Marseille y retourne

Un an après être tombé face au Paris Saint-Germain en finale, Marseille va revenir au Stade de France pour effacer ce triste souvenir. Tout comme l'an passé face à Rennes, sur le même score (3-0), les Phocéens ont brillamment franchi le dernier obstacle qui les séparait du Stade de France. Malgré une entame encourageante, Nantes n'a jamais vraiment eu sa chance et n'aura pas de dessert. Au contraire des Marseillais qui retrouveront dans un peu moins d'un mois une formation sochalienne entraînée par une vieille connaissance en la personne... d'Alain Perrin.

Les premières minutes de jeu sont loin d'être à l'avantage de l'OM. Les Nantais prennent d'entrée leurs marques sur la pelouse du Vélodrome et se créent même plusieurs occasions franches dans cette première période. Tour à tour, Diallo (2e), Da Rocha par deux fois (14e et 21e) et Payet (44e) font passer des frissons dans le dos des supporters olympiens. Insuffisant toutefois pour tromper un Carrasso des grands soirs. Surmotivé comme jamais à l'idée de prouver à son ancien mentor, Fabien Barthez, qu'il est de taille à garder les cages du club marseillais, le portier phocéen réussit des prouesses et parvient à garder son but inviolé. Juste le temps aussi pour ses coéquipiers de trouver le bon rythme et surtout à Franck Ribéry d'allumer une mèche... Mais quelle mèche ! Sur à une frappe de mule à l'entrée de la surface, l'ancien Messin trouve la lucarne du Divin chauve qui reste sans réaction et sans voix (1-0, 29e). Le Vélodrome peut exulter une première fois : Saint-Denis se rapproche...

"Scarface" débloque la situation comme souvent mais il n'est pourtant pas le seul à tenter sa chance. Plus tôt, Niang (12e et 29e) et Taiwo (19e) se sont heurtés à Barthez dans un premier acte décidément très animé. A la reprise, Ribéry, légèrement touché à une cuisse, laisse sa place à M'Bami, dans un autre registre. Le Camerounais n'a toutefois pas vraiment l'occasion de se mettre en évidence tant les Canaris se révèlent fébriles et méconnaissables au vu de la prestation fournie avant la pause. Les joueurs de Der Zakarian et N'Doram retombent dans leurs travers et offrent littéralement la qualification à Marseille qui n'en demandait pas tant. Nasri est le premier à perforer l'arrière-garde nantaise.

Sur un déboulé en contre-attaque, le minot de la Castellane laisse tous ses adversaires sur place avant de décaler Maoulida, seul au point de penalty. L'offrande est trop belle pour que l'homme aux bandelettes manque l'occasion de tromper son ancien gardien. Maoulida marque de près entre les jambes de Barthez (2-0, 56e) et Saint-Denis est tout proche... Les Canaris accusent le coup et ne se relèveront plus. C'est au contraire Marseille qui enfonce le clou grâce à un revenant. Djibril Cissé, sur son premier ballon, alourdit la marque pour le plus grand bonheur de l'intéressé mais aussi des copains qui lui sautent dessus pour le féliciter (3-0, 76e). La joie est communicative : rien de plus normal, Saint-Denis est là !

Dix-huit ans après sa dernière victoire dans l'exercice, l'OM se qualifie donc pour sa.... dix-huitième finale de Coupe de France. Est-ce un signe ? En tout cas, entre la course à la qualification pour la prochaine Ligue des Champions et cette finale qui s'annonce des plus relevées face à Sochaux, la fin de saison risque d'être chargée pour les protégés d'Albert Emon. Un point commun que partagent les Nantais avec leurs homologues marseillais, peut-être le seul. Enferrés dans leur course au maintien, les Canaris se déplacent déjà au Parc des Princes dès samedi pour disputer un match capital face à un adversaire direct. Les matches à enjeu s'enchaînent pour Nantes, les défaites aussi ? Marseille, quoi qu'il en soit, est bien loin de toutes ces contrariétés...

"Je suis forcément très content. Lorsqu'on entre en jeu et qu'on marque tout de suite, forcément, il y a de quoi être très content, mais dans ma tête, j'ai toujours eu confiance. Ceux qui me côtoient régulièrement le savent. Ce but est le fruit du travail effectué depuis plusieurs semaines. Mes coéquipiers ont toujours été derrière moi, depuis le début. Ca change des sifflets. C'est la fin d'une sale époque. Je suis très rancunier, je ne suis pas prêt d'oublier ces sifflets. Ca marque. Notamment lorsque je vois que ces sifflets mettent ma mère dans de tels états."