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Coupe du monde féminine I France - Brésil : L'attaque des Bleues, ce problème qui doit devenir une solution
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Publié 25/07/2023 à 22:10 GMT+2
L'équipe de France féminine a affiché ses limites en attaque dimanche face à la Jamaïque (0-0), enchaînant un deuxième match sans marquer. Le phénomène est rare pour les Bleues et illustre notamment l'impact des absences sur le potentiel offensif de la formation d'Hervé Renard. Mais le sélectionneur tricolore a des options pour remédier au problème samedi, dans un choc déterminant face au Brésil.
Hervé Renard en discussion avec Kenza Dali lors de France è Jamaïque
Crédit: Getty Images
Cela s'est joué à une tentative malheureuse de Kadidiatou Diani au bout du temps réglementaire. Un ballon repris de la tête par l'attaquante des Bleues qui est venue percuter la barre, puis le poteau du but jamaïcain avant de fuir le cadre. Un coup de malchance qui a laissé les Tricolores muettes pour leur entrée en lice dans le Mondial 2023 (0-0). Et les a condamnées à vivre une deuxième rencontre consécutive sans marquer, après la défaite subie face à l'Australie (0-1) lors du dernier match de préparation avant la Coupe du monde. C'est rare pour les Françaises. Et inquiétant.
Mais pas forcément surprenant. Les difficultés offensives des Bleues étaient prévisibles avant même le début du tournoi. L'absence sur blessure de Marie-Antoinette Katoto prive la France de l'une des meilleures attaquantes de pointe du monde. La Parisienne n'a pas d'équivalent dans la finition dans le foot féminin français et il était écrit que l'équipe d'Hervé Renard allait souffrir sans elle. L'indisponibilité de Delphine Cascarino, également sur blessure, ôte aux Bleues une arme redoutable dans la capacité d'élimination, la percussion et l'exploitation de la profondeur.
Un problème individuel et collectif
Sans ces deux atouts, l'animation offensive française avait déjà, fatalement, moins de potentiel. Le manque de rythme de Kadidiatou Diani n'arrange pas les choses. Celle qui est désormais la leader de l'attaque tricolore, victime d'une fracture de la clavicule en mars, n'a repris que lors du match de préparation face à l'Irlande (0-1). Elle a été d'assez loin la joueuse la plus dangereuse des Bleues dans la surface adverse face à la Jamaïque, celle qui a eu le plus d'occasions. Mais elle n'a pas encore récupéré toutes ses facultés d'accélération qui lui permettent habituellement de faire une différence individuelle.
La défection de Selma Bacha, touchée à la cheville, a aussi handicapé les Bleues face à la Jamaïque. Sans vitesse, sans capacité d'élimination, elles n'ont pas pu compter sur leurs individualités pour déstabiliser un bloc bas. La solution collective n'a pas été trouvée, non plus. Moins libre de se projeter vers l'avant dans le 4-4-2 que dans le 4-3-3, Grace Geyoro n'a pas pu soutenir les mouvements offensifs. Eugénie Le Sommer ne s'est pas ménagée pour décrocher de son poste d'avant-centre et apporter ce relais qui manquait. En conséquence, elle n'a que trop rarement pu offrir ses qualités de buteuses dans la surface.
Un banc à exploiter
Le problème de l'attaque des Bleues est global. Et l'absence éventuelle de Wendie Renard, touchée au mollet et incertaine contre le Brésil, ne l'arrangerait pas tant la Lyonnaise est l'atout numéro un des Tricolores sur les coups de pied arrêtés offensifs. Mais Hervé Renard a des options pour y remédier. Le sélectionneur français pourrait notamment enregistrer le retour de Bacha apporter de la percussion à son attaque face aux Brésiliennes. Diani devrait aussi monter en puissance en enchaînant les matches et donner la pleine mesure de son talent.
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Kadidiatou Diani a été malheureuse avec les Bleues face à la Jamaïque
Crédit: Getty Images
La solution peut aussi venir du banc. Et notamment de Vicki Becho. La Lyonnaise de 19 ans a marqué des points en signant une entrée remarquée face à la Jamaïque. Vive et entreprenante, elle a apporté une qualité individuelle qui faisait défaut aux Françaises jusque-là. L'expérimentée Viviane Asseyi (29 ans) et la jeune Naomie Feller (22 ans) sont également des options à considérer, même si aucune des deux joueuses n'était entrée en jeu contre les Jamaïcaines. Elles ont des caractéristiques qui peuvent faire du bien à l'attaque tricolore.
Retrouver la vitesse et la créativité
La question d'un changement de système peut aussi se poser pour Hervé Renard avec un possible retour au 4-3-3. Il peut notamment permettre à Geyoro d'être plus libre pour accompagner les attaques, et d'intégrer une joueuse plus créative dans l'entrejeu. Le sélectionneur français a des profils intéressants dans cette optique. Clara Matéo et Amel Majri ont cette qualité dans la dernière passe, comme Kenza Dali, victime du passage au 4-4-2 contre la Jamaïque. La joueuse d'Aston Villa a d'ailleurs apporté un plus dans ce domaine après son entrée en jeu.
Le potentiel offensif des Bleues reste invariablement diminué sans Katoto et Cascarino, mais il n'est pas totalement anéanti pour autant. Il appartiendra à Hervé Renard de faire les bons choix pour donner face au Brésil cette vitesse et cette créativité qui ont tant manqué aux Bleues face à la Jamaïque. C'est l'enjeu majeur de ce rendez-vous déjà déterminant. Le destin des Tricolores dans cette Coupe du monde qu'elles ont abordé avec beaucoup d'ambitions en dépend.
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