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Brésil : La dream team de 1958, c'était eux

Laurent Vergne

Publié 29/06/2014 à 09:26 GMT+2

Ces onze joueurs étaient titulaires en finale de la Coupe du monde 1958 face à la Suède. A jamais, ils sont les onze héros du premier titre brésilien. Galerie de portraits d'une équipe hors du commun.

Le Brésil 1958.

Crédit: AFP

Gilmar

Considéré comme le plus grand gardien brésilien de l'histoire (le poste, il est vrai, n'a pas toujours constitué un immense point fort pour la Seleçao…), Gilmar a été l'un des hommes de base du titre de 1958. Il est resté invaincu pendant les quatre premiers matches du tournoi. Aucun portier brésilien ne peut se targuer d'une si longue invincibilité en Coupe du monde. C'est sur son épaule que le jeune Pelé, submergé par l'émotion, viendra pleurer après la finale. A 28 ans, Gilmar était l'un des joueurs les plus expérimentés du groupe.

Nilton Santos

Dans ce groupe de vingt-deux joueurs ayant pris l'avion pour la Scandinavie, Nilton Santos est un cas à part. Il est en effet le seul à avoir vécu de l'intérieur le Maracanazo, en 1950. Face à l'Uruguay, il n'était alors que remplaçant. En Suède, c'est un titulaire incontournable et un des vétérans du groupe, à 33 ans passés. Nilton Santos est l'un des principaux bénéficiaires du système révolutionnaire en 4-2-4 de Feola. D'autant que son compagnon de couloir, Zagallo, est apte à gérer les tâches défensives lors de ses montées. Dans son couloir gauche, le latéral brésilien se régale donc. Il marque même un but, lors du premier match, contre l'Autriche. Comme Gilmar, il est décédé l'an dernier. 2013, une sombre année pour les héros de 1958…
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Nilton Santos en 1958

Crédit: Eurosport

Hilderaldo Bellini

Pas le joueur le plus connu de cette formidable équipe, mais il est entré dans l'histoire puisqu'il en était le capitaine. Solide défenseur central, Hideraldo Luis Bellini a donc été le premier joueur brésilien à soulever la Coupe du monde. Soulever, le terme est le bon puisque, à l'époque, les joueurs ne brandissaient pas les trophées au-dessus de leur tête. C'est parce que, dans la cohue, les photographes lui ont demandé de le mettre plus haut afin qu'ils puissent le voir que Bellini a décidé de carrément le brandir à bout de bras au-dessus de sa tête. Depuis, le geste a fait école. Ce fut sa façon à lui de marquer l'histoire. 1958 était la première de ses trois Coupes du monde. Sa disparition, en mars, à trois mois du Mondial, a ému le Brésil.

Orlando Peçanha

S'il fallait trouver un maillon faible dans ce onze de rêve, ce serait peut-être lui. Et encore, de façon extrêmement relative… Orlando, compère de Bellini dans l'axe défensif central, n'a aucunement à rougir de sa Coupe du monde, même si Just Fontaine l'a bougé en demi-finale. Comme Garrincha, il n'a connu qu'une seule défaite sous le maillot du Brésil, face au Portugal, lors du Mondial 1966. Son seul échec en 34 sélections. Fierté du Vasco de Gama, il y a effectué l'essentiel de sa carrière malgré un passage réussi au Boca Juniors.

Djalma Santos

Au Brésil, il est une légende. L'un des plus grands arrières latéraux de l'histoire du football. Pourtant, sa Coupe du monde 1958 se limite à un seul match. Mais le bon. La finale. Avant cela, Vicente Feola lui préfère De Sordi. Une autre pointure (voir ci-dessous)... C'est dire la richesse du vivier brésilien à l'époque. De Djalma Santos, on disait qu'il était si fin techniquement que, dans n'importe quelle autre équipe, il aurait joué meneur de jeu. Sur son côté droit, il signe une performance de haute volée en finale face à la Suède. Djalma Santos avait alors 29 ans. Il était déjà titulaire quatre ans plus tôt en Suisse et le sera encore au Chili en 1962 où il sera plus fort que jamais.

Zito

Encore un homme clé du dispositif de Vicente Feola. Au milieu de cette constellation d'artistes, il faut un régulateur. Zito est celui-là. Le milieu défensif apporte du calme et de la retenue. Sans lui, disait Feola, le château de cartes se serait écroulé. Sa présence devant la défense permet à Didi, Vava, Pelé, Garrincha et à un degré moindre Zagallo de se focaliser sur la création du jeu. Partenaire de Pelé au Santos, il a effectué toute sa carrière dans ce club. Toujours titulaire en 1962, Zito marquera même un but lors de la finale à Santiago.

Didi

Le taulier. Le patron. A 28 ans, Didi a honoré la première de ses 68 sélections il y a déjà plus de 6 ans. Doté d'une extraordinaire vision du jeu et d'une qualité de passe hors du commun, le milieu offensif de Botafogo est le dépositaire de l'animation offensive. C'est le maître à jouer de Vicente Feola. L'inventeur de la "feuille morte", cette frappe qui redescend subitement en bout de trajectoire, Didi livre une Coupe du monde de haut niveau en Suède. A l'époque, la vraie star, c'est lui, même si les dribbles de Garrincha fascinent et si la jeunesse de Pelé interpelle les observateurs. Didi, logiquement élu meilleur joueur du tournoi, est alors au sommet de sa gloire.

Garrincha

Curieusement, Feola attendra le match contre l'U.R.S.S., soit le dernier match du premier tour, pour en faire un titulaire indiscutable, à la demande des cadres de l'équipe. Après le 0-0 contre l'Angleterre, la Seleçao avait besoin de davantage de percussion offensive. Garrincha va la lui amener. Installé sur son aile droite, il martyrise d'emblée Kuznetsov, son adversaire direct. Le Soviétique sera le premier d'une longue série de victimes. Avec son invraisemblable sens du dribble, Garrincha s'impose comme une des stars du tournoi suédois, même si c'est en 1962, au Chili, qu'il signera son chef d'œuvre le plus absolu en sélection.
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Garrincha face à l'URSS en 1958.

Crédit: AFP

Mario Zagallo

Il était l'ailier gauche de cette équipe de fous. Moins flamboyant que Garrincha de l'autre côté, moins décisif aussi, mais plus complet. Mario Zagallo apportait aussi beaucoup au plan défensif. Feola l'appréciait pour cela. Dans ce Mondial 1958, le futur sélectionneur brésilien n'inscrit qu'un seul but : le tout dernier du tournoi, à la 68e minute de la finale, pour sceller définitivement le triomphe de la Seleçao. Mais son geste le plus décisif dans cette finale, il l'a signé au tout début, en sauvant sur sa ligne devant Skoglund, alors que Gilmar était battu. S'il n'avait pas été là, le Brésil aurait été mené 2-0 après six minutes…

Vava

Dans le 4-2-4 de Feola, Vava occupe l'un des postes axiaux en attaque, aux côtés de Pelé. Absent lors du premier match, contre l'Autriche, il va ensuite jouer un rôle proéminent. Attaquant puissant, Vava est le parfait complément de Pelé et le tandem va faire des ravages. Vava inscrit les deux buts de la victoire contre l'URSS, qui lance vraiment pour de bon la Seleçao. Il ouvre ensuite le score contre la France en demi-finales et en finale face à la Suède, où il s'offre par ailleurs un doublé, comme Pelé. Vava marquera encore lors de la finale 1962. Il est un des quatre joueurs, avec Breitner, Zidane et… Pelé, à avoir marqué dans deux finales de Coupe du monde.

Pelé

Comme Garrincha, Pelé ne figure pas initialement dans le 11 de départ de Vicente Feola. Il faut dire qu'à l'époque, le simple fait de le retenir dans le groupe pour la Suède avait suscité des débats au Brésil. Evidemment, avec le recul…Pelé intègre donc l'équipe-type à compter du troisième match. Il sera, à 17 ans, la grande révélation de cette Coupe du monde. Remarquablement entouré, le gamin de Santos profite à fond des espaces libérés par ses partenaires-stars. Il explose complètement après le premier tour : il inscrit le but de la victoire en quarts contre le Pays de Galles, puis signe un triplé en demies contre la France et un doublé en finale face à la Suède. Le Brésil lui doit donc 6 de ses 11 buts en phase éliminatoire. La légende est en marche. Elle ne s'arrêtera plus.
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Du haut de ses 17 ans, Pelé signe un double lors de la finale face à la Suède, survolée par la Seleçao (5-2). Il avait déjà signé un triplé en demi-finales contre la France.

Crédit: Imago

ET AUSSI

Aux onze titulaires de la finale, il convient d'ajouter deux autres éléments clés. D'abord Nilton De Sordi, alias De Sordi tout court, arrière droit titulaire jusqu'à la finale. Et José Altafini, aka Mazzola, alors en partance pour l'AC Milan. Titulaire au début du Mondial, il signe même un doublé dans le premier match contre l'Autriche mais devant la concurrence démentielle de Vava et Pelé, il vivra la fin du tournoi depuis le banc.
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