Lyon ne lâche rien

Est-ce que le PSG allait être la première équipe à faire tomber le roi lyonnais de son piédestal? Est-ce que le 13e de Ligue 1 en avait-il vraiment les moyens ? Avec une équipe rajeunie, le club de la capitale y est parvenu... pendant 87 minutes. Ensuite, le scénario était, semble-t-il, déjà écrit d'avance. Wiltord s'en allait battre deux fois Alonzo dans le "money time" et qualifiait les siens pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue, objectif annoncé en début de saison. Une victoire à l'arraché et renversante pour les Gones. Délicate à gérer et terriblement frustrante pour les Parisiens, auteurs d'un match solide. Pour Lyon, la promenade continue. Quant au PSG, il faudra s'appuyer sur les éléments positifs de ce coup du sort pour mieux repartir de l'avant.

Coup de bluff de la part de Lacombe ? Ou simple turn-over classique en coupe nationale ? L'entraîneur parisien a aligné contre les quintuples champions de France en titre une équipe jeune, laissant l'entrejeu au duo Chantôme-Mulumbu, reconduisant Cissé en latéral droit et donnant la pointe de l'attaque à Diané. Malgré ce choix tactique un brin audacieux, c'est Lyon qui se montre le plus entreprenant. Invaincu toutes compétitions confondues et encore plus chez lui, l'OL domine et Paris doit se contenter des miettes.

Wiltord tente sa chance à l'entrée de la surface mais n'accroche pas le cadre d'Alonzo (5e). Ce dernier s'emploie à merveille devant Tiago après une relance manquée de Mulumbu (12e). Puis c'est au tour de Wiltord à nouveau (18e) et de Källström sur coup franc de faire briller la doublure de Landreau quand l'international suédois, dans le jeu, ne bute sur un portier parisien concentré (27e). Et côté Paris ? A l'image de Rodriguez, fougueux mais imprécis, la formation francilienne peine à porter vite le danger en terre lyonnaise. Paulo Cesar manque de peu pourtant de tromper Vercoutre mais son tir échoue derrière la transversale (10e). La première période est résolument lyonnaise et quand ce n'est pas Alonzo, c'est Cissé qui repousse les offensives rhodaniennes (40 e).

Mi-figue mi-raisin avant la pause, c'est un tout autre PSG qui retrouve la pelouse de Gerland. Beaucoup plus incisifs, les hommes de Guy Lacombe mettent rapidement sous pression l'arrière-garde rhodanienne. Diané (49e) et Pancrate (52e) se jouent de Cris mais tombent tous les deux sur un Vercoutre vigilant. Paris pousse Lyon dans ses derniers retranchements et cela paie. 57e : Rodriguez est accroché dans la surface par Vercoutre. Ce dernier, pourtant dernier défenseur, n'écope que du jaune. Penalty. Paulo Cesar le transforme en force (58e, 0-1).

Paris mène à la marque et contient tant bien que mal une domination certaine mais stérile de la part des Gones. Houllier abat toutes ses cartes en lançant Benzema (60e) et le jeune Rémy (67e) Pauleta, entré en jeu, bute sur Vercoutre (85e). Le PSG ne le sait pas encore mais le club de la capitale vient de voir le sort du match lui échapper. Alonzo repousse l'échéance devant Benzema avant que Wiltord, pourtant en position de hors-jeu, n'aille réduire le score d'un subtil ballon piqué (1-1, 87e). Paris, sonné, laisse Lyon lui arracher la qualification deux minutes plus tard. Wiltord bénéficie d'une déviation aérienne de Rémy pour s'offrir le doublé (2-1, 89e). L'OL l'emporte sur le fil et se qualifie pour les huitièmes de finale. Paris, auteur d'un bon match, peut encore revoir ses ambitions à la baisse.

"Le scénario est écrit ici à Lyon. Il est déjà annoncé. Il est difficile de faire autre chose que de perdre. Il n'y a pas de problèmes. C'est décevant. Si on prend le penalty, sur l'action que l'arbitre siffle, si celui-ci va au bout de son idée, il doit exclure le gardien ou il n'accorde pas le penalty. Ensuite, le premier but que nous concédons, il y a une position de hors-jeu. Cela fait beaucoup, ne pensez-vous pas ? Le rouge possible sur Rodriguez en première période ? Mais Cris n'y va pas avec beaucoup d'engagement ? Enfin, Lyon a toujours raison. Il n'y a pas de problèmes. Les médias sont avec eux. Au Trophée des champions aussi".