Une mauvaise habitude

Trois jours après sa cuisante défaite face au rouleau compresseur lyonnais au Vélodrome, l'OM a l'occasion de se refaire une santé en se déplaçant dans le Forez pour affronter les Verts en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue. Pas le temps de gamberger donc pour Albert Emon et ses hommes : il faut ramener une victoire pour le moral et la confiance. Mais ce sont les Stéphanois qui entrent le mieux dans la rencontre. En l'absence d'Ilan, blessé, et Piquionne, suspendu, Ivan Hasek a choisi Heinz et Gomis pour occuper la pointe de l'attaque. Et c'est justement le buteur tchèque qui se procure la première occasion, il reprend le ballon en demi-volée à l'entrée de la surface mais son tir flirte avec le poteau gauche de Carrasso (4e). Après quelques minutes de flottement, les Olympiens réagissent avec un bon débordement d'Oruma sur la droite. Le milieu marseillais décale ensuite Maoulida dans la surface, qui trompe Viviani de près, mais l'ancien Monégasque est signalé hors-jeu (25e). Avertissement sans frais donc pour les Verts qui repartent à l'attaque.

Et cette fois-ci, le coup va faire beaucoup plus mal pour l'OM... Diawara est à la réception d'un bon un coup franc de Heinz au deuxième poteau (1-0 ; 34e). Les Verts ouvrent le score logiquement. Merci au passage à Zubar et César qui sont passés complètement au travers ! Dans la minute suivante, Guarin manque d'alourdir la marque sur une sublime frappe de loin. Mais le tir du Colombien s'écrase sur le poteau de Carrasso (36e). Juste avant la mi-temps, Cantareil s'essaye bien à un coup franc aux vingt mètres mais Viviani est sur la trajectoire et détourne en corner (44e). Mais alors que Monsieur Piccirillo s'apprête à siffler la pause, les Verts vont enfoncer le clou in extremis. Gomis décale Hautcoeur sur la droite. Ce dernier repique dans l'axe avant d'éliminer Zubar et à César, puis finit le travail en frappant en force sous la barre (2-0 ; 45e). Le break est fait ! Le Chaudron exulte ! Tout le monde rentre aux vestiaires pour se remettre de ces émotions.

A la reprise, Marseille semble décidé à refaire son retard. Albert Emon a du reste pris les dispositions en conséquence : il a remplacé César par Olembé à la pause. Pourtant les premiers à se mettre en évidence sont encore les Stéphanois. Heinz, omniprésent sur le front de l'attaque, lance son compère Gomis en profondeur. Le jeune attaquant des Verts prend ensuite tout son temps pour fixer Carrasso et le fusiller de près. Le ballon heurte le poteau avant d'entrer les buts (3-0 ; 52e). Cette fois-ci, le match est bien plié. Marseille ne reviendra pas. Enfin, le croit-on du moins à ce moment précis du match. Car les Olympiens ont du coeur et de l'orgueil. Maoulida déborde sur la droite et centre pour Bamago au deuxième poteau. L'ancien Nantais reprend de volée, c'est superbe mais ça s'écrase sur le montant droit de Viviani (54e). L'OM revient fort et ne va pas tardé à être récompensée de ses efforts. Sur une action anodine de Pagis dans la surface, Monsieur Piccirillo désigne le point de penalty. Diawara a semble-t-il effleuré le ballon de la main. La réduction du score par Pagis sur ce penalty est dure à accepter pour les Verts. Mais c'est finalement logique au vu de la rencontre (3-1 ; 56e).

A partir de ce moment-là, le match devient très haché, il y a beaucoup de fautes de part et d'autre. Oruma est notamment expulsé pour un deuxième avertissement reçu (65e). Pour une faute de Beye sur Guarin, Saint-Etienne a également l'occasion d'aggraver la marque. Bilos ne s'en prive pas et transforme la sentence en force (4-1 ; 72e). Malgré une dernière frappe surpuissante de Heinz, plus ne sera inscrit jusqu'à la fin. Le Chaudron peut remercier son équipe : le spectacle a été de qualité ce soir dans le Forez. Avec cette belle victoire, Saint-Etienne continue l'aventure. Albert Emon a en revanche du pain sur la planche pour la suite de la saison : ses joueurs viennent d'encaisser huit buts en trois jours.

"C'est sûr que c'est difficile de prendre quatre buts à la maison contre Lyon et d'en reprendre quatre à l'extérieur. En début de saison, on ne prenait pas beaucoup de buts, nous étions solidaires. Depuis deux matches, on s'est peut-être tous relâchés. Maintenant, on va tous se réunir, on va discuter et on va chercher à gagner à Nice. Ce n'est pas facile à digérer, mais maintenant il faut oublier cette élimination. Il faut vite rebondir. On a pris deux claques, mais l'objectif reste de terminer dans les trois premiers en L1 pour la Ligue des champions. Il ne faut pas dramatiser. Jusque-là, on avait fait de bonnes choses. Mais c'est sr qu'on ne s'attendait pas à perdre deux fois comme ça."