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Rapinoe, l’icône qui dépasse désormais le cadre du foot

Glenn Ceillier

Mis à jour 08/07/2019 à 10:01 GMT+2

COUPE DU MONDE - Megan Rapinoe a été la vedette incontestée de ce Mondial sur le terrain et en dehors. A 34 ans, la charismatique attaquante américaine a fait parler d'elle aussi bien pour ses performances qui lui ont valu le titre de joueuse du tournoi que pour ses engagements.

Megan Rapinoe (attaquante et capitaine des Etats-Unis, vainqueurs de la Coupe du Monde après leur victoire 2-0

Crédit: Getty Images

Célébration, performances XXL, charisme et petites phrases sans langue de bois ! On ne parle presque que d'elle. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Megan Rapinoe s'est imposée comme le visage de cette Coupe du monde. Et un emblème. De son sport. Mais pas seulement. Son passage en France l’aura fait changer de statut. "Je suis de plus en plus vieille, et être encore capable de vivre ces moments, c'est juste incroyable. Ça a été une longue aventure, il se passe tellement de choses en coulisses que personne ne voit", a-t-elle soufflé dans un grand sourire au micro de Canal+. Après ce tournoi, sa notoriété dépasse le cadre du "soccer". Car tout au long de cette compétition, elle a affiché son tempérament de leader. Sur et hors des pelouses.
Il est déjà difficile de la manquer avec ses cheveux rose bonbon. Mais si elle a explosé en France, il serait futile de penser que c'est pour ça. Durant ce Mondial, la meneuse de jeu excentrée a rappelé qu'elle était une joueuse d'exception du haut de ses 34 ans. Sa finale face aux Pays-Bas (2-0) est ainsi à l'image de son Mondial. Encore une fois, la joueuse de Seattle, absente sur blessure en demies, a répondu présent en assumant son statut de patronne.
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Megan Rapinoe

Crédit: Getty Images

J'aime qu'on dise que je suis icone
Sur son côté gauche et avec sa technique, l'ailière a été à la hauteur des attentes. Elle a joué juste. Alternant avec intelligence les moments où elle a fait des différences et ceux où elle a temporisé. Et elle a encore débloqué la situation en ouvrant le score. Comme en huitièmes et en quarts. C'est finalement en toute logique qu'elle a été élue joueuse du tournoi après ce quatrième sacre mondial pour les USA. Si son image a dépassé le cadre du sport, ce n'est cependant pas seulement pour ça. Evidemment. C'est aussi et peut-être surtout pour son engagement contre les discriminations.
Si vous suivez un peu sa carrière, vous savez que Megan Rapinoe n'a peur de rien ni de personne. Elle a du coup profité de ce Mondial pour faire entendre sa voix. Alors qu'elle ne chante pas l'hymne national avant le coup d'envoi pour protester contre les violences policières visant les Noirs ou encore qu'elle milite activement pour les droits de la communauté LGBT, elle a annoncé pendant ce Mondial qu'elle n'irait pas à la "p... de Maison blanche" en cas d'invitation de Donald Trump car le président "ne se bat pas pour les mêmes choses que nous". Une phrase qui a fait du bruit. Et réagir le Président américain en personne : "Megan devrait d'abord GAGNER avant de PARLER!", avait-il répondu sur Twitter. Manque de chance pour lui, elle l'a fait de la plus belle des manières.
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Megan Rapinoe (USA)

Crédit: Getty Images

Elle ne se brûle pas les ailes, ce n'est pas Icare
Avec ses sorties, "Pinoe", son surnom, ne fait bien sûr pas l'unanimité. Forcément. Mais la milieu offensive des championnes du monde américaines, qui avait déjà fait des vagues avant en s'attirant déjà la foudre des supporters de Trump en soutenant le mouvement lancé par le joueur de foot américain Colin Kaepernick en 2016, a profité de ce Mondial pour devenir une icône. Car si elle a un caractère bien trempé et a fait entendre sa "grande gueule", elle fait taire ses détracteurs en assumant sur le terrain. Son Mondial l'a illustré. "Megan a été taillée pour cela, pour être la porte-parole du football féminin, a avoué sa sélectionneuse Jill Ellis. Je savais très bien qu'elle avait les épaules pour le faire. Au cours de ces derniers matches, j'ai vu de quoi elle était capable. Plus elle est exposée, plus elle prend la lumière. Elle ne se brûle pas les ailes, ce n'est pas Icare".
Reste maintenant à savoir comment elle va gérer la suite pour exploiter au mieux cette nouvelle donne. "On va voir ce qui va passer se passer quand je vais retourner aux Etats-Unis. Mais j'aime qu'on dise que je suis icone", a-t-elle glissé au micro de Canal + avant d’envoyer un dernier message en zone mixte pour le futur de sa discipline : "Toutes les joueuses durant ce Mondial ont produit le spectacle le plus incroyable. On ne peut rien faire de plus pour impressionner davantage. Il faut passer à l'étape supérieure. Tout le monde est prêt pour que nous ayons l'égalité salariale. Il faut savoir maintenant comment on peut soutenir les fédérations et soutenir les championnats à travers le monde." Une sortie à sa façon. Une chose est sûre : l'insoumise américaine aura clairement réussi sa Coupe du monde. Et à plus d'un titre.
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