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Après France-USA : La fierté des Bleues d'avoir "gagné le cœur des Français"

Glenn Ceillier

Mis à jour 29/06/2019 à 14:21 GMT+2

COUPE DU MONDE - Si la France a subi un échec avec cette sortie en quart de finale face aux Etats-Unis, les Bleues se félicitent d'avoir "gagné le cœur des Français" durant ce Mondial, où elles ont profité d'une visibilité hors norme. Reste à savoir si cela va permettre de faire progresser le football féminin en France.

Eugénie Le Sommer

Crédit: Getty Images

Cela ne risque pas de les consoler. Mais c'est toujours ça de pris. Les Françaises ont vu pendant cette Coupe du monde jouée à domicile qu'elles pouvaient susciter un bel engouement. Et après ce difficile retour sur terre avec cette sortie en quart de finale face aux Etats-Unis (2-1), c'est peut-être la seule chose de nature à leur faire relever un peu la tête devant les micros. "A défaut de ne pas avoir gagné la coupe, on aura au moins gagné le cœur des Français", glisse une Amandine Henry abattue. "Après, c'est un échec sportif, il ne faut pas se cacher, on est loin de notre objectif. Mais j'espère qu'on a gagné autre chose depuis le début de la compétition : le coeur des gens", abonde Corinne Diacre.
Durant quelques semaines, les Bleues ont en effet eu droit à un traitement inhabituel pour elles. Elles sont passées en prime time, avec des pics à plus de 10 millions de téléspectateurs, à l'image de ce quart de finale qui a généré un pic à près de 12 millions. On a vu les stades pleins à tous leurs matches avec un public enthousiaste. Et elles ont connu des moments forts, comme cette première Marseillaise reprise par tout le Parc des Princes lors du match d'ouverture.
Forcément, ce mois de juin pas comme les autres restera dans leurs mémoires. "Ce que je vais garder, c’est l’engouement du public. Le public a été fantastique", confirme Eugénie Le Sommer avant d'enchaîner : "Je suis fière, aujourd’hui, d’avoir montré à la France que le football pouvait se jouer avec les filles. Et ça c’est une première victoire. C’est tout ce que je retiendrai."

J’espère que cette Coupe du Monde va changer des mentalités
C'était aussi ça la particularité de ce Mondial. Au-delà des objectifs sportifs, cette Coupe du monde avait comme enjeu de populariser le football féminin grâce à cette visibilité hors du commun. Et sur ce plan-là, l'occasion n'a pas été manquée. Durant ce mois de juin d'une année impaire où les Bleus de Didier Deschamps ont fait relâche, la France du football a découvert de nouveaux visages. Et s'est prise au jeu, même si les Françaises n'ont pas réussi à se sublimer et que la déception est forcément énorme de ne pas avoir pu rêver jusqu'au bout comme l'été dernier avec les Mbappé and co.
Une question s'impose cependant aujourd'hui : est-ce que cela a de quoi vraiment changer la donne en France ? "C'est un grand pas pour le foot féminin français", veut croire Amandine Henry. "Je pense que ça va aider pour l’avenir mais je n’ai aucune garantie donc on verra", nuance une Eugénie Le Sommer plus prudente. Il est en effet encore difficile de savoir quelles seront les retombées de cette aventure. Si cet été prometteur aura des lendemains heureux. S'il va y avoir vraiment des répercussions positives pour le foot féminin dans l'Hexagone. Et si le nombre de licenciées va croitre de manière exponentielle.

Quid de la D1 ?

Le doute plane encore même si la pratique connait un vrai boom depuis 15-20 ans. Mais alors que de nombreuses petites filles ont pu s’identifier à elles, les Bleues croisent les doigts pour qu'un déclic ait bien eu lieu. "J’espère que cette Coupe du monde va changer des mentalités", glisse Wendie Renard. "J'espère que ça va aider notre discipline à franchir encore un cap, un palier", ajoute Diacre. La FFF devrait en voir les retombées. Reste à savoir à quelles hauteurs.
En fait, la vraie zone d'ombre reste pour le Championnat de France : la D1 va-t-elle se densifier et ses stades vont-ils aussi se remplir après cette médiatisation exceptionnelle ? Ce n’est pas forcément gagné. Et pourtant, pour Eugénie Le Sommer, il y a urgence : il faut suivre le mouvement. "Maintenant, il faut que ça avance et que derrière on mette les moyens pour continuer à progresser et se professionnaliser parce que les autres pays le font et c’est peut-être pour ça qu’ils sont devant aussi. On a un bon championnat mais malheureusement toutes les équipes ne sont pas professionnelles. Parfois, on nous le dit, ça peut être un championnat à deux vitesses", estime la Bretonne.
Si la France peut compter sur de belles locomotives avec Lyon, quadruple champion d'Europe en titre, ou le PSG, la D1 a en effet encore du chemin à faire en terme de compétitivité. Ce quart de finale, loin de l'épopée espérée, et l'engouement entrevu durant ce mois de juin suffiront-ils à changer les choses ? Réponses dans quelques années.
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La tristesse d'Amandine Henry après l'élimination des Bleues

Crédit: Getty Images

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