Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Coupe de France / Vannes - PSG : Mauricio Pochettino, un an à tâtonner, six mois pour étonner

Vincent Bregevin

Mis à jour 03/01/2022 à 19:46 GMT+1

COUPE DE FRANCE - Nommé entraîneur du PSG le 2 janvier 2021, Mauricio Pochettino a connu une première année contrastée sur le banc parisien. Si son bilan comptable est globalement satisfaisant, le technicien argentin n'a pas encore convaincu sur sa capacité à donner un style de jeu à son équipe et bâtir un collectif solide. Les six mois qui viennent seront cruciaux pour sa carrière.

Mauricio Pochettino (PSG).

Crédit: Getty Images

C'était il y a un an. Le PSG célébrait à sa façon la fin de l'année. Thomas Tuchel était limogé à Noël, quatre mois après avoir conduit le club de la capitale à sa première finale de Ligue des champions et frôlé la saison parfaite. Mauricio Pochettino débarquait quelques jours plus tard, au lendemain de la nouvelle année, pour prendre la succession au technicien allemand. Avec un palmarès d'entraîneur vierge mais une solide réputation bâtie en Angleterre, à Southampton et surtout à Tottenham. C'était le pari de la direction parisienne. Un an plus tard, impossible d'affirmer qu'il a été gagnant.
Jusqu'ici, c'est le bilan contrasté par excellence. Sous la direction de l'Argentin, le PSG n'est pas parvenu à conserver sa suprématie en Ligue 1, mais il est bien parti pour la reconquérir avec 13 points d'avance en tête du classement à la trêve. Paris n'a pas réussi à atteindre une nouvelle finale de Ligue des champions, mais il a sorti deux géants de l'Europe, le Barça et surtout le Bayern, pour tailler sa route jusqu’au dernier carré. Il a dû se contenter de la deuxième place de son groupe de C1 derrière Manchester City cette saison, mais le PSG a pris le meilleur sur le club anglais dans leur double confrontation (2-0, 2-1). Il y a du bon. Et du moins bon.

Bilan comptable mitigé, circonstances atténuantes

Les statistiques confirment cette impression mitigée. En 61 rencontres avec Pochettino sur son banc, le PSG a pris une moyenne honorable de 2,21 points par match. Mais l'Argentin fait moins bien que ses trois prédécesseurs, Tuchel (2,35), Unai Emery (2,42) et Laurent Blanc (2,36). Surtout, le chiffre qui marque le plus, ce sont les 61 buts encaissés sous sa direction. La moyenne est facile à calculer. Un but concédé par match, c'est trop pour un club aussi ambitieux que le PSG. Mais cela traduit surtout l'incapacité de Pochettino à bâtir un collectif solide jusqu'ici.
picture

Faut-il remplacer Pochettino ? "S'il est viré, ce n'est pas sûr que ça ira mieux..."

L'Argentin a des circonstances atténuantes. Il est arrivé en cours d'exercice la saison passée et a dû s'adapter à un nouveau club, un nouveau championnat, et un effectif certes compétitif, mais qu'il n'avait pas choisi. Pochettino a ensuite dû composer avec un groupe remodelé lors du mercato estival. Il a évidemment enregistré l'arrivée de joueurs de premier plan, à commencer par Lionel Messi. Avec la Pulga, le PSG a certainement l'équipe la plus clinquante de son histoire. Mais bâtir un collectif avec la star argentine n'est pas forcément la tâche la plus simple.

L'éternel quête du temps

Alors Pochettino réclame du temps. C'est globalement ce qu'il fait depuis le début de son mandat dans un club dénué de patience. C'est la position qu'il tient invariablement devant les médias. Dans un discours lissé, répétitif et édulcoré qui a tendance à agacer. Car Paris sert systématiquement la même bouillie malgré son effectif étoilé. Ses sorties de balle sont brouillonnes. Son repli défensif est déficient. Son quadrillage du terrain est aléatoire. Sa cohésion collective est inexistante. Ce n'est pas une équipe. C'est une addition d'individualités tenue à bout de bras par un Kylian Mbappé au sommet de son art.
picture

Mbappé et Haaland dès 2022 ? "Pérez est en train de retomber dans son piège des Galactiques"

Le constat est criant mais les mots ne changent pas. La résilience de Pochettino à se murer dans son discours a quelque chose d'admirable. C'est difficile d'imaginer que l'Argentin ne soit pas frustré par sa première année au PSG. Par ses difficultés à y imposer sa patte. Car elle existe. A Tottenham, entre autres, il était parvenu à donner une véritable expression collective à son équipe. Il tâtonne depuis le début pour en faire de même à Paris, comme Thomas Tuchel et surtout Unai Emery avant lui. L'Argentin semble lui aussi condamné à subir le contexte si particulier du club de la capitale plutôt que d'agir sur lui.

Son PSG ne peut que mieux faire

Refuser ce destin, c'est tout le défi qui attend Pochettino sur les six mois qui viennent. Six mois qui changeront certainement le cours de sa carrière. Six mois qui, en l'état, semblent être les derniers qu'il vivra au PSG. Les rumeurs de ses velléités de départ ont largement fleuri sur la première moitié de la saison. Ils les a balayées sans jamais déroger à la ligne directrice de sa communication. Mais il n'y a pas de fumée sans feu. L'impression que les dirigeants parisiens lui cherchent d'ores et déjà un remplaçant va aussi dans ce sens.
Mais la donne peut changer. Et l'histoire n'est pas terminée. Si elle doit trouver son épilogue au printemps prochain, il appartiendra toujours à Pochettino d'en écrire la fin. Elle peut être étonnante. Son PSG a certainement trop de lacunes à l'heure actuelle pour réellement prétendre au titre de champion d'Europe. Mais d'un autre côté, Paris gagne déjà la plupart de ses matches tout en donnant l'impression de ne pouvoir que faire mieux dans le jeu. Il peut aussi progresser. Et si l'Argentin a peu de raisons pour finir l'année dans l'euphorie, il en a pour aborder 2022 avec optimisme.
picture

Lionel Messi et Mauricio Pochettino (PSG)

Crédit: Imago

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité