L'OM fait le boulot

La vaillance et le courage ne suffisent pas toujours à décrocher ses rêves. Dans son antre, affichant complet pour la première fois de son histoire, Beauvais, 4e de National, espérait faire tomber l'OM dans son jardin secret, "sa" Coupe de France. Un exploit trop haut perché. Avec dix victoires au compteur - un record -, les Olympiens gardent toujours une certaine fascination pour l'épreuve, témoin de ses grandes épopées, et la farouche volonté de renouer le fil d'un glorieux passé rompu. Depuis 1989 et une victoire d'anthologie face à Monaco (4-3), l'OM court toujours après un succès qui s'est dérobé brutalement ces deux dernières années en finale.

Dans ces conditions, Bruno Roux s'attendait à se heurter à un roc, une équipe sérieuse et appliquée, désireuse d'entamer sa saison 2008 sous les meilleurs auspices. Pourtant, sans Nasri - toujours blessé à la cheville -, Faty, Rodriguez et Givet - piliers d'une défense retrouvée -, la formation d'Eric Gerets a dû composer et retenir Niang, M'Bami, Taiwo et Ayew avant leur départ pour la CAN. En alignant une formation à trois attaquants avec Niang et Ziani en soutien de Cissé, en pointe, l'entraîneur belge a misé sur un milieu fortifié et un jeu porté vers l'attaque.

Si Arroub d'une tête croisée est tout près de cueillir les Marseillais à froid (2e), Cissé, d'une frappe puissante (2e) puis Valbuena d'un tir à ras de terre (10e) mettent Perquis à contribution. Pourtant, les Isariens, par la vivacité de Courreur, font perler quelques sueurs sur les fronts des pensionnaires de Ligue 1. De Gea, malgré un angle fermé, est tout près de l'ouverture du score (16e). Mais les Olympiens replient leurs griffes sur leur proie. Sur un coup-franc de Cheyrou, mal renvoyé par Choplin, Cana place une reprise de volée acrobatique imparable (1-0, 23e). Pleinement libérés et toujours aussi appliqués, les Marseillais renforcent leur domination à l'entrejeu et volent vers une victoire qui se dessine sur une reprise de Cissé à la conclusion d'un centre de Niang (2-0, 33e).

Les hommes de Bruno Roux ne peuvent réagir que par intermittence. Sur un débordement de De Gea sur lequel Taiwo est tout près d'offrir un penalty aux Beauvaisiens (30e). Ou sur une frappe à bout portant de l'intenable de Courreur repoussée par Mandanda (72e). Des offrandes insuffisantes pour contrecarrer la machine bien huilée de l'OM, tout près d'inscrire un troisième but sur une frappe de Ziani repoussée par le poteau (62e). A défaut de rêve, les hommes de Bruno Roux auront eu la satisfaction d'avoir été portés par toute une région. L'OM, lui, continue d'être engagé sur tous les fronts. Hormis un championnat, où elle poursuit son redressement, la formation d'Eric Gerets reste engagée en Coupe de France, Coupe de la Ligue et Coupe de l'Uefa. Un carton plein qui lui laisse augurer de beaux lendemains.

"Le principal c'est la qualification. Cette équipe de National en face de nous était agressive, avec beaucoup de potentiel. On ne les a pas pris à la légère. L'entraîneur (Eric Gerets) est content, même s'il a un peu gueulé à la mi-temps, mais c'est normal, il veut avant tout qu'on progresse, qu'on soit exigents envers nous-mêmes. Il faut maintenant se remettre au travail. Djibril Cissé a marqué et c'est bon pour son moral. Son année commence bien avec ce but."