Mondial 2014 - Groupe G - Etats-Unis-Portugal: Mine de rien, les Américains y croient dur comme fer

Dans ce groupe G incroyablement dense et relevé, sans aucun doute le véritable groupe de la mort même s'il ne compte qu'un seul ancien champion du monde et non trois, nous sommes peut-être à l'aube d'une immense surprise : les Etats-Unis, s'ils battent le Portugal dimanche soir, seront qualifiés pour les huitièmes de finale dès le deuxième match. Ils sont les seuls à pouvoir le faire après le nul samedi entre l'Allemagne et le Ghana. "Un bon résultat pour nous", a réagi à chaud Jürgen Klinsmann, apprenant en pleine conférence de presse le score final. "Surtout, a-t-il ajouté, il me semble que ça met en perspective notre victoire contre le Ghana..."

Le Team USA, comme tout le monde l'appelle là-bas, dégage un savoureux mélange de fougue, d'envie, de joie de vivre et de confiance. "Nous sommes heureux d'être là", dit Klinsmann. Ça se voit, ça se sent. Pas d'arrogance. Jamais. Juste une foi bien ancrée, que personne n'incarne mieux que l'ancienne star de la Mannschaft, aussi détendue et tranquille que son homologue Paulo Bento est apparu sous pression. "Nous pensons que nous pouvons battre le Portugal, assène d'emblée Klinsmann. Nous pensons que la préparation que nous avons effectuée, que les joueurs que nous avons, peuvent et doivent nous permettre de le faire. Est-ce que ce sera difficile? Absolument. Nous avons un énorme respect pour eux, mais oui, désolé, je crois que nous pouvons gagner et nous qualifier."

Pourquoi s'excuser après tout ? Klinsmann le pense et il le dit. Aucun souci. Surtout, il est en train de persuader ses hommes qu'ils ont tout pour y parvenir. "Ce matin (samedi), lors de son speech après la séance, il n'a pas parlé une seule fois du Portugal, souligne Clint Dempsey, buteur face au Ghana. Il nous parle de nous, de ce que nous sommes, de ce que nous pouvons devenir." Cela n'empêche pas le sélectionneur d'avoir une "stratégie bien précise", selon le gardien Tim Howard, notamment pour contrer Cristiano Ronaldo, "mais il n'insiste pas là-dessus, il sait que nous savons".

Non, ce que Klinsmann veut à tout prix, c'est que son groupe prenne conscience de ce qu'il peut accomplir. En bon meneur d'hommes, il a dû répéter 10 ou 12 fois le mot "énergie" samedi. "Nous débordons d'énergie, nous sommes extraordinairement impatients de vivre cet évènement. Nous attendons depuis longtemps, nous avons énormément travaillé. Maintenant, il est temps de recueillir les fruits de ce travail et de vivre ce grand moment", a-t-il ajouté, dramatisant presque l'évènement. L'avenir dira s'il a eu raison de le faire.

En tout cas, ses joueurs sont comme lui. Impatients. "On sent que ça peut être une page importante pour le football américain. Nous avons déjà franchi le premier tour, nous sommes même déjà allés en quarts de finale, mais sortir de ce groupe si difficile, ce serait le signe que nous avons encore progressé", estime Tim Howard. "On croit très fort en nous, martèle une dernière fois Klinsmann, comme si le message n'était pas passé. Je pense que nous sommes prêts à tous les niveaux. Si nous mettons toute l'énergie et toute la discipline nécessaires de la première à la dernière minute, il n'y a aucune raison de ne pas y arriver." Et si c'était ça, finalement, la plus grande évolution du football américain? Ce sentiment que, maintenant, tout dépend d'eux.