Coupe du monde 2014 : Brésil - Allemagne, le match qui dira si le pays hôte a un profil de champion

On pourrait croire que Brésil - Allemagne est un classique de la Coupe du monde et pourtant ce n’est pas le cas. En 18 participations communes, les deux pays ne se sont rencontrés qu’une seule fois en Coupe du monde, c’était en 2002, et la Seleção s’était imposée en finale grâce à un doublé de Ronaldo (2-0). Une autre époque, un autre football dont le Brésil 2014 est peut-être un peu nostalgique. Moins brillant offensivement par rapport aux précédentes sélections brésiliennes et peu convaincant jusqu'ici, le Brésil va de surcroit devoir composer sans son meilleur atout : Neymar. Après son choc avec Zuniga en quart contre la Colombie, l’attaquant du Barça a déclaré forfait pour le reste de la compétition. Une absence qui pèse lourd comme celle de Thiago Silva. Le capitaine de la sélection, suspendu, devra lui aussi encourager ses partenaires loin du terrain. Le Brésil continue de s’accrocher à son "rêve" de disputer la finale de "son" Mondial. Les Auriverde en sont proches. Mais il faudra s'arracher pour y arriver.

Pas toujours séduisante mais froide de réalisme, la Nationalmannschaft est parvenue à se qualifier pour les demi-finales de la Coupe du monde pour la quatrième fois consécutive. Un record. Emmenée par un Thomas Müller terriblement efficace (4 buts pour 6 tirs cadrés), l’Allemagne dispose d’individualités exceptionnelles mais, surtout, d'un collectif bien rodé même si le jeu n’a pas souvent été au rendez-vous. Peu importe, la formation de Joachim Low n’est pas là pour faire le spectacle comme l’a précisé Per Mertesacker : "Nous sommes là pour remporter le Mondial, pas pour produire du beau jeu". La Nationalmannschaft est solide, réaliste et rigoureuse, ce qui la rend d’autant plus dangereuse. En cas de complication, la main ferme de Neuer ou les tacles d’Hummels feront office de dernières protections. L’Allemagne a des cadors à tous les postes, Luiz Felipe Scolari va devoir élaborer plusieurs plans pour prendre à revers l’équipe de Joachim Löw.

Le duel face à la Colombie a laissé des traces. Le Brésil devra se débrouiller sans Thiago Silva, suspendu après un carton jaune stupide contre les Cafeteros. Si le capitaine auriverde sera disponible pour une éventuelle finale, ce ne sera pas le cas de Neymar. L’attaquant catalan est out jusqu’à la fin du Mondial. Pour remplacer le joueur du PSG, Scolari devrait associer David Luiz et Dante en défense centrale. L’ancien Lillois, qui évolue au Bayern, connait la plupart de ses adversaires par cœur. Un petit lot de consolation pour le Brésil. La perte de Neymar en revanche sera difficile à consolider. Fred devrait rester en pointe, Hulk pourrait être décalé sur la gauche, laissant une place à droite pour Willian ou Bernard. Mais l’hypothèse d’un milieu de terrain renforcé avec Luiz Gustavo, Fernandinho et Paulinho (voir Ramires) n’est pas à exclure. Dans ce cas de figure, le trio d’attaque serait composé d’Oscar, Hulk et Fred.

On ne change pas une équipe qui gagne. Les onze titulaires qui ont battu la France vendredi dernier au Maracanã seront très probablement reconduits mardi soir à Belo Horizonte. Le retour de Lahm au poste de latéral droit a soulagé la défense et a apporté plus d’équilibre à l’équipe tout en renforçant son collectif. Malgré les contestations et son rendement très moyen, Mesut Özil devrait conserver la confiance de Joachim Löw.

Le jeu du Brésil est souvent rugueux depuis le début de la Coupe du monde. La preuve, la Seleção est l’équipe qui commet le plus de fautes. Les joueurs brésiliens font en moyenne 19,2 fautes par match. Pour éviter les réprimandes de l’arbitre mardi soir, les joueurs de Luiz Felipe Scolari vont devoir se contrôler.

La Nationalmannschaft n’a été menée que huit minutes dans ce Mondial. La seule fois où l’Allemagne s’est retrouvée en difficulté, c’était contre le Ghana en phase de groupe. Cette petite baisse de régime n’avait pas duré bien longtemps, juste le temps de remettre les choses en place et repartir tranquillement de l’avant. Petite particularité (comme l’Argentine) : l’Allemagne a toujours ouvert le score depuis le début de la compétition.