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Monaco, un modèle dont le PSG peut s'inspirer

Louis Pillot

Mis à jour 31/03/2018 à 15:05 GMT+2

COUPE DE LA LIGUE - Certes, le PSG domine la Ligue 1 de la tête et des épaules cette saison, et peut espérer samedi contre l’AS Monaco continuer sa moisson en coupes nationales. Malgré tout, les manques parisiens en C1 ou dans le recrutement sont toujours autant de limites. S’inspirer de l’ASM pourrait être un bon moyen de s’en débarrasser.

Cavani (PSG) Glik (Monaco) 2017

Crédit: Getty Images

C’est indéniable : avant la finale de la Coupe de la ligue, Paris s’avance en position de force. Leader avec 17 points d’avance en L1, toujours engagé dans les deux coupes dont il est le tenant du titre, le PSG domine pour l’instant toutes les compétitions nationales. Il est une nouvelle fois favori samedi face à Monaco (21h05), battu 4-1 l’année dernière au même stade de la compétition.
Pour autant, le PSG est loin d’être infaillible. Ses manques sportifs ont été étalés au grand jour lors de la double confrontation face au Real Madrid en C1. Ses failles structurelles, eux, restent connues : direction sportive abstraite, recrutement parfois confus ou manque de confiance en l’entraîneur. Ces paramètres, l’AS Monaco les maîtrise à la quasi perfection. Le PSG pourrait s’en inspirer, à son échelle, pour franchir encore un palier. Voici quelques conseils pour les Parisiens.

Trouver enfin un entraîneur sur la durée

Antero Henrique, le directeur sportif du PSG, a voulu être “clair” : “le coach du Paris Saint-Germain est Unai Emery, il a un contrat avec le club”. En dépit des déclarations de forme, le départ de l’entraîneur espagnol est pourtant acté. Sous contrat jusqu’en juin, Emery ne sera pas renouvelé, et la recherche de son successeur occupe toute l’actualité médiatique du PSG. Sans vraie cohérence sportive, les noms continuent à circuler : Conte, Allegri, Tuchel, Löw, ou… Jardim.
Les échecs successifs d’Emery en huitièmes de finale de la Ligue des champions (contre le Barça l’an passé, puis contre le Real) auront eu raison de la patience des dirigeants parisiens. C’est évident, le projet stagne. Pour progresser, le PSG pourrait pourtant faire le pari de construire réellement sur la durée. Il lui faut, pour cela, trouver son Leonardo Jardim. Et surtout, avoir le courage de prendre le temps. L’instabilité n’a servi aucun grand club européen, sauf peut-être le Chelsea champion d’Europe en 2012, transformé par Roberto Di Matteo et bénéficiant d’une réussite rare.
Certes, les échelles sont différentes. Leonardo Jardim, homme parfait pour le projet monégasque, peut se permettre d’être éliminé au premier tour en C1 ou de se voir relégué à 17 points du leader sans craindre pour son poste. Lorsque Paris termine deuxième, comme l’an passé, les répercussions ne sont pas les mêmes. La culture du résultat immédiat domine - et c’est logique - à Paris. Rome ne s’est pourtant pas construite en un jour. Le PSG non plus, c’est une certitude.
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Unai Emery et Leonardo Jardim

Crédit: AFP

Savoir vendre et (mieux) acheter

Encore une fois, les projets monégasque et parisien sont différents. Sur le Rocher, la stratégie est claire : il s’agit de dénicher des pépites en formation ou en post-formation, pour les revendre à prix d’or. Le PSG ne peut pas se permettre ce type de paris : il lui faut des top players, quitte à dépenser toujours plus. Paris pourrait pourtant s’inspirer de son rival, qui a fait du mercato sa spécialité.
Pour ses achats, d’abord : la puissance financière du PSG peut lui permettre à peu près tout. Mais ces derniers temps, Paris a donné l’impression de mal cibler ses besoins, au contraire de Monaco, toujours précis. Embouteillages sur les ailes, vide persistant au poste de sentinelle : les manques parisiens sont connus, mais ne sont toujours pas corrigés - en dépit de l’arrivée de Lassana Diarra. Le retour de la rumeur Fabinho est, en ce sens, une bonne nouvelle pour le PSG, au vu du profil du Brésilien, qui représente tout ce qui manque au club de la capitale.
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Edinson Cavani et Fabinho lors de Monaco-PSG

Crédit: AFP

Le PSG doit pourtant aussi apprendre à vendre. Monaco s’en est fait une spécialité, en refourguant ses pépites à prix d’or : Bernardo Silva pour 50 millions d’euros, Anthony Martial pour 60 millions, Kylian Mbappé pour 180 millions… La liste est longue. Pour rentrer dans les clous du fair-play financier, Paris ferait bien de s’en inspirer. En renforçant ses capacités de scouting, d’abord : même s’il est plus difficile de lancer un jeune au PSG qu’à l’ASM, l’émergence de Rabiot et Kimpembe -et dans une moindre mesure, celle de Nkunku- montre que Paris peut capitaliser sur ses jeunes, comme le fait si bien l’ASM.
En vendant “mieux”, également : nul doute que Tottenham aurait pu mettre un peu plus que 25 millions sur la table pour Serge Aurier. Vendre mieux, c’est aussi vendre au bon moment : le PSG traîne toujours Javier Pastore comme un boulet, et a manqué l’occasion de vendre Marco Verratti au Barça pour une somme énorme. Parfois, il faut savoir dire au revoir.

Faire avec ce qu’on a

Pour satisfaire ses ambitions en Europe, le PSG doit se renforcer. D’autant plus après les défaites successives en huitièmes de finale de Ligue des champions, qui ont eu tendance à remettre en question tout le projet parisien. Cette année, beaucoup, y compris au sein du vestiaire parisien, appellent à des changements radicaux. Thiago Silva, lui, a pris le contrepied. Le capitaine parisien milite pour “ne pas tout changer”. Le PSG doit d’abord savoir faire avec ce qu’il a.
À Monaco, Leonardo Jardim a su, pendant sa première saison, repartir de l’arrière pour stabiliser son équipe en fonction des joueurs disponibles. Il a su, depuis, utiliser son banc pour s’adapter aux évolutions de son équipe et changer son système. La forme actuelle de Jovetic en est l’exemple parfait. Au PSG, certains joueurs semblent au contraire encore sous-utilisés. Le cas Ben Arfa était une exception, mais on peut citer Meunier, excellent lorsqu’il joue mais souvent cantonné à un second rôle derrière Alves, ou Di Maria, dans la forme de sa vie mais non utilisé pour l’aller face à Madrid.
Pire : le PSG n’a parfois pas su mettre ses propres joueurs dans les bonnes conditions. Ne pas tout faire pour mettre en confiance un attaquant comme Edinson Cavani ressemble à une erreur. Et les rumeurs incessantes de transfert (Lewandowski) polluent vraisemblablement l’esprit du vestiaire. Sur le Rocher, le vice-président Vadim Vasilyev a su encore cette semaine monter au créneau pour défendre ses joueurs. Le directeur sportif parisien, Antero Henrique n’a pas encore fait de même. La recette du succès est pourtant, peut-être, déjà sous ses yeux.
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Edinson Cavani (PSG) face au Real Madrid

Crédit: Getty Images

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