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Domenech, au nom du doute

Eurosport
ParEurosport

Publié 11/05/2010 à 22:26 GMT+2

Raymond Domenech décrypte les choix les plus stratégiques de sa liste : l'élargissement à trente noms, l'incertitude Gallas, la mise à l'écart de Benzema et Nasri.

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Crédit: Eurosport

LA SURPRISE, C'EST LE NOMBRE
Depuis des mois, la communication de Raymond Domenech était formelle : il donnerait ce mardi vingt-trois noms, et pas un groupe élargi. Le bruit des hélicoptères de Tignes résonnait encore dans ses oreilles. Mais en prenant connaissance de l'intention de la FIFA de publier jeudi toutes les listes élargies de trente, Raymond Domenech s'est senti prisonnier d'un calendrier qui ne lui imposait vingt-trois noms que le 1er juin. Au nom de quoi aurait-il livré une liste définitive à trois semaines de la date butoir ? Et à quelques jours de la fin des compétitions en club, qui font planer un risque de blessure ? "Au départ, il fallait donner une liste d'au moins vingt-trois. Je l'avais enregistré d'une certaine manière, a expliqué le sélectionneur. Les dernières infos, c'était qu'il fallait donner les trente. Ça ne servait à rien de dire: "J'en donne 23" si la FIFA en donne sept différents en même temps. Ça fait deux jours qu'on est en train d'en discuter (avec le staff). J'aurais préféré régler les problèmes avant, qu'il n'y ait plus de match à jouer et qu'on en appelle quelques-uns pour les maintenir sous pression." Entre les lignes, on comprend que Domenech s'est décidé tardivement à élargir la liste. On note qu'au départ, Jean-Pierre Escalettes souhaitait une liste de vingt-trois le 2 mai. Au bout du compte, Domenech a fait ce qu'il a voulu. Comme d'habitude.
L'INCERTITUDE, C'EST GALLAS
Il n'y a pas de mystère. Si les Bleus partent à Tignes à vingt-quatre en début de semaine prochaine, c'est que William Gallas n'est pas certain de pouvoir être rétabli à temps de sa rechute au mollet le 31 mars. "Pour William, on ne sait pas", a reconnu Domenech. Il considère son patron de défense comme "en reprise" et que ses fibres musculaires restent fragiles. "Il fait partie de ces incertitudes qui ont rallongé la liste. On va attendre un peu. Robert Duverne va s'en occuper un peu. Je maintiens ce que j'ai dit. Ne partiront que ceux qui seront en état (de s'entraîner). C'est un poste délicat. Il faut qu'il soit opérationnel et participe à tout." Gallas, l'homme de base de la défense française, peut très bien "rentrer chez lui" avant le départ pour la Tunisie, le 27 mai. Les petites phrases du sélectionneur écornent quelque peu les dernières déclarations du joueur, beaucoup plus optimistes, et qui semble faire l'objet de la jurisprudence Vieira 2008. L'autre incertitude pourrait concerner Yoann Gourcuff, victime d'une blessure musculaire à la cuisse gauche le 24 avril et qui n'a plus rejoué depuis. On sera vite fixé. Dès dimanche, le groupe aura été amputé de cinq ou six éléments. "Je vais attendre que tous les matches (d'ici ce week-end) soient passés". En clair : le sélectionneur veut être certain qu'aucun de ses joueurs importants ne connaîtra de pépin ce week-end. L'espoir de quelques-uns n'aura duré que quelques jours. Domenech communiquera ce groupe en soirée. Il n'a pas précisé comment.
BENZEMA EN MARGE, NASRI AUSSI
Quelques foulées aériennes contre les Iles Féroé et un plan de comm de rattrapage dans le sprint final n'y ont rien changé. Après un Euro 2008 où son attitude l'a desservi en interne, après les prestations décevantes, sa petite phrase ("je n'avais pas envie") contre la Roumanie a laissé des traces profondes. Comme s'il s'était mis lui-même en marge du groupe. Raymond Domenech ne pouvait plus envisager de retenir l'une des stars de la génération 87 pour un long séjour en groupe. "Il faut faire un choix sur des critères qui ne sont pas forcément les plus visibles" a reconnu le sélectionneur. Il renvoie Benzema à la révision des exigences du haut niveau. "Il a un âge qui lui permet de rêver encore, cela va lui permettre de se battre pour dépasser ça et revenir le plus vite possible". Ben Arfa est le seul représentant de cette génération. Nasri, pourtant bien meilleur en club, est lui aussi écarté. "Il y a des critères différents selon les postes. J'ai estimé que par rapport à la concurrence et au vécu, il y avait d'autres possibilités. Ils ont encore un avenir intéressant en équipe de France. C'est souvent dans les moments difficiles qu'on voit les joueurs qui ont cette capacité à leur âge de montrer qu'ils solides, costauds, capables de répondre à ce qu'il leur arrive." Au 20 heures de TF1, il avait dit : "En pratiquement deux mois de vie commune, il faut être capable de se supporter, et de supporter les autres". A priori, les places des cadres dans le bus ne seront pas menacées en Afsud.
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