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Coupe du monde 2014 : France-Allemagne, c'est si bon…

Laurent Vergne

Mis à jour 01/07/2014 à 12:29 GMT+2

Pour la quatrième fois en Coupe du monde et pour la première fois depuis vingt-huit ans en compétition officielle, la France va retrouver l'Allemagne vendredi, en quarts de finale, au Maracana. Une affiche qui fait saliver, entre les souvenirs du passé et les promesses du week-end.

France, Allemagne, drapeaux

Crédit: AFP

Il y a des affiches, comme ça, qui vous titillent plus que d'autres. Pour ce qu'elles promettent. Ou pour ce qu'elles charrient de souvenirs et d'émotions. Ou les deux à la fois. France - Allemagne entre, à n'en pas douter, dans cette catégorie. Les succès poussifs, lundi, des deux voisins européens face aux deux derniers représentants africains, ont permis de composter officiellement le retour de ce classique de la Coupe du monde. Il était dans un coin des têtes bleues depuis le tirage au sort du mois de décembre. Mais il y avait tant de pièges à surmonter d'ici là que personne n'osait le rêver trop fort. Cette fois, c'est sûr, le voilà. Qui s'en plaindra ? Honnêtement, pas nous.
France-Allemagne, au plan purement comptable, ce n'est pas un duel si récurrent. Ce n'est "que" la quatrième fois en vingt éditions et quatre-vingt-quatre ans d'existence que la vénérable coupe nous ressert ce plat. France-Italie a déjà sa manita dans ce domaine. Mais plus que leur fréquence, c'est l'intensité des rapports franco-allemands qui donne toute sa saveur à ce corps-à-corps. Trois matches oui, dont deux demi-finales, dont le match le plus dramatiquement intense de l'histoire de la Coupe du monde. Ce 8 juillet 1982, cette nuit de Séville, que tous ceux qui ont eu la chance d'être assez grand pour la vivre, emmèneront aussi loin que leur mémoire le leur permettra. Tellement plus qu'un match. S'il n'y avait que celui-ci, il suffirait à lui seul à donner envie de retrouver les cousins germains.
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Michel Platini, après France-Allemagne 1982

Crédit: AFP

Aucun match en compétition depuis vingt-huit ans !

Mais si le roman de Sanchez-Pizjuan demeure une référence unique et incomparable, il n'est le pas seul. Il y a eu, quatre ans après, un nouveau combat aux portes de la finale planétaire, à Guadalajara. Sans la saveur de sa grande sœur andalouse, certes. Seule l'issue, une défaite, avait été la même. Quant au dernier, ou plutôt au premier, il commence à dater, puisqu'il remonte à 1958. Ce n'était qu'un match pour la troisième place. Mais son scenario (une éblouissante victoire 6-3 des Bleus, sans doute une des plus grandes performances de leur histoire) et le quadruplé de Just Fontaine pour lui permettre d'atteindre un total historique de 13 buts sur le tournoi, l'ont installé dans la colonne "mémorables".
Mine de rien, il aura quand même fallu attendre vingt-huit ans pour goûter à nouveau cette saveur si particulière. Plus rien depuis la demie mexicaine. Aussi incroyable que cela puisse paraître, sans parler de la Coupe du monde, les Bleus n'ont plus croisé la Nationalmannschaft en match officiel depuis. Ni en phase finale du Mondial, donc, ni celle de l'Euro, et pas davantage en phase qualificative de l'une des deux compétitions majeures. Français et Allemands se sont contentés, en près de trente ans, de quelques matches amicaux. Il était décidément grand temps que ces deux-là se retrouvent.

C'est LE sommet du tournoi jusqu'au dernier carré

C'est d'autant plus savoureux que c'est ici, et maintenant. Ici, d'abord, car quoi de plus beau que de vivre une telle affiche, avec un tel enjeu, au Maracana ? Il y a pire scène pour une telle pièce. Maintenant, parce que, sur le papier au moins, c'est le sommet, jusqu'au dernier carré, de ce Mondial 2014. Oui, le premier tour a été alléchant. Mais le premier tour, c'est… le premier tour. Les huitièmes de finale ont offert de l'intensité, mais aucune affiche avec l'ampleur historique d'un France-Allemagne. Et aucun des autres quarts de finale ne possèdera l'aura de ce duel-là, qu'il s'agisse de Brésil - Colombie, de Pays-Bas - Costa Rica, ou du quart qui sortira des rencontres de mardi. Non, LE quart de finale, LE monument de la compétition, pour l'instant, c'est ce France-Allemagne du Maracana. Cela ne veut pas dire que ce sera le plus grand des matches. Juste qu'il a une sacrée gueule.
En cherchant bien, il n'y a probablement qu'un France-Brésil pour susciter un désir approchant, dans un registre totalement différent. Qui sait, avec un peu (beaucoup?) de chance, nous en reparlerons. En attendant, savourons ce France-Allemagne tombé du ciel carioca. Et que, surtout, les Bleus le savourent. C'est un match formidable à jouer pour eux dont, quoi qu'il arrive, le parcours sera frappé du tampon "réussi" sur le carton du retour. En se hissant là où ils sont, ils ont pour de bon effacé les errements récents. C'est un match pour se lâcher, pas pour jouer petits bras. Après, advienne que pourra. France-Allemagne, c'est un volcan assoupi depuis près de trois décennies qui ne demandait qu'à exploser encore une fois. Vendredi, au Maracana, le volcan va se réveiller. Et ça va faire du bruit. 
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