"Ce qui me rend inquiet"

"Ils ont maqué" d'intelligence." Affaire Woerth oblige, Laurent Blanc a eu assez peu de temps pour s'exprimer au micro de Laurence Ferrari, mardi soir au Journal de 20 heures. Mais il a eu le mérite de commencer par une formule très claire quant au champ de ruines qu'il retrouve après les actes des mutins de Knysna. "Le football français en a subi beaucoup beaucoup de conséquences."

Pour autant, il n'y aura pas de condamnation sans sommation. Les propos de Lilian Thuram appelant à une suspension à vie de Patrice Evra en équipe de France ont été jugés "étonnants" de la part de son ancien partenaire. "J'ai été déçu comme tout le monde, mais avant de porter un tel jugement, il faut savoir ce qui s'est passé et établir les responsabilités."

"Le ou les leaders ont eu une mauvaise influence sur le reste des joueurs, a-t-il poursuivi. Ils ont sauvegardé l'intérêt d'un joueur en mettant le collectif en grande difficulté. Ce ne sont pas de bons leaders. C'est le contraire qu'il faut faire dans les sports collectifs. Ce qui me dérange, c'est qu'ils ont mis un peu de temps pour réfléchir à leur acte. Que personne n'ait eu assez d'autorité pour leur dire la bêtise qu'ils étaient en train de faire."

Blanc s'est bien gardé de promettre un avenir radieux. "Ce qui me rend inquiet, c'est que les joueurs sont marqués par ce qui s'est passé. Ce qu'il y a de préjudiciable, c'est que le noyau ne s'est pas décidé pendant la Coupe du Monde. Mon noyau est très très petit, ça va nous prendre un peu de temps." Ce qui explique peut-être cet optimisme en sourdine, c'est qu'il devra composer, majoritairement, avec les mêmes joueurs. "Il faut être compétitif et pour cela il faut faire jouer les meilleurs." Même si ce sont de mauvais leaders?