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Pauvre France

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ParEurosport

Publié 17/04/2009 à 15:15 GMT+2

Les éliminations sans gloire de Marseille et Paris en quarts de finale de la Coupe de l'UEFA stigmatisent un peu plus la faiblesse des clubs français à l'échelle européenne. La France était déjà à la remorque des grands championnats. Elle peine maintenant à rivaliser avec le tout-venant.

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Crédit: Eurosport

Voilà, c'est plié. Circulez, y a plus rien à voir. A la mi-avril, l'Europe est une affaire réglée pour le football français. Absents des quarts de finale en Ligue des champions, les clubs de Ligue 1 n'auront pas davantage de représentants en demi-finale en Coupe de l'UEFA après les éliminations de Marseille et du Paris-Saint-Germain, jeudi. Difficile de parler de surprise, tant ces absences répétées sur la scène continentale sont devenues une habitude ces dernières années.
La dernière embellie pour le football hexagonal date de 2004. Cette année-là, Monaco avait atteint la finale de la ligue des champions et l'Olympique de Marseille celle de la Coupe de l'UEFA. Deux finales perdues, certes, mais ce passé pas si lointain fait office d'opulence au regard de la misère actuelle. Depuis cinq ans, aucun club français n'a atteint les demi-finales d'une des deux Coupes d'Europe. Pendant ce temps, 10 pays ont eu au moins un représentant dans le dernier carré (1). Certes, en Ligue des champions, il est bien difficile de se faire une place au soleil derrière les gloutons anglais. Seuls les Espagnols et les Italiens arrivent à ramasser les miettes. Mais en UEFA, mêmes les Roumains et les Ecossais ont réussi à glisser un de leurs représentants en demies.
Juste logique
Drapée dans son arrogance, la belle et grande France rétorquera que l'UEFA est une sous Coupe d'Europe. A peine digne de l'intérêt de ses clubs. Sauf que cette épreuve au rabais, dont l'intérêt prête effectivement sujet à discussion, ne manque pas une occasion de rappeler la Ligue 1 à sa médiocrité. A ce titre, la double confrontation franco-ukrainienne de la semaine écoulée s'est avérée terriblement révélatrice. Paradoxalement, les éliminations marseillaise et parisienne font plus mal encore que la débâcle lyonnaise en Ligue des champions. L'OL, c'est une évidence, n'avait pas le coffre nécessaire pour voyager durablement en C1 cette saison. Mais en chutant (lourdement) à Barcelone, les Gones ont au moins pu se consoler en se disant qu'ils étaient tombés sur la référence absolue du moment.
Rien de tel pour l'OM et le PSG. Dans un contexte moins relevé, l'espoir semblait permis. Tout le monde rêvait déjà d'une demi-finale inédite entre les frères ennemis de la L1. Cela n'aurait manqué ni de gueule ni de piquant. Rendez-vous compte, un "Clasico" à l'échelle continentale. Toute l'Europe nous l'aurait envié. On salivait d'avance. Finalement, c'est l'Ukraine qui aura droit à son duel national. Le Dynamo Kiev et le Shaktar Donestk sont passés par là, renvoyant les deux "géants" français dans le caniveau. Le plus éloquent, le plus choquant, c'est que cette double élimination est juste logique. Kiev et Donetsk sont aujourd'hui supérieurs au leader et au 6e du Championnat de France. Donc acte.
Jeudi soir, dans une émission de télévision consacrée à l'analyse de cette superbe soirée européenne, un "expert" a expliqué très sérieusement que "pour Marseille, cela s'était joué à peu de choses", ajoutant que si c'était l'OM, et non Donetsk, qui avait ouvert le score au Vélodrome, le match aurait sans doute été différent. Pertinent. On pourrait ajouter que si les Marseillais n'avaient pas perdu 2-0 à l'aller en Ukraine, si Landreau ne s'était pas trouvé à Kiev et si, et si, et si... Il faut arrêter avec tout ça. Le bilan de ces quatre matches ne laisse aucune place au doute: un nul (0-0) et trois défaites. Un seul but marqué, sept encaissés conjointement par l'OM et le PSG. Le football français est à sa place. Elle n'est pas reluisante. Si Lyon a vaguement caché la forêt pendant quelques saisons, on peut craindre aujourd'hui une traversée du désert semblable à celle du début des années 70 et du début des années 80. Mais on peut compter sur la Ligue 1 pour se regarder le nombril dès samedi, avec son choc Bordeaux-Lyon, son savoureux Lorient-Marseille, et son beau suspense. Ça promet quelques beaux week-ends. Pour les soirées en semaine et l'Europe, ce sera devant la télé. Comme d'habitude au printemps.
(1) LISTE DES CLUBS AYANT DISPUTE AU MOINS UNE DEMI-FINALE DEPUIS 5 SAISONS
Angleterre: Manchester United, Arsenal, Chelsea, Liverpool, Middlesbrough
Espagne: Barcelone, Villarreal, FC Séville, Espanyol Barcelone, Osasuna
Allemagne: Bayern Munich, Schalke 04, Werder Breme, Hambourg
Italie: Milan AC, Parme, Fiorentina
Pays-Bas: PSV Eindhoven, AZ Alkmaar
Ukraine: Dynamo Kiev, Shaktar Donetsk
Russie: CSKA Moscou, Zenith Saint-Petersbourg
Ecosse: Glasgow Rangers
Portugal: Sporting Portugal
Roumanie: Steaua Bucarest
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