La Suisse a aussi son Messi : il s’appelle Shaqiri

La Suisse devait se rassurer et lui aussi. Cinq jours après la claque reçue face à la France (5-2), la Nati s’est rebellée face au Honduras (3-0), pour se qualifier en huitième de finale de la Coupe du monde pour la sixième fois de son histoire. Et elle le doit en très grande partie à Xherdan Shaqiri, auteur d’un somptueux triplé qui le sort enfin de l’anonymat dans lequel il s’est enfoncé après ses deux premières sorties quelconques face à l’Equateur (victoire 2-1) et la France. L’ailier de poche s’est réveillé au meilleur des moments et il n’a pourtant pas eu la partie facile.

Fidèles à leur style rugueux, les Honduriens lui ont réservé un traitement de faveur musclé, qui l’a laissé plusieurs fois au sol. Mais il s’est relevé à chaque fois avec brio. Toutes les actions sont passées par lui. Et après avoir buté une première fois sur le gardien adverse (3e), il s’est vengé d’un bijou de frappe enroulée du gauche dans la lucarne hondurienne (6e), qui rappelle celle de Lionel Messi contre l’Iran quelques jours plus tôt. A la manière de « La Pulga », l’ancien joueur du FC Bâle a tiré la couverture à lui pour offrir presque à lui tout seul un choc de prestige face à... l’Argentine. Positionné en soutien de l’attaquant, il a ensuite bénéficié de deux services parfaits de Josip Drmic pour sceller le sort du match et faire gonfler ses stats jusqu’alors en berne.

Il s’offre ainsi le deuxième triplé de ce Mondial (le 50e de l’histoire de la compétition), après celui de l’Allemand Thomas Müller, son partenaire au Bayern Munich. Même utilisé avec parcimonie par Pep Guardiola cette saison en Bavière (17 matches de Bundesliga, 6 buts), le natif de Gjilan (Kosovo) porte les espoirs offensifs de sa sélection sur ses épaules. A 21 ans seulement.

Dans un jeu d’attente après l’ouverture précoce, l’équipe suisse a trouvé une stratégie payante qui pourrait lui servir en huitièmes de finale, où l’Argentine aura davantage la possession. Avec Drmic en pointe, Shaqiri a trouvé un point d’appui idéal. Celui qui lui manquait en début de Mondial, même s’il a déjà été associé à l’attaquant de Nuremberg lors du match plus cadenassé face à l’Equateur. Face à l’Albiceleste, ce sera encore une autre histoire.