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OL - Sur le cas Genesio, Aulas a noyé le poisson mais c’est bien lui qui a tout faux

Cyril Morin

Mis à jour 04/04/2019 à 00:15 GMT+2

COUPE DE FRANCE - C’est au cours d’une conférence de presse surréaliste que Jean-Michel Aulas a annoncé le sort de son coach, pas encore tranché. Surréaliste car le patron lyonnais avait lui-même fixé cette date. Surréaliste dans les arguments développés pour justifier sa décision.

Jean-Michel Aulas et Bruno Genesio

Crédit: Getty Images

Une conférence de presse lunaire. Un Bruno Genesio abattu aux côtés d’un Jean-Michel Aulas en mode "warrior", décidé à régler ses comptes avec les journalistes. Et une impression de mauvaise pièce de théâtre dans l’auditorium du Groupama Stadium où, ce mardi, le patron lyonnais a annoncé vouloir reporter sa décision de prolonger, ou non, son coach à la fin de saison.
Ces mêmes journalistes, c’est pourtant lui qui les avait convoqués. Sans que cela ne soit dicté par quoique ce soit d’autre que son propre calendrier. Le 2 avril, il avait promis d’annoncer en grande pompe sa décision de prolonger ou non Bruno Genesio. Mais, à la vue de sa réaction et de son argumentaire développé, il n’avait pas prévu d’annoncer cela après une défaite qui fait tâche.
Sa décision de fixer ce 2 avril comme date butoir répond à une nécessité de mettre fin à un débat qui divise son club et ses supporters. Mais pourquoi avoir choisi mardi soir ? Les risques d’une défaite, à fortiori face à Rennes, étaient réels. Mais Aulas avait dû espérer que l’euphorie d’une qualification ferait passer la pilule aux plus réfractaires. Mardi, il a tout perdu. Et l’OL avec.

Même Genesio est humilié

Sa communication a humilié inutilement son coach, muet et infantilisé à ses côtés. Son attaque aux journalistes, déplacée et pare-feu imaginé pour contrer la polémique naissante, n’a fait qu’ajouter du burlesque à l’absurde. "Tout ce que vous avez dit était faux, malheureusement pour Bruno, malheureusement pour le club. Et personnellement je suis plus en colère par ce qui a pu être dit sans savoir, tout en laissant penser qu'on savait", a lancé bravache le président lyonnais.
Avant de confirmer que les informations parues dans la presse auparavant… étaient fondées. "On avait convenu que si on allait en finale de Coupe de France, ce qui n'est plus le cas, et sur le podium de L1, il y aurait une prolongation de contrat de deux ans", a-t-il avoué. L’art de dire tout et son contraire et de noyer le poisson. Car s’il aurait pu justifier d’une qualification en finale au Stade de France, comment aurait-il pu s’avancer autant sur l’issue d’un championnat où l’OL n’est "que" troisième" avec sept points d’avance sur le quatrième à huit journées de la fin ?
Jean-Michel Aulas s’est fait piéger par un timing dont il était pourtant maître. Sa soirée rêvée du 2 avril, où il espérait surfer sur un succès pour communiquer à grand frais sur les bienfaits de sa direction, est devenue un cauchemar infernal où personne, à l’OL, ne sort grandi de l’affaire. Encore moins un entraîneur qu’il espérait consolider et qu’il n’a fait que fragiliser.
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