"Réagir avec force" : le Real Madrid ou l’autre jour d’après, suite à la claque contre le Barça (2-5)

Une claque, une vraie et en mondovision comme peu d’événements footballistiques ne peuvent en offrir. Le Real Madrid ne peut plus se cacher après avoir été humilié par rival éternel, le FC Barcelone, dimanche en finale de la Supercoupe d’Espagne. Autant que le score, déjà lourd (5-2), c’est la manière et une fébrilité rare qui a marqué les esprits en Arabie saoudite. Les Merengue ont été incapables de freiner, ou même vraiment limiter, les vagues catalanes, et ce pour la deuxième fois de la saison après le naufrage de la deuxième période en Liga contre le Barça fin octobre. Le rebond se doit désormais d’être sans équivoque.

Face au Celta, pour les huitièmes de finale de la Copa del Rey, le Real a le contexte pour se remettre de la crise : un match à la maison et non en anonyme banlieue de Djeddah, un match de Coupe et non un choc dans la course au titre en Liga, et contre un adversaire abordable, 12e de Liga. Reste à y mettre les ingrédients. Mentalement, ce deuxième camouflet peut laisser place à tous les scénarios : une prise de conscience ou une chute qui se prolonge. Chancelant sur la scène européenne depuis le début de la saison, Madrid ne peut se permettre de (re)redevenir convalescent.

"Ce match est une bonne opportunité pour rebondir après une mauvaise prestation de notre part, a clamé Carlo Ancelotti en conférence de presse mercredi. Nous devons réagir avec force après la défaite de l'autre jour C'était un match raté, nous avons été mauvais défensivement à chaque ligne et nous avons commis beaucoup trop d'erreurs.

Le technicien italien l’assure à qui veut bien l’entendre avoir tiré le bilan de ce 5-2 cinglant. Dans son style habituel, Ancelotti ne veut tirer sur aucune individualité, et pointe en manque d’"engagement collectif" notamment à la perte du ballon. "Nous avons analysé ce qu'il s'est passé et nous avons trouvé des solutions. Nous devons aller de l’avant." Si l’entraîneur madrilène reconnaît un « pas en arrière », on use de méthode Coué et de projection dans la capitale espagnole. "Nous avons gagné tant de finales, c'est normal qu'il y ait des fois où on paye l'addition. Nous l'avons payé cher face au Barça, mais ce n'est qu'un match. Nous sommes bien positionnés dans toutes les compétitions et nous allons lutter jusqu'au bout, comme toujours."

Tout va bien dans le meilleur des mondes alors à Bernabeu ? C’est ce que l’on veut avancer. Mais cela n’empêche pas un certain agacement de la part de Carlo Ancelotti, plutôt placide à l’accoutumé, face aux médias mercredi. Interrogé si le problème de sa formation dimanche tenait davantage du jeu ou de l’attitude, l’ancien coach du Milan ou du PSG a refusé d’entrer dans les "débats", qu’il a expliqué réserver pour son staff et ses joueurs.

"L'équipe est bien préparée, cela ne me dérange pas que l'on dise le contraire parce que ce n'est pas la vérité" a-t-il lancé avant de poursuivre quelques minutes plus tard. "Je ne suis pas la vague de critiques, qu’un jour vous êtes le meilleur du monde, et le suivant le pire. J’ai l’équilibre nécessaire que l’expérience m’a donnée pour savoir qui je suis et ne pas céder à ces vagues, parce que ce n’est pas un jour vous êtes le meilleur et le lendemain le plus idiot. Je ne pense être ni le meilleur, ni le plus idiot."

La tempérance et la constance, mots d’ordre du Mister Ancelotti. Pour aller dans ce sens, et parce qu’il n’a guère réellement le choix avec un effectif limité en profondeur, le Real devrait conserver une large base du onze balayé par les Blaugranas dimanche. "C’est possible qu’il y ait du changement, mais en général, je crois en l’idée de faire jouer la meilleure équipe possible." Celle-ci comptera sur Andriy Lunin et non Thibaut Courtois dans le but a précisé Ancelotti, et pourrait voir Aurélien Tchouaméni reconduit en défense centrale. Sous le feu des critiques après avoir été sérieusement malmené par les attaquants du Barça, l’international français reste bloqué à son rôle de rustine en charnière. "Je reste convaincu qu’Aurélien a fait du bon travail en défense centrale, dès qu’Alaba reviendra, il reprendra sa place comme milieu" a insisté Carlo Ancelotti.

On prend les mêmes et on recommence ? La stratégie n’avait pas porté ses fruits après le 0-4 reçu contre Barcelone en championnat. Le Real avait enchaîné par la réception du Milan en Ligue des champions, en n’effectuant qu’un seul changement, le remplacement d’Eduardo Camavinga par Luka Modric au milieu. Et Madrid avait tendu l’autre joue, battu 1-3 à Santiago-Bernabeu, dans un match où Aurélien Tchouaméni avait sombré...