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CAN 2019 : Belmadi, travail tactique, collectif retrouvé : comment l’Algérie s’est métamorphosée

Raphaël Brosse

Mis à jour 14/07/2019 à 00:14 GMT+2

CAN 2019 - Opposée au Nigeria ce dimanche (21h), l’Algérie peut, en cas de victoire, atteindre la finale de la compétition pour la première fois depuis 1990. Un scénario encore difficilement envisageable il y a à peine un an, lorsque les Fennecs étaient au plus mal. Analyse d’une métamorphose qui porte le sceau d’un homme : Djamel Belmadi.

Algérie joie

Crédit: Eurosport

C’est, d’ores et déjà, l’une des images fortes de cette CAN 2019. Jeudi, l’Algérie et la Côte d’Ivoire ont dû en passer par les tirs au but pour se départager.Très pesante jusque-là, l’atmosphère est devenue encore plus irrespirable lorsque la fatidique séance a débuté. Et, dans les rangs des Verts, nombreux sont ceux qui n’ont pas pu retenir leurs larmes. Certains ont même pleuré avant la délivrance finale.
Cela a été le cas de Baghdad Bounedjah, qui a craqué depuis le banc de touche alors que la rencontre allait toucher à sa fin et que la prolongation commençait à pointer le bout de son nez. Le buteur de 27 ans avait expédié le penalty d'un possible 2-0 sur la barre transversale et permis, malgré lui, le retour des Ivoiriens à la marque. Pour Youcef Atal aussi, la pression a été trop forte. Sorti sur blessure un peu plus tôt durant la rencontre et obligé d’assister de loin, impuissant, à cet imprévisible dénouement, le latéral droit n'a pu contenir son émotion pendant ce moment charnière. Bras en écharpe, la révélation de la seconde partie de saison en Ligue 1 a touché tout le monde.
Aux côtés du talentueux Niçois se trouvait l’homme qui est à l’origine du spectaculaire redressement des Fennecs, à savoir Djamel Belmadi. Emu par son jeune protégé, le sélectionneur algérien l’a concédé à l’issue du match : lui aussi a "peut-être versé une larme." Après avoir vu la tentative de Geoffroy Serey Dié ricocher sur la base du poteau, tous ont exulté, tous se sont congratulés, pendant que leurs supporters étaient en liesse, dans le stade de Suez, au pays et ailleurs dans le monde. Des scènes qui semblaient absolument inconcevables il y a encore un an.

Dès son arrivée, Belmadi a remis les choses en place

24 juin 2018. Après quelques mois passés sur le banc de l’équipe nationale, la légende Rabah Madjer doit prendre la porte. Avant lui, ni Christian Gourcuff, ni Milovan Rajevac, ni Lucas Alcaraz n’avaient réussi à tirer la quintessence d’un effectif pourtant pétri de talent. Non qualifiée pour le Mondial 2018 et en plein marasme, l’Algérie a alors confié son destin à Djamel Belmadi. Intronisé début août, l’ancien milieu offensif formé au PSG a immédiatement annoncé la couleur : "Celui qui ne se donnera pas à fond en sélection, il ne sera plus convoqué et cela quel que soit son statut et le club dans lequel il joue."
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Djamel Belmadi est le nouveau sélectionneur de l'Algérie

Crédit: Eurosport

Les actes ont été joints aux paroles, puisque des éléments tels que Faouzi Ghoulam (Naples) et Nabil Bentaleb (Schalke 04) ont été laissés de côté par le nouveau sélectionneur. Celui-ci s’est également employé à mettre les points sur les i avec ses joueurs. "L’arrivée de Djamel Belmadi a été un changement important, a reconnu Aïssa Mandi dans une interview accordée à France Football. Il a su nous dire les choses qu’on devait entendre. Et on a su les entendre." Une manière, aussi, d’instaurer une relation de confiance. "C’est un entraîneur qui est très proche de ses joueurs, et chacun a envie de tout donner pour lui," a affirmé Alexandre Oukidja au micro de RFI.

L’Algérie joue en équipe, et ça change tout

En l’espace de quelques mois, Belmadi a réussi à remobiliser et à souder son groupe, tout en bâtissant une équipe performante sur le terrain. Car l’ex-Marseillais ne s’est pas contenté d’empiler les individualités. Il est parvenu à mettre sur pied une mécanique bien huilée, à la fois solide défensivement et capable de faire la différence à n’importe quel moment en attaque. "Entre le départ de Gourcuff en 2016 et l’arrivée de Belmadi, on n’a pratiquement pas travaillé tactiquement, a révélé Riyad Mahrez. Là, on travaille énormément." Avant d’avouer : "Avant, on jouait un peu chacun de notre côté." L’Algérie est donc redevenue un collectif, et c’est bien ce qui fait sa force à l’heure actuelle.
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Belmadi (Algérie) : "Une énorme satisfaction"

Les bons résultats engrangés ont d’ailleurs rapidement donné du crédit au technicien de 43 ans, qui est arrivé en Egypte avec une formation bien décidée à confirmer son renouveau. Après une phase de poules passée sans encombre et un huitième remporté sans sourciller contre la Guinée (3-0), les Fennecs ont donc eu un petit coup de pouce du destin face à la Côte d’Ivoire (1-1, 4-2 t.a.b.). Les voilà dans le dernier carré de la CAN pour la première fois depuis 2010. Pour gravir une marche supplémentaire, les Verts devront se défaire du Nigeria, dimanche (21h). Un adversaire qu’ils n’ont plus battu en compétition officielle depuis… la finale de la CAN 1990.
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