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Still : Stephan Oleko Kadima, le jardinier de la Meinau

ParAFP

Publié 07/01/2018 à 00:03 GMT+1

COUPE DE FRANCE - Jardinier à la Meinau, Stephan Oleko Kadima va disputer dimanche (17h30) un 32e de finale face à Troyes. Passé par le centre de formation de Strasbourg, le défenseur vit le genre d'histoires qui fait aimer la Coupe de France.

Un supporter de Strasbourg

Crédit: Getty Images

Ancien joueur du centre de formation de Strasbourg aujourd'hui jardinier au stade de la Meinau, Stephan Oleko Kadima s'apprête à disputer dimanche (17h30) un 32e de finale de Coupe de France contre Troyes (L1) avec le modeste club alsacien du FC Still (Régionale 3). Le défenseur central de 27 ans aurait aimé faire des râteaux à ses adversaires balle au pied, mais c'est en tant que jardinier qu'il remet les mottes de terre soulevées par les joueurs professionnels à chaque match de Strasbourg à domicile.
"Quand j'ai vu Neymar, j'étais comme un gamin, comme lorsque j'étais ramasseur de balle. Mes copains me chambrent souvent en me disant 'Tu as la même passion mais pas les mêmes chaussures'", confie Oleko en référence à la venue du Brésilien du PSG à la Meinau début décembre. Quand les pros chaussent les crampons, Oleko enfile ses chaussures de sécurité. Il doit ce travail au président du club de Still (Bas-Rhin), Denis Hildenbrand, patron de trois sociétés spécialisées dans le jardinage, dont l'une est sous contrat avec le Racing Club de Strasbourg.
Comme un remplaçant
"Si tu viens, tu travailleras à la Meinau", lui avait dit Denis Hildenbrand, qui devait embaucher quelqu'un puisque le Racing montait en Ligue 1. "A Still, il me fallait un mec comme lui en défense alors je l'ai contacté et lui ai proposé le poste. Il n'avait jamais tenu une débroussailleuse, mais aujourd'hui mon chef d'équipe ne veut plus se séparer de lui", poursuit Denis Hildenbrand dont l'objectif, à terme, est de monter en Régionale 1. "J'ai longuement réfléchi et j'ai accepté car retourner à la Meinau, c'est du bonheur. Pendant le match, je suis assis sur le terrain en face du banc strasbourgeois. Je vis le match comme un remplaçant", évoque l'ex-espoir du Racing.
Le défenseur stillois a grandi dans le quartier populaire du Neuhof, à deux pas du club phare de la région, qui le repère à 11 ans. Cinq ans plus tard, il n'est pas conservé. "Un copain (Jonathan Schmid) qui est aujourd'hui pro à Augsbourg (Bundesliga) a tenté de me convaincre d'aller faire des essais en Allemagne, mais je n'ai pas osé. J'ai cherché le confort, entouré de mes proches. Je le regrette car j'ai raté un wagon, mais c'est le destin", reconnait Oleko.

Pour l'histoire

Il a un temps gardé l'espoir de rebondir mais l'ascenseur social du football français ne s'est jamais mis en marche pour lui. Ni Schiltigheim, ni les Pierrots Vauban, en Nationale 3, ne lui offrent cette possibilité. Un temps livreur de pizzas puis en contrat aidé (CAE), Oleko ne voit rien de stable à l'horizon jusqu'à l'appel du président stillois, l'été dernier. "Avec ce boulot, Denis a changé ma vie et j'ai fait mon deuil du football professionnel. Je suis devenu responsable, je travaille, je transpire et mes parents sont contents", ajoute le joueur amateur.
En attendant de signer un CDI prochainement, Stephan soigne une cheville douloureuse, mais compte bien disputer le match face à des joueurs de l'élite. Dans l'histoire de la Coupe de France, jamais une équipe de si bas niveau n'avait atteint les 32e de finale, alors Oleko ne veut pas manquer ça.
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