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Etre moins diabolique pour gagner en rigueur, le pari de la Belgique et de Martinez

Loris Belin

Mis à jour 18/06/2018 à 12:02 GMT+2

COUPE DU MONDE 2018 - La Belgique et sa génération dorée sont arrivées à maturité. Outsider comme ces dernières années, les Diables Rouges ont toutefois changé de formule pour espérer aller plus loin. Terminé le jeu tout feu tout flamme vers l'offensive de Wilmots, l'heure est à plus d'équilibre pour mieux faire s'exprimer le talent qu'a sous la main le sélectionneur Roberto Martinez.

Eden Hazard lors de Belgique - Costa Rica, match de préparation avant la Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Après des années à faire parler d'elle pour l'addition de talent dont elle dispose, la Belgique a cette fois alimenté les discussions pour un absent. A la surprise générale, Roberto Martinez s'est passé de Radja Nainggolan pour cette Coupe du monde 2018. Nainggolan, le guerrier au charisme aussi grand que ses tatouages sont nombreux, le chouchou des supporters surtout. Le milieu de terrain de l'AS Roma a été l'un des piliers des Diables Rouges quand ceux-ci alimentaient tous les fantasmes, notamment lors de l'Euro 2016, deux ans après avoir été sortis du Mondial brésilien par le futur finaliste argentin.
Seulement depuis, l'élimination contre le pays de Galles - a priori plus modeste - a eu raison de Marc Wilmots et avec lui de tout un système. Son successeur, Roberto Martinez, a d'entrée posé sa patte sur une équipe électrisante mais qui manquait très régulièrement de constance et de consistance. Et dans ce remaniement tactique, Nainggolan a fait office de principale victime du 3-4-2-1 mis en place par le technicien espagnol. Le symbole parfait de la transition de la flamboyance vers l'efficacité.

Autant d'espaces pour les créateurs que de cohérence derrière

Le milieu de terrain belge fonctionne désormais non plus comme un triangle avec De Bruyne à sa pointe et une base déséquilibrée en défense, mais comme un carré plus stable. Kevin De Bruyne a pris sa position de numéro 8 qu'il s'est si brillamment approprié à Manchester City ces derniers mois pour mieux distribuer le jeu, court comme long. A ses côtés, pas de véritable numéro 6 traditionnel (même si Fellaini peut rentrer dans ce rôle). Pas non plus de Nainggolan au replacement parfois approximatif et penchant trop vers l'avant.
Exilé en Chine, Axel Witsel n'en est pas moins devenu indispensable aux siens, en changeant lui aussi ses habitudes par rapport à son précédent rôle en sélection, quitte à ne plus être autant mis en avant que sous Wilmots. "On a beaucoup de joueurs offensifs dans l'équipe et j'essaie donc d'apporter de l'équilibre, a expliqué le joueur du Tianjin Quanjian en conférence de presse. Je suis là pour créer le relais avec l'attaque, alors que Kevin de Bruyne est plutôt là pour créer offensivement. J'en suis aussi capable, mais cela ne me frustre pas d'être un homme de l'ombre, j'ai l'habitude depuis quelques années."
Devant ce duo, un autre tandem d'artistes Eden Hazard et Dries Mertens peut plus librement s'exprimer au cœur du jeu, dans des positions de meneurs de jeu, et plus simplement d'attaquants excentrés comme par le passé. Yannick Carrasco à gauche et Thomas Meunier à droite s'assurent pour leur part de couvrir les flancs d'outre-Quiévrain - auparavant occupés par des défenseurs centraux de métier - accompagnés par le soutien de Witsel notamment.
L'idée est simple : priver le plus possible l'adversaire de la possession. "Je n'ai plus besoin de faire des sprints de 50 mètres en perte de balle, le coach souhaite qu'on récupère le ballon le plus vite possible et qu'on joue directement vers l'avant, explique l'ancien du Zenit Saint-Petersbourg. C'est le joueur qui est le plus proche du ballon qui doit le récupérer, ça fait des sprints de dix mètres et ça me permet de jouer plus haut."
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Witsel : "Plus armés qu'en 2014"

Si on n'atteint pas le dernier carré, ce serait une déception"
Et la recette fait pour l'instant mouche. Les joueurs annoncent à l'unisson leur joie d'évoluer dans cette configuration et les résultats suivent. 10 matches, 9 victoires, un nul et les éliminatoires ont donné lieu à un véritable festival de buts : 43, le record de la zone Europe (avec l'Allemagne) avec Romelu Lukaku troisième meilleur buteur et Dries Mertens, co-meilleur passeur. Les Belges en sont même à 19 matches de rang sans défaite depuis début septembre 2016. Les performances, aussi flatteuses qu'attendues contre une fiable opposition, ont aiguisé les dents de cette équipe et de sa génération magnifique pour qui ce Mondial pourraitt être la dernière grande compétition au sommet de son art.
"On est plus armés, on a plus de confiance en nous et en notre jeu, confirme Witsel. On a plus d'expérience qu'il y a quatre ans. Si on n'atteint pas le dernier carré, ce serait une déception." Cela signifierait un cran plus haut qu'en 2014, mais aussi une théorique victoire contre le Brésil en quarts de finale, autre apôtre du jeu chatoyant qui aurait parfois gagné à se montrer plus pragmatique. A la Belgique de montrer que sa mue a bel et bien eu lieu.
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