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France - Belgique : Les Bleus face à leur miroir

Martin Mosnier

Mis à jour 11/07/2018 à 23:34 GMT+2

COUPE DU MONDE - La France et la Belgique ne sont pas seulement des voisins. La construction de leur groupe, leurs individualités : beaucoup rapproche les deux premiers demi-finalistes de cette Coupe du monde.

Les Bleus face à leur miroir

Crédit: Eurosport

Comme deux gouttes d'eau. France-Belgique, Belgique-France, bonnet blanc et blanc bonnet. Ce mardi à Saint-Pétersbourg, les Bleus vont affronter la sélection qui leur ressemble le plus. Au-delà des connexions évidentes entre des joueurs qui se connaissent par cœur, au-delà des parcours croisés de chacun, ce sont surtout deux équipes qui ont buté sur les mêmes obstacles, couvé les mêmes ambitions pour se retrouver au même endroit, à la même heure.
En remontant le fil de leur histoire récente, les deux sélections actuelles ont le même acte de naissance : la Coupe du monde 2014. La France sortait du traumatisme Knysna et la Belgique de 14 ans d'absence dans les grandes compétitions internationales. Mais c'était encore trop tôt pour elles. La France de Pogba, Varane et Griezmann sort en quart de finale sans trop y croire. Un but d'Hummels dès la 12e minute, pas de révolte : le tournoi est réussi mais il s'arrête là. La Belgique d'Hazard, De Bruyne et Lukaku s'incline en quart de finale sans combattre. Un but d'Higuain dès la 8e minute, pas de révolte : le tournoi est une belle promesse mais il s'arrête là.

Les Diables Bleus

Les deux nations sont alors portées par une nouvelle génération mais leurs épaules ne sont pas encore assez larges pour épouser le costume qui leur semble déjà destiné. La France va s'affirmer jusqu'à la finale de l'Euro quand son voisin s'arrêtera brutalement en quart de finale face au Pays de Galles. Les deux cousins vont patienter, faire éclore de nouveaux talents : Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Samuel Umtiti, Yannick Ferreira-Carrasco, Michy Batshuayi. Des Diables Rouges ou Bleus.
Avant la Russie, les deux sélections, armées de deux générations d'exception, avançaient dans les mêmes pas. "Nous aussi, nous savions que nous pouvions être champions du monde mais on le disait moins fort", nous explique Mihael Franken, journaliste au quotidien belge La Dernière Heure. La désillusion de l'Euro a servi de leçon à la Belgique. Mais les Diables Rouges étaient les seuls, avec le Brésil, à pouvoir rivaliser avec la France sur la qualité des individualités présentes dans la liste des 23.

Génération frustration

Comme les Bleus, leurs joueurs figurent tous ou presque dans les meilleurs clubs du monde, surtout anglais, et y jouent un rôle prépondérant. Comme les Bleus, ils ont fini par s'emparer du pouvoir en sélection parce qu'il ne pouvait pas en être autrement. Pogba et Hazard ont mis du temps avant de prendre le même volume en sélection qu'en club et ce Mondial couronne leur avènement international.
Belgique et France ont tracé de tels parallèles que l'issue de cette demi-finale si indécise aura les mêmes conséquences. Le vaincu échangera sa génération dorée en génération frustration. Parce qu'en deux ans, la France sera passée deux fois à côté d'un titre qui semblait lui tendre les bras. Parce que la Belgique vit en Russie sa dernière compétition avant les retraites probables de Kompany, Vermaelen, Vertonghen, Fellaini et Mertens. La plus belle génération du football belge rentrera fanny au pays, sans titre. Voilà sans doute ce qui différencie les deux voisins : l'urgence est belge. Pour le reste, ce sont deux reflets d'un visage presqu'en tout point identique.
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