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Coupe du monde : La Russie, peut-être ce qu'il pouvait arriver de pire à la Croatie

Ilyes Ramdani

Publié 06/07/2018 à 22:45 GMT+2

COUPE DU MONDE - Le quart de finale contre la Russie, samedi à Sotchi (20h), ne devrait pas être une formalité pour la Croatie. Loin de là. Malgré ce que peut laisser penser l'écart de niveau intrinsèque entre les deux équipes, la sélection russe a de quoi poser de sérieux problèmes, devant son public, aux Croates et rêver d'une qualification pour les demi-finales.

Russie - Croatie

Crédit: Getty Images

En apparence, la Croatie a un boulevard. D'abord parce qu'elle a hérité d'une partie de tableau dont les deux ogres s'appelaient l'Allemagne et l'Espagne : la première a été éjectée dès le premier tour, la seconde en huitième de finale. Ensuite parce que l'obstacle qui se présente devant elle est la modeste Russie, 70e au classement FIFA, pas de nature à effrayer la fringante sélection croate.
Et pourtant… A y regarder de plus près, les coéquipiers de Luka Modric ont d'excellentes raisons de se méfier du pays-hôte. Si la supériorité intrinsèque des Croates est indéniable, les Russes auront au moins trois atouts précieux à faire valoir, ce samedi à Sotchi.

1. Une défense de fer

Statistiquement, cela ne saute pas aux yeux. Mais, malgré ses cinq buts encaissés en quatre rencontres, la Russie a bien une animation défensive à effrayer n'importe quel adversaire. L'Espagne peut en témoigner, elle qui a buté sur le mur russe en huitième de finale. Ce dimanche-là, malgré une possession réduite à peau de chagrin (25%), la Sbornaya a réussi à décrocher son ticket pour les quarts.
Et sa rigueur défensive est loin d'y être étrangère. Avec sa ligne de cinq défenseurs, la Russie a témoigné d'une discipline collective de grande qualité… agrémentée d'une bonne dose d'agressivité. Preuve par les chiffres : avec 70 fautes commises, la sélection de Stanislav Thertchessov est la plus sanctionnée des huit dernières nations en lice (loin devant le Brésil et ses 36 fautes, par exemple).
Tout ce que déteste la Croatie. Face au Danemark, c'est un bloc bas et compact qui avait complètement fait déjouer les hommes de Zlatko Dalic. Bousculés et sans inspiration, ils avaient été incapables de prendre l'avantage dans le jeu, contraints d'attendre les tirs au but pour l'emporter. Même type de bémol à l'Euro 2016 : après un premier tour flamboyant, la Croatie avait buté sur un Portugal costaud et bien organisé. Futurs champions d'Europe, les Lusitaniens avaient complètement éteint les velléités croates.
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Ivan Perisic devant Andreas Christensen lors de Croatie - Danemark.

Crédit: Getty Images

2. Devant, ça tire sans sommation

Si elle compte parmi les plus mauvaises défenses, la Russie fait office de deuxième meilleure attaque du Mondial (9 buts), derrière la Belgique (12) et à égalité avec l'Angleterre. Le tout sans dominer ses matches, loin de là. Mais, avec la Russie, il n'y a pas besoin de beaucoup de munitions pour toucher la cible. Jugez plutôt : la Croatie a tiré deux fois plus que la Russie mais a marqué moins de buts. Au total, la Russie a le meilleur taux de conversion du Mondial.
EquipeNombre de tirsNombre de buts marquésPourcentage de réussite
Croatie40820%
Russie24938%
Si la Croatie a de quoi se méfier de son adversaire en position offensive, elle devra aussi rester sur ses gardes à la perte du ballon. Car la Russie ne s'embarrasse pas de fioritures : elle a réalisé 550 passes de moins que la Croatie, ce qui ne l'a donc pas empêché de célébrer plus de buts. Avec Aleksandr Golovin et les siens, le ballon va vite devant le but. Et cela fait souvent mouche.
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Alexander Golovin

Crédit: Getty Images

3. La ferveur qui monte

Jouer une équipe qui défend dur et bas, la Croatie n'aime pas ça. Mais si, en plus, cette équipe est portée par une nation entière, avec la perspective de se qualifier pour la première fois de son histoire pour une demi-finale (hors URSS) de Coupe du monde… L'avantage du terrain sera un atout indéniable dans la poche des Russes, samedi.
Le match est prévu à Sotchi, dans un stade qui accueillera son dernier match du Mondial et aura à cœur de tout donner. En matière de spectacle et d'ambiance, le stade Ficht a eu l'occasion de se chauffer : il a eu droit au spectaculaire Espagne-Portugal (3-3), au festival belge contre le Panama (3-0), à un Australie-Pérou (0-2) électrisé par le massif contingent péruvien, au coup de pétard final de Kroos lors d'Allemagne-Suède (2-1) ainsi qu'au show Cavani face au Portugal de Cristiano Ronaldo (2-1)…
En fait, il ne manquait qu'une chose à Sotchi pour que le Mondial soit parfait, un exploit de la sélection nationale. Encore timide à l'amorce de la compétition, le peuple russe s'est laissé enivrer par les victoires de son équipe. Et que la Croatie soit prévenue : il ne dirait pas non à une gorgée de plus…
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