Terrasser l’Allemagne : les Bleues, elles, peuvent le faire

Un quart de finale de Coupe du monde face à l'Allemagne, n°1 au classement FIFA. Le refrain renvoie inéluctablement à cette défaite des Bleus au Maracana, un certain 4 juillet 2014 (0-1). Il pourrait évoquer, bientôt, un des plus beaux exploits de l'histoire de l'équipe de France féminine. Comme au Brésil, la France est loin de partir favorite face à l'ogre allemand. Pourtant, les joueuses de Philippe Bergeroo ont quelques atouts de plus à faire valoir que leurs homologues masculins.

"L'écart est moins grand que pour les hommes, clairement, explique Patrice Lair, entraîneur de l'OL de 2010 à 2014. Aujourd'hui, on a clairement l'équipe pour battre ces Allemandes. Les Bleues n'ont aucun complexe à avoir."

Troisièmes au classement FIFA, les Françaises n'ont jamais battu la Mannschaft en compétition officielle (3 matches, 3 défaites). Doubles championnes du monde, les Allemandes sont aguerries aux compétitions internationales. "Elles ont des titres, pas nous, résume Lair. C'est aujourd'hui la principale différence entre les deux équipes."

Pour le reste, l'Allemagne n'est plus l'ogre qu'elle a souvent été pour la France. "C'est l'année ou jamais, souffle Lair. Intrinsèquement, la France est la meilleure équipe du monde." Forte d'une émulation entre le PSG et l'OL qui a hissé le niveau du football français, la sélection de Philippe Bergeroo est perçue comme une des favorites du Mondial.

"Les Allemandes nous craignent", assure Lair. L'ancien coach de l'OL, qui a gagné deux Ligues des champions en battant… deux équipes allemandes (2011, 2012), rejette l'idée d'un complexe de supériorité outre-Rhin. "Là-bas, on sait très bien que les Françaises sont désormais capables de gagner les plus grands titres, en club comme en sélection."

Battre, en octobre dernier, l'Allemagne en match amical (2-0) a également pu contribuer à faire sauter les derniers verrous dans l'esprit des Françaises. "C'est une victoire très importante, confirme Lair. Ça nous a apporté de la confiance, en nous prouvant qu'on pouvait dominer cette équipe." Depuis la Coupe du monde 2011 (victoire 4-2 des Allemandes en phase de poules), la Mannschaft n'a jamais battu la France : deux matches nuls et une défaite.

Mais chacune de ces trois performances s'est déroulée lors de matches amicaux. "La Coupe du monde, c'est autre chose", résume Lair. Dans la marche en avant du football français, il y a fort à parier qu'une victoire à Montréal viendrait s'inscrire en lettres capitales dans les annales. L'exploit majeur, aussi, d'une génération dont un certain nombre de membres dispute peut-être son dernier Mondial (Georges, Abily, Deville…). Lair conclut, de son sens aiguisé de la formule. "Ce match, c'est le moment ou jamais de frapper fort."