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Coupe du monde, France-Nigeria : Près d'un Bleu sur deux n'a jamais connu le grand frisson

Martin Mosnier

Publié 29/06/2014 à 22:24 GMT+2

Parmi les onze Bleus probablement titulaires, peu de joueurs ont déjà l’expérience d’une rencontre aussi décisive qu'un 8e de finale face au Nigeria. Et les Bleus seront nombreux à disputer ce lundi à Brasilia le match le plus important de leur carrière. Revue d’effectif.

Photo officielle de l'Equipe de France avant le match contre la Suisse

Crédit: Panoramic

Ce lundi, sur les coups de 18 heures, les Bleus plongeront dans l’inconnu à Brasilia. Aucun d’entre eux n’a déjà goûté à l’intensité et à la pression d’un match à élimination directe en Coupe du monde. Pour certains, l’environnement sera sans doute plus facile à appréhender parce qu’ils ont déjà dû affronter des matches couperets aux enjeux monstrueux, des rencontres à quitte ou double. D’autres n’ont encore jamais dû supporter le poids d’une telle opposition. C’est le lot d’une sélection qui reste l’une des moins expérimentées de la compétition. "C’est l’un des matches les plus importants de ma carrière", avouait vendredi Bacary Sagna, 31 ans, qui devrait pourtant débuter la rencontre sur le banc.
En prenant en compte des trois incertitudes qui pèsent encore sur le onze (Giroud ou Griezmann ? Pogba ou Sissoko ? Sakho ou Koscielny ?), nous avons tenté de classer les probables titulaires de lundi en fonction de leur expérience de ce genre de rencontre dans des grandes compétitions internationales. Le vécu commun de l'écrasante majorité de cette équipe, c'est le barrage contre l'Ukraine (0-2, 3-0) . A part ça ? Ils sont à peine la moitié à avoir déjà connu un match digne des plus grands frissons.

Ils ont déjà joué des matches couperets avec une pression plus importante encore

  • Patrice Evra
Ses matches référence : Monaco-Porto (C1 2004), Manchester United-Chelsea (C1 2008), Manchester United-Barcelone (C1 2009), Manchester United-Barcelone (C1 2011), France-Espagne (Euro 2012). Quatre finales de Ligue des champions, avec un titre à la clé, un quart de finale de l’Euro : Patrice Evra, à 33 ans et après huit saisons dans l’un des plus grands clubs du monde, a quelques kilomètres au compteur et une expérience qui ne se discute pas. Voilà pourquoi il est le véritable patron du vestiaire. Evra est un joueur respecté et écouté parce qu’il connaît l’odeur des rencontres sans seconde chance, celles qui vous construisent ou vous détruisent une carrière.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Absolument rien, en tout cas en ce qui concerne l’approche du match. Le latéral de Manchester United est même le genre de joueur que ce type de rencontre transcende. 
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Patrice Evra (à droite), à la lutte avec Pedro Mendes, lors de la finale de la Ligue des champions 2004 entre Monaco et Porto

Crédit: Panoramic

  • Raphaël Varane
Son match référence : Real Madrid-Atlético Madrid (C1 2014). A 21 ans, il a déjà joué, et remporté, une finale de Ligue des champions. C’était en mai.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Pas grand-chose. Ses coéquipiers et son sélectionneur sont unanimes : "Il y a des joueurs qui à 30 ans n'ont pas de maturité qu’il a, et lui, à 21 ans, est calme", décrit Didier Deschamps. Sa performance en finale face à l’Atlético témoigne de son sang-froid. Il semble fait pour les grands rendez-vous.
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Raphaël Varane, vainqueur de la Ligue des champions 2014 avec le Real Madrid.

Crédit: Imago

  • Karim Benzema
Ses matches référence : Real Madrid-Atlético Madrid (C1 2014), France-Espagne (Euro 2012). Avec une finale de Ligue des champions et un quart de finale à l’Euro, Benzema ne débarquera pas en terre inconnue lundi à Brasilia. Il connaît la pression qui entoure ce genre de rencontres.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Karim Benzema a disputé quatre finales majeures (deux en Coupe du Roi, une en Coupe du France et une en Ligue des champions). Il n’y a jamais inscrit le moindre but. En quart de finale de l’Euro, il fut transparent. Longtemps, il a traîné la réputation d’un joueur peu ou pas assez décisif dans les matches qui comptent. Mais cette saison, même s’il n’a pas pesé sur la finale de C1 à cause d’une blessure, il a inscrit un doublé face au Barça en championnat et le seul but de la demi-finale aller de C1 face au Bayern (1-0). Et s’il s’était enfin libéré lors des grands rendez-vous ?
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La joie de Karim Benzema (Real Madrid) face au Bayern

Crédit: Panoramic

Ils ont déjà joué des matches couperets avec un niveau de pression équivalent

  • Hugo Lloris
Son match référence : France-Espagne (Euro 2012). Il était déjà le capitaine des Bleus en Ukraine et fut l’un des rares joueurs auxquels rien ne fut reproché à l’issue de la campagne européenne.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Lloris, c’est la force tranquille. A 27 ans, il n’a peut-être pas joué beaucoup de matches aussi importants qu’un 8e de finale de la Coupe du monde au regard de son talent, mais il est rarement passé à côté de l’une de ses 60 sélections, hormis en Biélorussie à l’automne dernier.
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Hugo Lloris donne de la voix lors de France-Honduras (Mondial 2014)

Crédit: Panoramic

  • Mathieu Debuchy
Son match référence : France-Espagne (Euro 2012). Ce jour-là, Laurent Blanc ne fait pas un cadeau à Debuchy en le titularisant milieu droit. Sans surprise, l’ancien Lillois est en difficulté. Il sortira à l’heure de jeu sans n’avoir rien montré.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Face à l’Espagne, à l’Euro, il ne jouait pas à son poste. Pas de risque cette fois-ci. A 28 ans, Debuchy n’a que très peu connu l’ivresse des matches couperets. S’il a une certaine expérience en Ligue des champions (33 matches joués avec Lille), il n’est jamais allé bien loin, et ce n’est pas à Newcastle qu’il accumulera les matches qui vous marquent une carrière.
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Mathieu Debuchy, lors du quart de finale de l'Euro 2012 perdu par l'équipe de France face à l'Espagne.

Crédit: Imago

  • Laurent Koscielny
Son match référence : France-Espagne (Euro 2012). Mexès suspendu après deux cartons jaunes, Laurent Koscielny est titularisé pour la première fois à l’Euro 2012 pour le match le plus important des Bleus et il s’en sort plutôt bien.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Dans un passé pas si lointain, le Gunner a démontré qu’il pouvait sortir de son match lors des grands rendez-vous (penalty concédé face à l’Espagne en qualification, face à l’Ukraine au barrage aller et face au Bayern en 8e de finale de la C1). Attention à ne pas dégoupiller lundi. Rappelons tout de même que lors du match le plus important de la saison d’Arsenal, la finale de la Cup face à Hull (3-2), il a brillé en inscrivant notamment un but.
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Laurent Koscielny buteur en finale de la Cup face à Hull City

Crédit: Panoramic

  • Yohan Cabaye
Son match référence : France-Espagne (Euro 2012). Laurent Blanc sort Alou Diarra du onze et décide de faire confiance à Yohan Cabaye, qui sera l’une des rares satisfactions du match.
Que doit-on craindre de lui lundi ? Avec 13 matches de Ligue des champions joués, dont un quart de finale cette année (il est entré en jeu en seconde période à l’aller comme au retour), Cabaye commence à accumuler un peu d’expérience. Ce n’est pas tellement sa capacité à gérer l’évènement qui inquiète, mais davantage sa faculté à répondre présent au défi physique des Nigérians dans l’entrejeu.
  • Olivier Giroud
Son match référence : France-Espagne (Euro 2012). Il est entré douze minutes face à l’Espagne. Attendu comme le sauveur, il n’a pas eu l’occasion de se distinguer. 
Que doit-on craindre de lui lundi ? En Premier League, hormis un but inscrit face à Liverpool en janvier 2013, il ne marque pas dans les matches importants, que ce soit face à Chelsea ou les deux clubs de Manchester. C’est sa principale limite pour les observateurs anglais. Mais il semble marcher sur l’eau avec les Bleus depuis mai. Alors…
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Olivier Giroud, lors de France-Equateur (0-0) - Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

Ils n’ont jamais joué de match à quitte ou double d’une telle importance, ce 8e de finale est le rendez-vous le plus important de leur carrière

  • Mathieu Valbuena
Certes, il a remporté trois finales de la Coupe de la Ligue ou joué un quart de finale de la Ligue des champions face au Bayern. Mais Valbuena n’a jamais touché du doigt la pression qui entourera les Bleus lundi. Son expérience (38 matches de C1) et son état de forme laissent toutefois penser que les Bleus pourront compter sur celui qui n’a pas disputé la moindre minute lors du dernier Euro.
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Mathieu Valbuena, l'attaquant de l'équipe de France - Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

  • Blaise Matuidi
Lui aussi a déjà disputé deux quarts de finale de Ligue des champions, face à Barcelone puis Chelsea, mais jamais de match couperet à la hauteur de ce qui l’attend lundi. Sauf que Matuidi a pris de la bouteille au PSG et, comme Valbuena, ses récentes performances ne permettent pas de mettre en doute sa fiabilité à l’heure de jouer le match le plus important des Bleus depuis huit ans.
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Blaise Matuidi, lors de France-Equateur - Coupe du monde 2014

Crédit: AFP

  • Mamadou Sakho
Il a déjà joué des finales (Coupe de France et Coupe de la Ligue), deux huitièmes de finale de C1, mais rien de comparable à ce match face au Nigeria. Sakho ne semble pas particulièrement exposé à la pression. Il s’en nourrit et elle a tendance à le rendre plus fort. Il n’y a qu’à se souvenir du barrage retour face à l’Ukraine en novembre dernier. Lorsqu’il est habité d’une telle mission, il peut être inarrêtable.
  • Moussa Sissoko
Lui va découvrir un tout nouvel environnement au stade Mané-Garrincha. Le Magpie n’a jamais disputé de rencontre qui aurait un quelconque point commun, de près ou de loin, avec ce qu’il va connaître lundi. Il n’a jamais disputé de finale et ses seules apparitions en Ligue des champions ont eu lieu avec Toulouse, en tour préliminaire face à Liverpool… il y a sept ans. S’il a rarement déçu en Bleu lorsqu’il joue à son poste, résistera-t-il à un environnement qu’il n’a jamais côtoyé ?
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Moussa Sissoko a inscrit son deuxième but en équipe de France face à la Suisse

Crédit: AFP

  • Paul Pogba
S’il joue, lui aussi disputera ce lundi le match le plus important de sa carrière. Certes, Pogba est déjà double champion d’Italie et champion du monde des moins de 20 ans, mais un 8e de finale de Coupe du monde, c’est autre chose. Il n’est pas certain que la pression ait une forte emprise sur lui. Il renvoie l’image d’un joueur toujours décontracté qui prend chaque rencontre comme un moyen de s’amuser. Un vrai atout pour lundi. Lui ne gambergera pas.
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Paul Pogba, lors de France-Suisse - Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

  • Antoine Griezmann
A 23 ans, il est encore jeune et tendre. S’il a disputé huit matches de Ligue des champions cette saison, Griezmann n’a jamais joué de rencontre d’une ampleur de celle de lundi. Craquera-t-il sous le poids de la pression s’il est amené à jouer ? Sa toute première sélection face aux Pays-Bas l’avait tétanisé et il était passé à côté de son match. S’il s’est libéré depuis, la perspective de jouer un match où la France peut tout perdre pourrait brider ses intentions. Il peut méditer le souvenir de sa finale de l'Euro U19 en 2010.
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Antoine Griezmann (France)

Crédit: Panoramic

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