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L'Argentine, la meilleure chose qui pouvait leur arriver

Maxime Dupuis

Mis à jour 28/06/2018 à 15:53 GMT+2

COUPE DU MONDE – Ce sera l’Argentine en huitièmes de finale. Sur le papier, ce n’est pas l’idéal. Dans les faits, ce n’est pas loin d’être une bonne nouvelle pour les Bleus. Si cette équipe est taillée pour les sommets, il est temps qu’elle le prouve. La demi-mesure, c’est terminé. Samedi, on saura. La victoire ou la maison.

France's foward Antoine Griezmann, France's midfielder Paul Pogba and France's foward Kylian Mbappe stand in a line before the friendly football match between France and Italy at the Allianz Riviera Stadium in Nice, southeastern France, on June 1, 2018.

Crédit: Getty Images

On ne choisit pas son heure. On ne décide pas plus du moment où l'Histoire vous donne rendez-vous. Il faut juste être prêt à l'accueillir bras ouverts quand elle vous tire par la manche. Parce que l'Histoire, c'est comme le train : on n'est jamais sûr que ça repasse. Pour éviter de rester à quai et empêcher la campagne de Russie de prendre des airs de Berezina, les Bleus n'ont plus le choix. Et c'est mieux comme ça, finalement. Ça passe. Ça casse. Aucune alternative.
A trois étages de la finale de la Coupe du monde, il n'y en a jamais, me direz-vous. C'est ascenseur vers le paradis ou l'échafaud. Et, sur le tableau de commande, les deux boutons sont souvent très proches l'un de l'autre. Pour l'équipe de France, ils ont rarement été aussi voisins, hormis peut-être en 2006 quand il avait fallu en découdre avec l'Espagne, proclamée favorite du Mondial après un premier tour de folie, ou l'Italie, en 1986. Ce coup-là, les Bleus, champions d'Europe, avaient croisé le fer avec les champions du monde en titre. Et, sous l’impulsion d’un Michel Platini qui n’avait pas envie de se faire chambrer quand il refranchirait les Alpes, ça s'était plutôt bien terminé (2-0).

L'aura argentine

En 2018, Didier Deschamps ses Bleus, vice-champions d'Europe, défieront un autre "vice", champion du monde celui-là. Et c'est un sacré cadeau (empoisonné), même si, sur le terrain, cette équipe a moins belle allure une fois sortie de l’emballage. Et ceci, depuis belle lurette. Mais l'Argentine reste l'Argentine. Si les grandes équipes meurent plus souvent qu'on veut bien le laisser entendre, leur aura survit toujours à leur trépas sportif. Et samedi, sous la chaleur que l’on attend écrasante à Kazan, c'est aussi tout ce que charrie l'Albiceleste en termes de mythe, d'émotion et de passion qui se dressera devant l'équipe de France. Et encore, on ne vous parle pas de Lionel Messi...
Alors, on fait quoi ? On claque des dents, on se met la tête sous la couverture et on attend que ça se passe ? Non, évidemment. Aux Bleus de se révolter. Parce que, si ce n'est pas cette fois, ce sera trop tard et la Coupe du monde sera terminée avant même la fin du mois de juin quand les Tricolores avaient pris leurs dispositions pour rester en Russie jusqu'à la mi-juillet.

Pas taillée pour la demi-mesure

Défier le double champion du monde et triple finaliste du Mondial est la meilleure chose qui pouvait arriver aux Bleus de Didier Deschamps. Parce que cette équipe doit se révéler, enfin. Et, au vu de son parcours comme de son pedigree, elle ne semble pas taillée pour y parvenir face à un adversaire de calibre moyen. Il n'y a qu'à se pencher sur son premier tour, bouclé avec sept points mais bâclé sur la forme. A l'instar du match face au Pérou ou de la bouillie danoise, les Bleus se sont mis au niveau de l'adversité proposée, en bons gestionnaires. Contre l'Argentine, il sera question de se hisser à la hauteur de l'événement. Se complaire dans l’à peu près et dresser la méthode Coué en étendard ne suffira plus. Quand la lame du couteau flirte avec la carotide, on fait rarement dans la demi-mesure. C'est humain.
Alors oui, vu de loin, un huitième de finale face au Nigéria, comme en 2014, ou un duel face à l'Islande, remake du quart de finale du dernier Euro, aurait tranquillisé la nation. Problème : on n'en aurait pas plus appris sur les Bleus alors qu’il vraiment temps de nouer plus ample connaissance avec Paul Pogba, Antoine Griezmann et leur troupe. Le temps presse. L’Histoire, c’est comme les trains…
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