Coupe de France : Evian-Thonon pense au maintien avant la finale

Qualifié mercredi pour la finale de la coupe de France, Evian-Thonon doit surtout assurer d'ici-là son maintien en Ligue 1, dont il est redescendu au 18e rang, ce qui serait le meilleur moyen de préparer le rendez-vous du Stade de France, le 31 mai face à Troyes ou Bordeaux. Sur les quatre rencontres qu'il lui reste à disputer cette saison, ETG va jouer à la fois son avenir en élite, qu'il a découvert il y a moins de deux ans, et le droit de disputer l'Europa League.

"Je ne peux pas être complètement heureux car la Coupe de France n'est pas notre objectif principal qui est le maintien", souligne l'entraîneur Pascal Dupraz qui a repris les rênes de l'équipe haut-savoyarde après seulement quatre journées de championnat et l'éviction de Pablo Correa. "Ce n'est pas un cortège funèbre mais un corso de carnaval qui doit monter à Paris", estime Dupraz, un pur Savoyard de 50 ans, très fier de pouvoir emmener derrière lui le peuple des Pays de Savoie, "ses frères", dont il ne peut imaginer "qu'ils puissent accompagner au Stade de France une équipe reléguée en Ligue 2". "Nous n'avons pas envie d'être ridicules et d'y aller les mines en berne", insiste-t-il.

Avant d'aller à Saint-Denis, les Haut-Savoyards doivent donc faire le nécessaire avec les réceptions de Nice et Valenciennes, puis un déplacement à... Bordeaux, l'un de leurs possibles adversaires en finale. Dix-huitièmes avec un point de retard sur Nancy et trois sur Sochaux, ils ne peuvent en effet pas se permettre de laisser leur esprit vagabonder et Dupraz a déjà mis la lumière sur Nice, "qui n'arrête pas de gagner alors que nous ne gagnons pas du tout". "On peut espérer une lutte âpre contre les Niçois, avec l'état d'esprit", martèle l'entraîneur, qui en appelle "à la responsabilisation et au professionnalisme des joueurs".

Un maintien en L1 doublé d'une finale de Coupe donnerait en tous cas une bonne dose de légitimité à ce club jeune sous sa forme actuelle mais héritier du FC Gaillard, modeste club de la région d'Annemasse fondé en 1924. Après plusieurs fusions entre équipes locales, celui-ci est ensuite devenu l'Olympique Croix de Savoie 74 en 2007, puis a été rebaptisé Evian-Thonon-Gaillard FC en 2009. Le terme Evian fait référence à la marque d'eau minérale du groupe Danone, principal partenaire financier dont le PDG Franck Riboud est président d'honneur du club, et non à la commune d'Evian-les-Bains.

"Notre histoire est récente et avant cette émergence de l'ETG, il a bien fallu que certains se bougent pour faire vivre le football dans notre région", a rappelé Dupraz, revenu, après avoir été professionnel en L1 et L2, au FC Gaillard en 1991 comme entraîneur-joueur, quand cette équipe évoluait en Honneur régional (7e division). Tout s'est accéléré ces dernières saisons. Après le titre en National (2010), l'ETG est encore neuf au niveau professionnel après une seule saison en L2 (champion en 2011) et la mise à niveau des infrastructures est loin d'aller aussi vite que l'évolution sportive.

Depuis 2010, les "Croix de Savoie" évoluent au Parc des Sports d'Annecy (15.600 places) bâti entre 1958 et 1960, avec une piste d'athlétisme, et situé à 80 kilomètres du siège du club, près de Thonon-les-Bains, à Amphion-Publier. C'est là que l'ETG va intégrer dans les prochaines semaines son centre technique et administratif, au domaine de Blonay. Cette saison, l'équipe a souvent travaillé dans des conditions précaires, peu propices au football professionnel, changeant fréquemment de lieux parfois même le matin des entraînements. En revanche, le projet de stade n'avance guère et pour l'heure, l'hypothèse d'une modernisation du Parc des Sports serait privilégiée en raison des coûts moindres que la construction d'une nouvelle enceinte dont le lieu d'implantation reste, de plus, à adopter.