisant l’apport des latéraux brésiliens. Ils ont aussi su se projeter vers l’avant à chaque occasion pour mettre à mal une défense centrale extrêmement fébrile. Thiago Silva et David Luiz ont rarement semblé aussi empruntés en sélection, à l’image de la relance manquée du Parisien sur l’égalisation uruguayenne. Au-delà de la faillite globale du duo, le Brésil a étalé son manque d’imagination pour prendre à revers un bloc compact et regroupé.

Dans un match très engagé (38 fautes sifflées), la Seleçao a peiné dans l’impact physique, un domaine où la paire Luiz Gustavo – Paulinho a subi à la récupération. Considérablement gênée par le positionnement de l’Uruguay,  elle a aussi souffert de son absence de plan B. Le quatuor offensif a rendu une copie sans saveur, même si Neymar, par ailleurs peu en vue, s’est trouvé impliqué sur les deux buts de son équipe. Les appels ont manqué de profondeur, tous les joueurs demandant le ballon dans les pieds. Ils n’ont jamais réussi à profiter du déficit de vitesse de l’axe central uruguayen composé de Diego Godin et Diego Lugano, bien protégé par son milieu de terrain. L’entrée de Bernard (65e) a certes apporté un second souffle à l’attaque brésilienne, mais il est vite retombé. Ça, c’était avant que Paulinho ne fasse basculer le stade dans la folie. Cette délivrance masque en partie les carences affichées par le Brésil durant 90 minutes. Mais elle ne les occulte pas.