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Coupe du monde 2014: Les raisons pour les lesquelles les Bleus doivent craindre, ou non, l’Allemagne

Martin Mosnier

Mis à jour 03/07/2014 à 14:55 GMT+2

Didier Deschamps et certains de ses hommes ont fait un portrait très menaçant de l’Allemagne. La craignent-ils pour de bonnes raisons ? Tentative de réponse.

Joachim Low au milieu des joueurs allemands avant la prolongation contre l'Algérie (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

Une équipe joueuse mais expérimentée avec le meilleur gardien du monde et l’un des tout meilleurs avant-centres. Sur le papier, si on écoute les Bleus, les Allemands sont injouables. Mais en grattant, on observe quelques aspérités. Claudio Catuogno, spécialiste de la Mannschaft pour le célèbre quotidien Süddeutsche Zeitung (deuxième quotidien allemand derrière Bild), nous éclaire sur les vraies forces et faiblesses de cette sélection. En dépit de ce qu’en pense l’équipe de France.

Les côtés, le point fort de l’Allemagne : Faux

Mamadou Sakho :
Les Allemands passent beaucoup par les côtés et sont efficaces
Les ailes, c’est peut-être de là que peut venir le salut des Français. Obligés de rapatrier Philipp Lahm dans l’axe, les Allemands se sont déplumés près de la craie. En défense, ils y font jouer deux centraux de formation (Jérôme Boateng et Benedikt Howedes) incapables de déborder et d’amener le surnombre. Devant, Mesut Özil traîne son spleen, lui qui revendique l’axe occupé par Toni Kroos. Et le meneur d’Arsenal ne fait pas l’unanimité en sélection.
Ce qu’en pense Claudio Catuogno : "Sur les côtés, les Allemands ne sont pas bons du tout. Normalement, c’est Lahm qui joue à droite et c’est l’un des meilleurs du monde à ce poste. Il a été replacé au centre parce que Sami Khedira et Bastian Schweinsteiger ne sont pas à leur meilleur niveau et qu’ils ne peuvent pas jouer ensemble. On ne peut pas aligner les deux en même temps. Ce sont Höwedes, à gauche, et Boateng, à droit, qui ne débordent pas et ne savent pas centrer. Özil, c’est vrai un problème. Il a avoué qu’il préférait jouer dans l’axe et qu’il avait du mal à trouver sa place dans cette équipe. Il a des moments géniaux, c’est pour cela que Löw ne le touche pas. Mais, en Allemagne, on dit qu’Özil joue ses meilleurs matches quand l’Allemagne mène déjà au score."
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Claudio Catuogno, journaliste au Süddeutsche Zeitung

Crédit: Eurosport

Müller, l’un des meilleurs attaquants du monde : En grande partie vrai

Sakho :
Les Allemands ont un grand buteur devant. En tant que défenseur, j’essaie de m’adapter à l’attaquant que j'ai en face. Lui fait une belle compétition
"Il n’a pas de muscles. Mais aujourd’hui, il a été très fort." Voilà tout Müller résumé en une phrase par Diego Maradona. L’avant-centre de l’Allemagne n’en est pas vraiment un. Peu orthodoxe, il se distingue par sa roublardise et son sens du but, pas par son physique de déménageur. Mais le bougre en est déjà à 9 buts en Coupe du monde à 24 ans. Il n’a pas la technique d’un Ronaldo ni la vitesse d’exécution d’un Messi mais il plante. Au Bayern comme en sélection.
Ce qu’en pense Claudio Catuogno : "Müller n’est pas vraiment un attaquant comme Benzema. Il peut marquer mais quand ce sont des matches intensifs et qu’il est privé d’espace, il peut avoir des problèmes. Surtout face à des défenses physiques."
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Thomas Müller en est à 4 buts au Mondial 2014, et 9 buts en Coupe du monde. A seulement 24 ans.

Crédit: AFP

Une équipe joueuse : De moins en moins vrai

Matuidi :
On est conscient que l'équipe allemande est joueuse et habituée à avoir le ballon
La France aime avoir le ballon et maîtriser les débats. Ce sera compliqué face à l’Allemagne, un adversaire qui vise le même objectif. Depuis le début de cette Coupe du monde, les Allemands ont tendance à confisquer le jeu avec une possession proche des 59% de moyenne. Mais ils ne frappent pas beaucoup plus au but que leur adversaire et leur possession peut être stérile.
Ce qu’en pense Claudio Catuogno : "Dans cette Coupe du monde, l’Allemagne vise avant tout l’efficacité. L’objectif est de gagner, moins de bien jouer. Löw est un entraineur romantique, il adore le style espagnol mais il s’est adapté aux possibilités de son équipe. Il n’a pas vraiment les joueurs pour soulever les foules. Aujourd’hui, l’Allemagne, c’est du pragmatisme. Son style a changé juste avant la Coupe du monde."
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Bastian Schweinsteiger serre le poing après l'ouverture du score de l'Allemagne contre l'Algérie (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

Neuer, le meilleur gardien du monde : Vrai

Matuidi :
Je ne vais pas faire offense à l'Allemagne. Elle a peut-être le meilleur gardien du monde
Deschamps :
Neuer a un bon jeu au pied et n'hésite pas à sortir loin de son but. Il le fait aussi avec le Bayern. Il prend des risques...
Après Enyeama, Neuer. La France se paie quelques références mondiales dans ce tableau final. Elle a souffert face au meilleur gardien d’Afrique, elle doit s’attendre à pire en quart face au meilleur gardien du monde. Car Neuer, c’est Franz Beckenbauer et Sepp Maier à la fois. Excellent sur sa ligne, il sait compenser la lenteur de sa charnière en anticipant et en sortant à bon escient de sa surface (19 fois tout de même face à l’Algérie). La référence ultime à l’heure actuelle.
Ce qu’en pense Claudio Catuogno : "Heureusement, il y a Neuer qui est exceptionnel. C’est le meilleur gardien du monde sur la ligne et sur le terrain, le vrai point fort de l’Allemagne."
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Manuel Neuer tacle devant Islam Slimani lors de Allemagne-Algérie (Mondial 2014)

Crédit: AFP

L’expérience, le point fort des Allemands : En grande partie vrai

Deschamps :
Au-delà de la qualité individuelle, c’est une équipe habituée au très haut niveau. Sur les six dernières années, il n’y a pas photo entre eux et nous. Les Allemands ont beaucoup plus d’expérience que nous.
Depuis 2006 et le premier avènement de la génération Schweinsteiger, Podolski et Mertesacker, l’Allemagne a toujours atteint au moins les demi-finales de chaque grand tournoi qu’elle a disputé. Une régularité qui forge quelques certitudes, à l’inverse de la France, dont aucun des joueurs actuels n’avait disputé un match couperet en Coupe du monde avant le huitième face au Nigeria. Colonisée par les joueurs du Bayern et de Dortmund, cette Mannschaft est gavée de joueurs qui jouent la gagne en Ligue des champions chaque année. Une vraie machine de guerre rodée au plus haut niveau.
Ce qu’en pense Claudio Catuogno : "La force de l’Allemagne, c’est l’expérience par rapport à la France. Les joueurs du Bayern ont gagné la Ligue des champions. Mais l’expérience se limite à douze ou treize joueurs. Il ne faut pas avoir de problèmes parce que les remplaçants sont très jeunes et inexpérimentés. Et si Löw doit faire rentrer un joueur inexpérimenté en quart de finale de la Coupe du monde, ça peut porter préjudice à l’Allemagne. Les joueurs ont beaucoup de talent mais ils ont un peu une mentalité discutable. L’Allemagne manque de guerriers. Il manque un leader. Lahm en est un mais cela ne suffit pas."
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Philipp Lahm (Allemagne) face à Mohammed Rabiu (Ghana)

Crédit: AFP

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