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De Rio à Sao Paulo : rien ne va plus au Brésil à un mois du Mondial

ParAFP

Mis à jour 16/05/2014 à 10:37 GMT+2

A 28 jours du Mondial, l'ambiance reste tendue au Brésil. Entre les manifestations qui redoublent à Sao Paulo et les grèves de bus à Rio, le pays s'enlise.

De nouveaux incidents ont éclaté au Brésil jeudi

Crédit: AFP

Aux cris de "Hé Fifa, retourne en Suisse!", quelques milliers de manifestants ont bloqué la circulation jeudi dans plusieurs grandes villes du Brésil à moins d’un du Mondial, notamment à Sao Paulo où des incidents ont éclaté dans la soirée de jeudi.
A Sao Paulo, ville du match d'ouverture du Mondial le 12 juin, la police a dispersé en début de soirée, avec des gaz lacrymogènes, un groupe de manifestants qui avaient enflammé des barricades. En parallèle, des images aériennes de TV Globo montraient quelques casseurs en train de saccager un concessionnaire d'un fabriquant automobile partenaire officiel du Mondial.
Les anti-Mondial brésiliens avaient convoqué des manifestatations sur les réseaux sociaux pour mesurer leur capacité de mobilisation à l'approche de la Coupe du monde (12 juin – 13 juillet). Les manifestations ont réuni en tout environ 10 000 personnes à Sao Paulo, Rio, Brasilia, Belo Horizonte, Porto Alegre et Manaus.
Encadrées de très près par les forces de l'ordre, elles se sont déroulées très majoritairement de façon pacifique et même festive, autour du slogan "Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue!". Au contraire, les principales manifestations ont eu lieu dans la mégapole de Sao Paulo, où plusieurs cortèges tout au long de la journée, ont réuni 6.000 personnes, selon les autorités.
Fifa go home !
A Rio, 700 manifestants, certains enroulés dans des drapeaux brésiliens, ont protesté devant la gare Central do Brasil. Ils ont brûlé un énorme billet symbolique d'entrée pour un match aux cris de "Fifa go Home!". A Brasilia, 200 manifestants se sont concentrés près de la gare routière. "Dilma, écoute, pendant la Coupe il y aura de la lutte", scandaient les protestataires. "Le peuple n'a pas accès à la Coupe et tout cet argent public aurait dû être investi ailleurs. La seule façon de changer le pays est de descendre dans la rue", a déclaré à l'AFP Karina, une étudiante de 19 ans, membre d'un groupe féministe à Sao Paulo.
Parmi les autres organisations ayant appelé à manifester jeudi figurent les Comités populaires de la Coupe, qui s'opposent aux entraves aux droits de l'homme dans l'organisation du Mondial, et le mouvement étudiant "Passe livre" (MPL). Ce dernier lutte pour la gratuité des transports et avait été à l'origine de la fronde sociale masssive de juin 2013 au Brésil, en pleine Coupe des Confédérations.
"Il n'y a pas de quoi paniquer à l'idée d'accueillir trois millions de touristes brésiliens et 600.000 étrangers" dans le pays pendant le Mondial, a assuré le ministre des Sports, Aldo Rebelo, dans une audience au Sénat jeudi. L'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), parrain politique de la présidente Dilma Rousseff, candidate à la réélection en octobre a déploré que la coupe de soit "politisée". "Le pays est prêt pour organiser une grande Coupe du monde", a affirmé Lula qui avait obtenu en 2007 le droit d'organiser le Mondial.

Grèves en série

La présidente Rousseff, favorite à sa réélection en octobre bien qu'en baisse dans les sondages, est confrontée à un scénario complexe à l'approche du Mondial et des élections générales d'octobre, propices à l'éclosion de grèves sectorielles.
Après une grève des conducteurs d'autobus à Rio au cours de laquelle 708 autobus ont été saccagés, apparemment par des grévites, les professeurs des écoles publiques de Rio sont en grève depuis lundi, ainsi que les fonctionnaires du ministère de la Culture.
A Recife, les policiers militaires et agents pénitentiaires sont en grève depuis mercredi alors que la police fédérale, qui contrôle notamment l'accès aux frontières, menace de garder les bras croisés pendant le Mondial. En juin 2013, une fronde sociale massive avait ébranlé le pays contre les sommes colossales investies dans la construction des stades au détriment des services publics. Un an plus tard, ce n'est pas fini.
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