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L'Espagne à part

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 13/07/2010 à 13:53 GMT+2

Comme la RFA et la France avant elle, l'Espagne a remporté deux grands tournois internationaux en deux ans. Cet accomplissement lui assure une place à part dans l'histoire. Devant les Allemands de l'Ouest (1972-74) et les Français (1998-00) ? Pas impossible. Son histoire n'est pas terminée.

Spain

Crédit: AFP

. LEUR DOUBLÉ :
L'Allemagne de l'Ouest, la France ou l'Espagne ont eu chacun des difficultés différentes pour entrer dans la légende. L'Allemagne, sacrée reine d'Europe en 1972 et impératrice de la planète deux années plus tard, a commencé par le morceau le plus digeste puisque la phase finale de l'Euro était alors réservée à quatre équipes. Mais cette formation ouest-allemande, adulée outre-Rhin, celle des Beckenbauer, Müller et Maier, a mis sur les rails celle de 1974. Ossature quasiment identique mais parcours plus heurté, avec une défaite face à la RDA au premier tour (0-1). Elle pousserait la RFA à changer en plein milieu de compétition. Et aller au bout de son rêve.
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1974 World Cup Franz Beckenbauer

Crédit: Eurosport

En 1998 et 2000, La France a évolué sur modèle opposé à celui de l'Allemagne, la conquête européenne étant plus accomplie. Plus de sérénité dans le jeu, plus de capacité offensive. L'Espagne de 2008 à 2010 est, de ce petit groupe de privilégiés, celle qui a le moins dérogé à sa ligne de conduite et sa philosophie. Ce fut moins évident que prévu, moins spectaculaire également en raison de l'opposition, mais réussi.
. LEUR HÉRITAGE :
L'Espagne 2010 laissera une trace importante dans l'histoire. Ne serait-ce que par ses ambitions dans le jeu. L'Espagne, c'est l'équipe qui a dit non. Non à l'abandon de ses idées. Non à la facilité du repli sur soi et du jeu en contre. Même dans la difficulté, la Roja a continué à développer son football ambitieux, porté vers l'avant et fait de passes courtes. A la mode barcelonaise. Autant sur le fond que sur la forme, les équipes de Vicente Del Bosque et de Luis Aragones seront saluées et entreront au Panthéon. Dans quelques années, la relative inefficacité offensive des Ibères (8 buts durant tout le tournoi) sera diluée dans ce qu'ils ont accompli ces dernières années, et lors d'un Championnat d'Europe 2008, où les équipes qui leur avaient fait face ne s'étaient pas recroquevillées automatiquement sur leur but.
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Euro 2000 Zinedine Zidane

Crédit: Reuters

Dix ans plus tôt, la France hissait son pavillon sur le toit de l'Europe, deux ans après avoir conquis le monde, et était louée pour son football offensif. Au sommet de leur art, les Bleus avaient presque naturellement remporté un Euro qui leur tendait les bras. Mais là où l'Espagne s'est imposée grâce à une philosophie et des idées bien arrêtées, la France a vaincu avec un collectif soudé et un groupe de joueurs au top. Zinedine Zidane a joué aux Pays-Bas et en Belgique le meilleur tournoi de sa carrière. Le plus complet assurément. Il avait 28 ans et était dans la force de l'âge. C'est avant tout de lui que les gens de souviennent.
La trace laissée par l'Allemagne de l'Ouest en 1974 est un peu plus modeste. La faute... aux Pays-Bas. Trente-six ans après, la RFA porte toujours la responsabilité d'avoir tué la révolution orange et le "football total". C'est injuste évidemment et loin d'être révélateur du travail effectué par Helmut Schön et les coéquipiers de Franz Beckenbauer. La manière qu'au le Kaiser de réinventer le poste de libéro, d'en faire une sorte de "quaterback" du jeu allemand, a cependant participé à l'évolution du football.
. L'APRES :
Il n'y a pas de règle. Les Français ont complètement raté leur Coupe du monde 2002, avec certaines circonstances atténuantes (blessures de Zidane et Pires), et en laissant l'impression que cette génération était arrivée au bout de son histoire. Certains étaient sevrés mais ne se l'avouaient pas, d'autres étaient naturellement sur le déclin. Et Roger Lemerre, aveuglé par la réussite des quatre années précédentes, n'avait su renouveler un groupe qui en avait besoin. Helmut Schön, lui, forcé de faire sans Gerd Müller par exemple, avait fait bouger les lignes en équipe de RFA. Avec une ossature en partie modifiée, la RFA avait atteint une nouvelle atteint une finale, mais perdue, en 1976, battue par la Tchécoslovaquie d'un audacieux Antonin Panenka.
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Villa, Torres et Ramos à l'Euro 2008

Crédit: AFP

L'Espagne est aujourd'hui à la croisée des chemins. A elle de prendre le bon. A priori, sa fenêtre de tir est encore ouverte pour deux ou quatre ans puisque la Roja de Del Bosque présentait une moyenne d'âge de 26,4 ans lors de ce Mondial. Puyol (32 ans), Xavi (30 ans) et Capdevila (32 ans) sont les seuls titulaires de 2010 ayant passé la barre symbolique des trente ans. Les autres ont de belles années devant eux. On pense à Iniesta (26 ans), Ramos (24 ans), Piqué (23 ans) ou encore Busquets (21 ans). A Vicente Del Bosque de poursuivre le chef d'œuvre et de conserver la ligne de conduite qu'il s'est imposée jusqu'ici. A savoir, pas de passe-droit au bénéfice du vécu ou des services rendus. Intégration de sang neuf par petites doses et évolution tactique seront également indispensables. "L'immobilisme n'est jamais bon dans le foot", a-t-il confié un jour. Il l'a prouvé. A lui de continuer.
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