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Copa Libertadores : River, l’heure de fermer la Boca

Antoine Donnarieix

Mis à jour 24/11/2018 à 20:33 GMT+1

COPA LIBERTADORES - Après avoir subi toutes sortes de désillusions et moqueries depuis le début du siècle, les Millonarios de River Plate ont l'occasion de remettre leurs rivaux historiques six pieds sous terre et devant une audience de gala avec la finale retour samedi.

Gonzalo Montiel, Rafael Santos Borre et Javier Pinola (River Plate)

Crédit: Getty Images

L’amour et la haine. Voici deux mots que tout un chacun pourrait considérer à juste titre comme diamétralement opposés. Pourtant, un point commun perdure entre les deux phénomènes : la puissance du sentiment. En Argentine, le fanatique de River Plate va idolâtrer les grandes figures de son club comme Ángel Labruna, Alfredo Di Stefano, Daniel Passarella, Enzo Francescoli, Hernán Crespo, Marcelo Salas, Pablo Aimar ou Javier Mascherano.
En revanche, ce même fanatique prendra un malin plaisir à cracher sur les carrières des tauliers de Boca Juniors comme Diego Maradona, Juan Roman Riquelme, Martin Palermo ou Carlos Tévez. Et pour ce fanatique en question, ce week-end sera à n’en pas douter soit le meilleur, soit le pire de toute sa vie. Pourquoi ? Parce que cette finale retour de Copa Libertadores va au-delà d’un simple titre pour le fan de River. Cette finale, c’est avant tout la possibilité d’une vengeance.

"River, decime que se siente…"

Certes, le bilan de River Plate sur les cinq dernières années est tout à son avantage : un championnat de clôture et une Copa Sudamericana (équivalent de la Ligue Europa en Amérique du sud) en 2014, puis une Copa Libertadores en 2015. De son côté, le rival xeneize ne peut pas en dire autant avec uniquement trois championnats nationaux (2015, 2017, 2018) et aucun sacre continental. Pourtant, un élément de taille reste toujours en travers de la gorge de l'équipe à la Banda Roja depuis 2011 : sa relégation sportive en deuxième division pour la toute première fois de son histoire.
Ce séisme, cumulé à la descente du mythique Independiente deux années plus tard, a fait de Boca Juniors le seul club d’Argentine à ne jamais être descendu une seule fois dans l’antichambre de l’élite national. À cet effet, les fans de Boca possèdent un refrain au vitriol à l’attention de l’ennemi, chanté à cœur-joie. "River, dis-moi ce que tu ressens / De descendre en deuxième division / Je te jure que même si les années passent / Jamais nous ne l’oublierons". En clair, cet affront moral va bien au-delà des simples titres collectifs acquis au fil du temps. Oui, ce 26 juin 2011, River a sans aucun doute laissé filer une partie de son honneur.

Riquelme-Yepes, le grand classique

Déjà mis à mal avec ce douloureux épisode, River Plate ne bascule pas en position de force au moment d'évaluer les dernières confrontations entre les deux clans à l’échelle continentale. Exceptée la disqualification de Boca en Libertadores 2015 pour raisons extra sportives, River n’est jamais parvenu à battre le rival honni dans la compétition reine depuis le début du siècle. Le passif ? Une première élimination en 2000 suite à un calvaire vécu à la Bombonera (2-1, 0-3), puis une deuxième en 2004 dans son propre stade du Monumental, où se jouera la finale retour ce samedi (0-1, 2-1 (4-5 tab)).
Déjà surnommés péjorativement par Boca comme les Gallinas ("poules mouillées", en VF), les joueurs de River Plate rentrent dans l’histoire de ces deux confrontations de façon peu glorieuse. En 2000, le Colombien Mario Yepes avait été victime d’un petit pont XXL de Juan Roman Riquelme devenu aussi viral sur internet que choquant par sa réalisation humiliante.
En 2004, Maximiliano López, unique joueur à avoir manqué son tir au but, avait même reçu le sobriquet de "Gallina de Oro". Une appellation largement utilisée par les supporters de Boca pour rappeler au joueur son échec lors de la fameuse séance et qui le poursuit toute sa carrière, de son court passage au FC Barcelone jusqu’à Vasco de Gama, où il évolue désormais.

Le jugement dernier

Malgré son statut de club au plus grand nombre de championnats d’Argentine remportés (36 contre 33 pour Boca), son sursaut d’orgueil à l’échelle continentale, son match nul de l’aller acquis dans une Bombonera en fusion (2-2) et un jeu que beaucoup considèrent comme plus construit, River séjourne encore dans l’ombre de Boca, club d’Amérique du sud à avoir joué le plus de finales en Libertadores (11). Mais défier les pronostics est la marque d’une grande équipe et, à coup sûr, les Millonarios vont utiliser tous les artifices possibles pour acquérir cette distinction suprême au nez et à la barbe des Bosteros, histoire de les faire taire une bonne fois pour toutes.
Après être revenu d’entre les morts contre le champion sortant Grêmio en demi-finale (0-1, 2-1), tomber sur la dernière marche contre Boca réveillerait tous les vieux cauchemars de River et ferait pencher un peu plus la balance pour Boca dans les Superclásicos toutes époques et compétitions confondues (134 victoires, 123 nuls et 115 défaites). Pour éviter cela, River doit parvenir à contrôler sa haine de l’ennemi afin de terminer la soirée dans un océan d’amour rouge et blanc. Car en vérité, amour et haine ne vont jamais l’un sans l’autre.
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Lisandro Magallan of Boca and Rafael Santos Borre of River Plate compete for the ball during the first leg match between Boca Juniors and River Plate as part of the Finals of Copa CONMEBOL Libertadores 2018 at Estadio Alberto J. Armando on November 11, 20

Crédit: Getty Images

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