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Brésil - Allemagne (1-7), analyse : Cette belle Allemagne méritait autre chose qu'une équipe de DH

Vincent Bregevin

Mis à jour 10/07/2014 à 16:03 GMT+2

Les lacunes du Brésil ont éclaté au grand jour. Brillante, l'Allemagne n'a pas eu à forcer pour humilier une Seleçao d'un niveau amateur (7-1). Notre antisèche.

La joie de l'Allemagne, la détresse du Brésil : un contraste à l'image de l'écart du niveau entre les deux équipes.

Crédit: AFP

Le jeu : Un 32e de finale de Coupe de France avant l'heure

Oui, c'était une demi-finale de Coupe du monde. Mais on a plutôt eu l'impression d'assister à un 32e de finale de Coupe de France entre une Ligue 1 et une DH. L'absence de Thiago Silva ne peut expliquer à elle seule les incroyables lacunes défensives affichées par le Brésil, avec des écarts béants entre les lignes, un milieu systématiquement submergé, des latéraux baladés tout au long de la rencontre dans les couloirs et une attaque incapable de tenir le ballon, de faire des différences, ou de respecter les règles élémentaires du repli défensif. Une attaque qui, sans Neymar, n'en avait en fait que le nom. Le naufrage brésilien a été total, dans tous les secteurs.
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Schweinsteiger (Allemagne) et Fred (Bresil)

Crédit: Panoramic

Cette Seleçao n'avait manifestement pas pris en compte l'approche tactique d'un match face à l'Allemagne, et Luiz Felipe Scolari a trop tardé pour renforcer son milieu avec les entrées de Paulinho et Ramires à la pause, quand la Nationalmannschaft menait déjà 5-0. Les hommes de Joachim Löw se sont amusés au milieu des plots jaunes pendant tout le match, avec leur précision technique habituelle dans les transmissions, leur jeu court encore mieux huilé depuis que Philipp Lahm a retrouvé son poste de latéral. Et leur traditionnelle efficacité : 14 tirs, 10 cadrés, 7 buts. C'était une grande Allemagne, et elle méritait autre chose que cette imposture de Brésil pour prouver sa valeur.

Les joueurs : Kroos a survolé Belo Horizonte

Il avait déjà été décisif face à la France. Contre le Brésil, il a carrément été brillant. Toni Kroos, deux buts, une passe décisive et une justesse de jeu déconcertante, a brillé de tout son talent à Belo Horizonte. Il n'a pas été le seul. Sami Khedira, buteur et passeur, a fait très mal à la défense brésilienne par sa faculté à apporter le surnombre en attaque. Thomas Müller, lui aussi buteur et passeur, s'est régalé des espaces laissés par l'équipe auriverde, tout comme Philipp Lahm, auteur de deux passes décisives. Manuel Neuer s'est chargé de calmer le réveil brésilien avec deux grosses parades en début de seconde période tandis que Mesut Özil, passeur décisif, et Miroslav Klose, buteur désormais dans la légende, ont aussi apporté leur contribution au festival allemand.
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Miroslav Klose peut féliciter Toni Kroos, auteur d'une magnifique prestation lors du carton passé par l'Allemagne au Brésil.

Crédit: Panoramic

Au Brésil, il est difficile de sortir une individualité du lot, tant elles ont toutes été à des années lumières de leur niveau. Julio Cesar en a pris sept, mais il a aussi sorti quelques arrêts qui ont évité à la Seleçao une déroute encore plus large. Fernandinho, qui avait légèrement amélioré l'entrejeu brésilien depuis son entrée dans l'équipe, a symbolisé le naufrage de la Seleçao au milieu, avec notamment un ballon lamentablement perdu sur le quatrième but allemand. Dante, remplaçant de Thiago Silva, a été dépassé par la vitesse et la technique des Allemands. Fred, Hulk, Bernard et Oscar, chargés de l'animation offensive brésilienne, ont été systématiquement dominés par la défense de la Nationalmannschaft.
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Oscar et Fred (Brésil) sont tombés de haut face à l'Allemagne

Crédit: AFP

Le tournant qui n'a pas eu lieu : Il fallait en trouver un…

17e minute de jeu : Le Brésil est déjà mené 1-0, il tente vainement de réagir de façon désorganisée. Marcelo hérite cependant d'un ballon côté gauche, et vient provoquer Philipp Lahm dans la surface allemande. Tacle parfait du latéral de la Nationalmannschaft pour dégager le ballon en corner, qui ne donnera rien. La meilleure situation pour la Seleçao qui, sera menée 5-0 douze minutes plus tard. C'est dire la pauvreté de l'attaque brésilienne pour cette demi-finale contre l'Allemagne.

Le tweet qui nous a fait sourire

Personne n'a reconnu le Brésil au cours d'un match qui a beaucoup inspiré sur Twitter.

La stat : 1

Deutschland, nummer eins ! Aucune équipe n'avait inscrit sept buts en demi-finale d'une Coupe du monde jusqu'ici, aucune équipe ne s'était imposée par six buts d'écart à ce stade de l'épreuve et aucune équipe n'avait passé autant de but au Brésil dans un Mondial. L'Allemagne a réussi tout ça à Belo Horizonte. C’est-à-dire quelque chose d'exceptionnel.

La décla : David Luiz (capitaine du Brésil)

Pardon à tout le monde, à tout le peuple brésilien.

La question : Un an après, comment le Brésil en est-il arrivé là ?

Il y a un an, le Brésil s'affirmait comme un favori en puissance de la Coupe du monde. La Seleçao venait de terrasser l'Espagne, championne du monde et double championne d'Europe en titre, en finale de la Coupe des Confédérations (3-0). Elle n'avait pas forcément le style de jeu le plus attractif, mais sa puissance athlétique, la solidité de sa défense, l'apport de ses latéraux et sa faculté à trouver rapidement des attaquants capables de faire la différence sur les qualités individuelles faisaient de l'équipe de Luiz Felipe Scolari une formation très difficile à manœuvrer, et un candidat crédible au titre de champion du monde. Rien de ce qu'on a vu mardi à Belo Horizonte face à l'Allemagne, et de façon générale sur l'ensemble de la Coupe du monde. Le Brésil alignait pourtant le même onze de départ à l'entame de la compétition.
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Neymar marque avec le Brésil face à l'Espagne en finale de la Coupe des Confédérations 2013.

Crédit: Panoramic

Mais il n'a jamais dégagé la même impression de puissance et d'efficacité que l'an passé. Certaines individualités ont été à des années lumières de leur niveau d'il y a un an, à l'image de Paulinho et Fred. Les latéraux pourtant réputés que sont Marcelo et Dani Alves n'ont jamais eu d'impact dans l'animation offensive, et un rendement défensif insuffisant qui a coûté sa place au Barcelonais. Seul Neymar a vraiment tenu son rang dans le camp brésilien pour ce Mondial. Quid de Luiz Felipe Scolari ? Le sélectionneur brésilien a cru bon de s'appuyer sur une équipe qui avait donné entière satisfaction l'an passé. C'était légitime. Mais pour ne pas avoir senti que les choses étaient bien différentes un an plus tard, il restera celui qui était sur le banc le jour où le Brésil a subi la pire humiliation de son histoire.
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Luiz Felipe Scolari et Oliver Bierhoff, Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

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