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Equipe de France : Vingt-trois joueurs, un seul homme

Maxime Dupuis

Mis à jour 13/07/2018 à 08:57 GMT+2

COUPE DU MONDE – La réussite de l'équipe de France est aussi celle d'un groupe qui a vécu au mieux durant près de deux mois. Du 23 mai à Clairefontaine à aujourd'hui du côté d'Istra, le plan a fonctionné à merveille. Le ciment a pris.

L'équipe de France soudée après le but contre la Belgique en demi-finale de la Coupe du monde

Crédit: Getty Images

Cette fois, c'est la fin. Enfin, pas loin. Si tout se passe pour le mieux dimanche, il leur restera quarante-huit heures de vie commune à tout casser, dont deux ou trois sur un bus à impériale ou bien ailleurs, mais jamais très loin des étoiles. Si ça se goupille mal, il se quitteront probablement un peu plus vite. Mais quoi qu'il advienne, ils n'oublieront jamais. Depuis le 23 mai, ils vivent ensemble. De Clairefontaine à Istra. Comme un seul homme. Et avancent ainsi. On a suffisamment galvaudé l'expression "le groupe vit bien" pour ne pas vous la resservir opportunément. Il n'empêche : si les Bleus en sont là aujourd'hui, c'est aussi grâce à tout ce qu'il se passe dans la coulisse.

Plus que trouver l'équilibre, il fallait le construire

L'équipe de France n'est pas devenue le Winchester FC, cher à Ousmane Dembélé, et son ambiance n'est pas sud-américaine. Mais ce groupe a de la vie et son équilibre est formidable. Didier Deschamps y est pour beaucoup, évidemment. Parce que dans ses qualités de sélectionneur, il en est une qui est aussi importante que les autres, ou pas loin : il sait constituer des collectifs et construire des équilibres. Si la formation de l'Euro 2016 était déjà une version aboutie du "je ne sacrifierai pas une équipe pour une individualité", cette édition 2018 est une réussite totale.
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Paul Pogba, Antoine Griezmann et N'Golo Kanté lors de l'entraînement de l'équipe de France le 12 juillet 2018 à Istra

Crédit: Getty Images

La couverture est grande mais personne ne la tire à lui. Et, si tout le monde aimerait être sur le pré et que DD souhaiterait qu'il en soit ainsi, l'aventure collective a pris le pas sur les états d'âme de chacun. Benjamin Mendy est l'un des symboles de cette Coupe du monde et de ces Bleus. Blessé fin septembre, il a tout donné pour revenir à temps et reprendre la place qui lui était promise, voire acquise, sur le flanc gauche de la défense tricolore. Le plan a fini par capoter et, aujourd'hui, Mendy est une doublure de luxe. Comment le vit-il ? Moins bien que s'il s'était retrouvé à gambader sur les pelouses de Russie. Mais il faut contre mauvaise fortune bon cœur. L'aventure commune le dépasse.
"Notre force est collective, dit-il. Depuis le début, cette équipe me fait penser à Monaco. Une bande de potes avec une grosse cohésion. Je n'ai rien à reprocher à ce groupe". Le ciment a prise rapide est intergénérationnel. Mais pas seulement : "Notre chance est d'avoir été ensemble en jeunes pour une partie d'entre nous et on est toujours en contact durant la saison."
J’aurais même pu faire un mois de plus avec eux tellement on est bien.
L'autre symbole de cette équipe s'appelle Adil Rami. Seul joueur de champ à ne pas avoir une seule minute à son compteur, le Marseillais, 32 ans au compteur avec une âme d'enfant, ne jure pas dans ce groupe. Bien au contraire. Il assure l'ambiance et la cohésion. On le voit au quotidien, sur le stade d'entrainement de Glebovets où les sessions sont très audibles et heureuses. Jamais, le Marseillais n'a fait passer son cas personnel avant les autres. Et ses "bacchantes" sont devenues le porte-bonheur d'Antoine Griezmann et de la bande.
Même dans leur camp de base, loin de l'agitation de Moscou, les Tricolores continuent à vivre ce Mondial au mieux au cœur de leur "bulle", dans une effervescence contenue. Et ce n'est évidemment pas la cerise de dimanche qui risque de changer quoi que ce soit. Après, ce sera l'heure des souvenirs. Et, qui sait, de l'éternité. Que garderait Samuel Umtiti en tête si le Mondial s'arrêtait aujourd'hui ? "Il n’y a pas un moment précis parce qu’on vit tellement bien ensemble… On rigole tout le temps. C’est une expérience fabuleuse et hors du commun, avec un groupe exceptionnel. J’aurais même pu faire un mois de plus avec eux tellement on est bien." Si ça se passe bien dimanche, ce sera pour la vie.
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