Avant SCO - Guingamp : D'un hiver à un autre, Angers a bien changé

Tout Angers n'attend que ça. Après son retour par la grande porte en Ligue 1 la saison dernière, le SCO a l'occasion rêvée de confirmer sans équivoque son retour dans l'élite du football français. Avec la réception mardi soir de Guingamp, le club angevin peut obtenir un billet pour une découverte du Stade de France des plus agréables. Il y a de cela 60 ans que l'équipe du Maine-et-Loire n'a plus atteint la finale de la Coupe de France. C'était en 1957, et Angers s'était incliné à Colombes six buts à trois. Un autre temps.

Pourtant, l'équipe de Stéphane Moulin est passé par tous les états ces 18 derniers mois pour en arriver à une possible happy end. Après une phase aller de feu la saison passée, le SCO s'était installé sur le podium de Ligue 1, tenant la deuxième place jusqu'à la 20e journée. Mais à attirer les convoitises en se montrant trop performant et pour équilibrer des finances limitées, Angers avait dû se résoudre à laisser partir deux cadres dès le mercato hivernal : l'ailier Abdoul Camara et le dernier rempart Ludovic Butelle. Attendus par toutes les équipes du championnat, les Angevins étaient finalement rentrés dans le rang, terminant la saison à une très honnête neuvième place.

Après cet exercice 2015/2016 abouti, Angers a dû composer avec son budget, le plus faible de Ligue 1. Entre la grave blessure de son buteur Billy Ketkeophomphone et les difficultés d'adaptation des recrues offensives Toko Ekambi ou Diédhiou, le SCO a connu une première partie de saison difficile. Barragiste au soir de la 20e journée, Angers a semblé bien loin du fringant promu capable de regarder les autres clubs dans les yeux.

Faute de fonds, les dirigeants ont alors fait ce qu'ils savent faire de mieux ces dernières années : bricoler avec les moyens du bord. De membre du podium obligé de dégraisser, le club est devenu en un an un relégable potentiel contraint au recrutement pour sauver sa place. Sans débourser un centime, Angers est allé chercher quatre joueurs : les défenseurs Issa Cissokho (transféré gratuitement du Genoa) et Abdoulaye Bamba (arrivé libre), et les attaquants Jonathan Bamba et Kévin Bérigaud (prêtés par Saint-Etienne et Montpellier), en soif de temps de jeu.

Et cela marche. Entre la 21e et la 30e journée, les Angevins ont pris 19 points sur 30. Tout juste un de moins que lors des 20 premières rencontres. D'équipe en danger, le SCO est redevenu pénible à jouer et enfin efficace devant le but adverse. Cissokho et Abdoulaye Bamba sont aujourd'hui des titulaires réguliers dans l'arrière garde de Stéphane Moulin. Jonathan Bamba est un joker de choix devant. Si Bérigaud n'a pas encore trouvé sa place parmi les titulaires en championnat, son but contre Bordeaux en quart de finale de la Coupe de France a été précieux pour éliminer Bordeaux (2-1).

Avec 39 points, les joueurs du Maine-et-Loire ont presque déjà assuré leur maintien, l'objectif numéro un du club. Désormais, la Coupe de France a tout pour faire passer cet exercice de correct à une véritable réussite. Peu importe la récente méforme en Ligue 1 (quatre défaites de rang) et une modeste 14e place hexagonale. Une finale de Coupe de France redonnerait un peu de douceur à la saison angevine. Et ferait oublier les frissons de janvier.