Quevilly en rêve

Depuis quelques semaines maintenant, un vent de folie souffle sur Quevilly. La belle aventure du club en Coupe de France a enflammé la ville, qui rêve de rejoindre le Stade de France. "Tout le monde veut qu’on gagne! L'histoire du Petit Poucet, ça fait rêver, ajoute Fabrice Buchon, attaquant, 36 ans. Ca fait 11 ans que je joue à Quevilly et cette année, c’est ma dernière saison. Je devais arrêter l’année passée mais le coach m'a demandé de continuer un an de plus. J’aurais vraiment été dégoûté de les suivre devant ma télé mais là, je peux fêter mon jubilé devant 80.000 personnes (au Stade de France si Quevilly va en finale)".

Pour voir la Plaine Saint-Denis, il faudra d'abord passer l'étape du PSG... Et malgré les trois divisions d'écart, tout le monde y croit. En dépit de la pression médiatique, les Normands ne s'en font pas : "Le groupe est très serein, a expliqué le coach en conférence de presse à Hérouville Saint-Clair. Il n'y a pas de prise de tête. C'est la force de ce groupe: ils savent d’où ils viennent. Pour nous, le match (contre le PSG), c'est notre finale", a lancé mardi Régis Brouard, l'entraîneur. "On ne va pas trembler, a également assuré le milieu de terrain Sébastien Vaugeois. Nous, d’une certaine façon, nous avons déjà gagné. Eux (le PSG), par contre, ils jouent leur saison."

Le parcours des Normands en Coupe de France va dans ce sens : ils ont en effet montré leur solidité en faisant plier deux clubs de L1 (Rennes et Boulogne) avant de se hisser dans le dernier carré et ne sont plus qu'à une marche d'un exploit historique: devenir la deuxième équipe de CFA à atteindre la finale de la Coupe de France après Calais en 2000. Seul bémol côté normand: l'organisation du match à Caen pour des raisons de sécurité en lieu et place de Rouen, l'antre habituel de Quevilly en Coupe de France. "A Rouen, on avait de bonnes sensations, a affirmé l'entraîneur Régis Brouard. Déjà que la tâche est très compliquée, alors si on nous enlève toutes les petites choses qui pouvaient être positives pour nous. Ca me met un peu les boules! Mais il faut s’adapter". La route de l'Histoire et du Stade de France est à ce prix.