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Avant France-Norvège, vous n’auriez jamais imaginé tout ça

Martin Mosnier

Mis à jour 09/06/2014 à 17:22 GMT+2

De l’explosion de Giroud à l’orgie de buts, les trois matches de préparation ont été riches en surprises. Voici les six enseignements inattendus des trois dernières semaines des Bleus avant leur entrée en lice en Coupe du monde.

Les Bleus entourent Antoine Griezmann (France) après son but contre le Paraguay

Crédit: Panoramic

Varane-Sakho en charnière centrale, Debuchy titulaire à droite, Valbuena dépositaire du jeu en attaque : les trois matches de préparation face à la Norvège (4-0), au Paraguay (1-1) et à la Jamaïque (8-0) ont conforté Didier Deschamps dans quelques-unes de ses certitudes. Mais certains enseignements sont plus surprenants. Ils se sont, pourtant, eux aussi imposés au sélectionneur. Lui ne s’y attendait sûrement pas. Nous non plus.

Giroud arrive au Brésil dans la peau d’un titulaire

Pourquoi c’était inimaginable ? En début de préparation, il était clair dans l’esprit de Didier Deschamps qu’Olivier Giroud serait la doublure de Karim Benzema durant le Mondial. L’attaque semblait figée autour du trio Valbuena, Benzema et Ribéry. La blessure du Munichois devait ouvrir les portes du onze à un ailier comme Griezmann ou Rémy puisque l’association Giroud-Benzema n’avait rien donné de bon jusque-là.
Pourquoi il a bien fallu se rendre à l’évidence ? Parce que Giroud, c’est trois buts et une passe décisive en trois matches et peut-être le meilleur Bleu dans cette phase de préparation. Il contrôle les airs, dévie, libère des espaces. Plus que sa complémentarité avec Benzema, qui doit passer l’épreuve d’un match à plus haute intensité, c’est sa relation avec Mathieu Valbuena qui le rend désormais incontournable dans l’équipe type. Les deux hommes se sont trouvés les yeux fermés. Que ce soit face à la Norvège, le Paraguay ou la Jamaïque.  
Ce qu’en pense Olivier Giroud ?
Oui, je pense avoir gagné ma place en préparation. Je me sens bien, je fais des bons matches et je suis décisif. Je serais un menteur de dire que je n’ai pas l’ambition de jouer dans le onze de départ.
Le tweet qui dit tout :

Les Bleus gardent un énorme potentiel offensif, même sans Ribéry

Pourquoi c’était inimaginable ? Parce que la France s’est souvent cherchée en préparation. Elle est rarement flamboyante, souvent laborieuse. En 2010, face à des adversaires tout aussi faibles (Costa Rica, Tunisie et Chine), elle n’inscrit que trois buts. Son passé récent ne nous avait pas habitués à de tels cartons même, et surtout, face à des sans-grades. D’autant que les Bleus ont dû gérer le forfait de leur principale arme offensive (Franck Ribéry) et que le deuxième patron du secteur (Karim Benzema) n’a joué que le troisième et ultime match.
Pourquoi il a fallu se rendre à l'évidence ? Parce qu’il y a d’abord la réalité des chiffres avec une moyenne de 4,3 buts par match. Même face au Paraguay (1-1), la France a su faire peser un danger constant. C’est la vraie nouveauté : les Bleus ont su varier leur jeu. Ils sont passés par les côtés avec les qualités de débordement d’Evra, Debuchy, Griezmann ou Rémy. Ils sont passés par l’axe, avec la percussion de Pogba et un Matuidi qui gagne en sérénité devant le but. Ils ont été présents dans les airs, avec la relation Valbuena-Giroud. Ils ont su jouer à terre, avec la technique en mouvement de Griezmann, Valbuena ou Benzema. La menace française a plusieurs visages.
Le tweet qui dit tout :
Ce qu’en pense Mathieu Valbuena :
Depuis quelques temps, l’équipe de France est belle à voir jouer. Sur le terrain, on met du mouvement, on prend des risques et le sélectionneur nous donne beaucoup de liberté. Ça fait du bien.

"I  ♡ D.D., I  ♡ les Bleus"

Pourquoi c’était inimaginable ? Parce que Knysna. Parce qu’un Euro en Ukraine très moyen et une image brouillée par les sorties médiatiques des uns (Evra qui flingue "Fernandel" et "Tournevis") ou les réactions épidermiques d’autres (le doigt sur la bouche de Nasri après son but à l’Euro puis son altercation avec un journaliste). Parce que des qualifications chaotiques avec des résultats peu glorieux (0-0 en Géorgie, première mi-temps catastrophique en Biélorussie). La France partait de très loin.
Pourquoi il a bien fallu se rendre à l’évidence ? Les Bleus partent au Brésil avec tout un pays derrière eux. Le barrage retour contre l’Ukraine a joué un rôle fondamental. Mais cette phase de préparation semble avoir définitivement réconcilié l’équipe nationale avec son public. Les Bleus se sont ouverts à leurs supporters jusque dans la célébration des buts. A la fin des matches, ils restent sur la pelouse et profite de la communion nouvelle qui les lie à leur public. A Lille ce dimanche, celui qui n’avait pas son autocollant "I ♡ D.D." passait pour un has been. Oui, quelque chose a changé. Les Français aiment cette équipe de France.
Le tweet qui dit tout :
Ce qu’en pense Didier Deschamps :
Sentir cette ferveur c'est important. Pour les joueurs c'est important de sentir qu'il y a des gens qui sont fiers d'eux. On va faire du mieux possible mais c'est très apprécié et appréciable comme environnement.

Griezmann, Sissoko : Les super sub

Pourquoi c’était inimaginable ? Parce que Griezmann était le vingt-troisième et sa sélection pour le Mondial restait fragile avant son officialisation. Le joueur de la Real Sociedad s’était montré inhibé et peu convaincant lors de sa grande première face aux Pays-Bas (2-0) et sa fin de saison fut poussive. Moussa Sissoko, certes apprécié par Deschamps, s’était, jusque-là, principalement contenté de bouts de matches.   
Pourquoi il a bien fallu se rendre à l’évidence ? Parce que Griezmann a inscrit trois buts en deux matches dont une Madjer lumineuse face à la Jamaïque. Sa fraîcheur l’installe dans le rôle de Ribéry à l’heure de débuter la Coupe du monde 2006, celui du super sub par excellence. Loïc Rémy s’est fait griller la politesse. Très bon face au Paraguay et à la Jamaïque, Sissoko offre une alternative à Pogba. Il permet de cadenasser l’aile droite et de pallier les carences dans le repli défensif de Benzema ou Valbuena. Dans l’esprit de Deschamps, il est clair que Griezmann et Sissoko sont les douzième et treizième joueurs du onze des Bleus.
Les tweets qui disent tout :

Valbuena : "Tout le monde a envie de la gagner cette Coupe du monde"

Pourquoi c’était inimaginable ? Entendre parler les Bleus d’une victoire en Coupe du monde après avoir échoué au premier tour en 2010 et en quart de finale du dernier Euro ? Impensable. Jeune et inexpérimentée, cette équipe de France a, en plus, perdu son joueur le plus capé (Ribéry).
Pourquoi il a bien fallu se rendre à l’évidence ? La vérité de la préparation et celle de la compétition ne sont pas toujours les mêmes. Deschamps a fait du Honduras le rendez-vous ultime des Bleus. Il s’est toujours refusé à voir plus loin. Ses hommes ont longtemps suivi sa logique. Ce dimanche, à Lille, Karim Benzema a laissé entendre qu’un Mondial réussi passait par un premier tour bien négocié. Et Mathieu Valbuena a fini par cracher le morceau : "Tout le monde a envie de la gagner cette Coupe du monde." La France a "de grosses ambitions" et ne s’en cache pas. Avec ou sans Ribéry. Et la préparation lui permet de s’appuyer sur de nouvelles certitudes qui gonflent un peu plus son statut de favori du groupe E.
Le tweet qui dit tout :
Ce qu’en pense Blaise Matuidi :
Sur les trois matches de préparation, c'est positif. On a fait une très bonne préparation. Dimanche, on sait que ça sera un tout autre match mais c'est bien de finir de la sorte.

Ruffier, Cabella et Schneiderlin au Mondial

Pourquoi c’était inimaginable ? Parce que ces trois hommes ne figuraient que sur la liste des réservistes et que les rôles étaient limpides. Si le forfait de Steve Mandanda s’est officialisé dès le début de la préparation, longtemps Franck Ribéry a semblé pourvoir tenir sa place au Brésil. Parmi les réservistes, Morgan Schneiderlin et Rémy Cabella avaient peu d’espoir de figurer dans la liste des 23 contrairement à Maxime Gonalons ou Maxime Lacazette qui postulaient, eux, à une place dans la sélection initiale. Les deux hommes partaient de très loin.
Pourquoi il a bien fallu se rendre à l’évidence ? Parce que la poisse s’est abattue sur les Bleus. Après Mandanda, ce sont Ribéry et Grenier qui ont dû déclarer forfait. Cabella récolte les fruits de sa bonne première semaine d’entrainement. Deschamps amène au Brésil deux hommes à une seule et unique sélection. Un vrai pari.
Le tweet qui dit tout :
Ce qu’en pense Didier Deschamps :
J'ai rappelé ces deux joueurs-là parce qu'ils ont un profil proche des deux joueurs qui nous quittent. Ce n'est pas un copié-collé mais Morgan a un profil de relayeur comme Grenier, alors que Cabella a plus le profil de Franck Ribéry.
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