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L'éthique au pouvoir

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/07/2010 à 14:03 GMT+2

Laurent Blanc a enfilé son costume de sélectionneur en insistant sur l'excellence sportive et l'état d'esprit irréprochable qu'il attendrait de ses joueurs, une position qui laisse ouverte de nombreuses possibilités quant au sort des grévistes sud-africains. Sa priorité : constituer un noyau dur.

FOOTBALL France 2010 Laurent Blanc

Crédit: AFP

Une heure, c'est le temps qu'a duré la première conférence de presse de Laurent Blanc. C'est énorme à l'échelle des Bleus, et très peu pour faire le tour de toutes les questions. Laurent Blanc en a laissé beaucoup en suspens sur les suites qui seront données à la mutinerie de Knysna. On a compris trois choses à ce sujet. La première : que le sélectionneur en tiendrait compte et qu'il chercherait à connaître la vérité. La deuxième : qu'il ne sanctionnerait personne de façon unilatérale : il reconnaît ce pouvoir à la FFF. La troisième : il va chercher l'excellence en matière de résultats et ne tirera pas un trait gratuit sur une série de meneurs si ceux-ci adhèrent au système de valeurs qu'il défend. Ce dernier point confirme ce nous pressentions sur ce site dès la fin de la Coupe du Monde : il est illusoire d'imaginer que certains joueurs ont terminé leur carrière internationale pour une grève de l'entraînement, aussi fourbe soit-elle.
Bien sûr, la dernière phrase de la conférence du sélectionneur laisse plusieurs scénarios ouverts : "A Knysna, les joueurs ont fait passer l'intérêt collectif après les intérêts d'un joueur, qu'ils voulaient préserver. Si vous faîtes ça, vous avez tout faux. Le ou les leaders ont une responsabilité qu'il faudra assumer." Mais l'évidence est que Laurent Blanc n'est pas venu pour faire de la figuration. Il récupérera de leurs égarements le maximum de cadres possibles. A la question d'un possible retour d'Evra ou Ribéry, Blanc a eu une réponse claire : "Si je considère qu'ils sont les meilleurs à leur poste, oui. (...) Faire table rase ? Partir avec de nouveaux joueurs? On peut le faire. Mais à un moment, ça ne vous suffira pas et ça ne me suffira pas non plus. Je suis devenu sélectionneur pour gagner. Uniquement pour gagner. Je vais être jugé sur ça. Je ne suis pas là pour solder quoi que ce soit."
"Si je considère qu'ils sont les meilleurs à leur poste, oui" (ils reviendront)
Cela ne veut pas dire que Blanc sait encore avec qui il partira au combat. "Ce qui me dérange dans ce qui s'est passé, c'est qu'après la Coupe du monde, le sélectionneur aurait pu s'appuyer sur un noyau de joueurs. Là, le noyau, ce n'est même pas le pépin d'un melon. Mon travail va être de trouver un noyau, composé de un, deux, trois, quatre, cinq puis six joueurs. Obtenir un noyau fort qui garantisse un certain niveau et une certaine attitude, (...) des joueurs qui auront un certain état d'esprit et pourront imposer à leurs partenaires d'avoir la même." Cet état d'esprit, il repose sur trois mots. "Je resterai fidèle aux critères et aux valeurs que j'ai toujours défendus. L'excellence dans tout ce qui est sportif. On va être jugé sur les résultats. Mais aussi un état d'esprit irréprochable. Rigueur, discipline et plaisir, ces mots ne sont pas incompatibles." Blanc prévient : il lui faudra du temps pour faire son casting. "Je n'ai pas choisi mon capitaine. Il est possible dans les matches à venir que le titulaire du brassard change à chaque match."
On ne sait pas, ce mardi, si les Bleus joueront en 4-4-2 ou si Gourcuff conservera les manettes. Ce n'était pas le thème de cette conférence, qui est intervenue cinq semaines avant la rentrée des classes en Norvège (11 août). Les seules informations fermes communiquées concernent une partie du staff, auquel il manque toujours un coach des gardiens et le personnel médical. Jean-Louis Gasset arrive comme adjoint, Marino Faccioli comme directeur administratif, Alain Boghossian reste, Philippe Tournon (presse) et Henri Emile (coordinateur sportif) reviennent avec la mission bien comprise d'assainir le climat. "Je n'envisage pas une équipe de France vivant en vase clos, coupée du monde et repliée sur elle-même, a promis Blanc. Je ne dis pas qu'on va rentrer au pays d'Alice au Pays des merveilles. Mais je pense que le football doit s'ouvrir." Sans prononcer le mot rupture, sans accorder la moindre seconde à l'ère Domenech, Blanc a fait comprendre que tout ou presque devait changer. "Il faut que l'équipe nationale redevienne le fil conducteur de la carrière de nos jeunes joueurs. Il n'y a pas plus grande joie dans une carrière sportive qu'un titre avec une équipe nationale. J'espère que les joueurs en sont conscients." Moyennement, aux dernières nouvelles. Mais ça pourrait changer.
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