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L'équipe de France en terrain connu et terre inconnue

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/07/2018 à 17:06 GMT+2

COUPE DU MONDE – L'équipe de France va disputer mardi sa sixième demi-finale la Coupe du monde. La première de la génération DD. La première, aussi, face à la Belgique. Et la première, enfin, dans la peau de la tête d'affiche d'un carré d'as que l'on n'attendait pas.

Antoine Griezmann

Crédit: AFP

Ils étaient venus croquer la cerise auriverde, avant même de goûter au gâteau. Les Bleus n'y auront finalement pas droit. Mais ils savent, d'ores et déjà, qu'ils n'ont pas fait le voyage pour rien. Mardi, ce sera Saint-Pétersbourg, la Belgique et, au bout du chemin, le bel entremet qui, de près comme de loin, ressemble à une pièce montée. Si la "Venise de la Baltique" était en point de mire et cochée depuis le tirage au sort du 1er décembre dernier, les retrouvailles avec le voisin belge, elles, l'étaient bien moins. Parce que le Brésil paraissait gros comme une maison, avant qu'on ne découvre que ses fondations n'étaient pas aussi béton qu’elles en avaient l’air.
Ce sera donc la Belgique, pour un classique du début d'un autre siècle. Quand le désir d'ailleurs et l'envie d'exotisme étaient rapidement bordurés par les moyens de transports et de communication, les deux sélections se retrouvaient régulièrement pour voir qui était le plus fort. Et à ce petit jeu-là, on ne va pas se mentir, c'était un tout petit peu plus souvent les Belges.
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Varane : "Des rapports affectueux avec la Belgique"

Perdus de vue

Coqs et Diables Rouges partagent beaucoup de points communs, comme celui d'avoir entrepris ensemble le voyage transatlantique vers la première Coupe du monde de l'histoire. Deux semaines aux airs de périple lunaire, passées à travailler la condition physique de chacun sur le pont du navire de leurs folles espérances. Pour pas grand-chose. Les Bleus avaient certes marqué l'histoire en inscrivant le tout premier but du Mondial par Lucien Laurent mais ils avaient imité leurs voisins d'Outre-Quiévrain : un petit tour et puis s'en va. Quinze jours de bateau pour une belle galère.
Avant de se croiser en Coupe du monde, huit ans plus tard et de permettre à la France de disputer un premier quart, les deux nations voisines s'étaient déjà affrontées à 32 reprises. Elles allaient progressivement se perdre de vue, jusqu'à se tourner le dos pour, finalement, se retrouver mardi soir dans un cadre qu'on ne leur aurait pas forcément prédit il y a encore un mois.
Si les Bleus avaient fait du dernier carré une finalité devenue au fil du temps un point de passage, les Belges n'avaient pas été aussi affirmatifs quant au but de leur campagne de Russie. Il n'en reste pas moins qu'ils sont là, eux aussi, comme l'Angleterre ou la Croatie.

Une fesse sur le fauteuil

Les plus audacieuses des Cassandre n'auraient pas imaginé un tel dernier carré, duquel ressort une conviction : la France a posé une fesse sur le fauteuil du favori, n'en déplaise aux principaux intéressés ou à leurs rivaux. Et pour les Bleus, c'est une première qui, tout le monde l'espère de ce côté-ci de la frontière, débouchera sur une deuxième étoile.
Si l'équipe de France est acclimatée à ces hauteurs, qu'elle a déjà tutoyées à cinq reprises en soixante ans - soit une fois de plus que tous ses compagnons de cordée de 2018 réunis -, elle s'y retrouve pour la première fois sans sherpa nommé Raymond Kopa, Michel Platini ou Zinédine Zidane et, surtout, sans avoir le sentiment de devoir terrasser le Yéti pour aller planter son drapeau au sommet.
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Didier Deschamps à Glebovets, centre d'entraînement des Bleus

Crédit: AFP

Habituellement, quand la France prenait part au festin des géants, elle y retrouvait l'Allemagne et son rond de serviette attitré (1958, 1982, 1986, 2006). Souvent, elle dinait aux côtés du Brésil (1958, 1998), de l'Italie (1982, 2006), voire de l'Argentine (1986). Bref, elle devait toujours jouer des coudes avec un convive qui avait déjà assouvi sa gourmandise avant elle. Cela ne signifie pas qu'il n’y a que des petits estomacs à table cette fois-ci. Mais cela dit quand même que la force majeure du football est bleue et que c'est une première dans l'histoire de la Coupe du monde.
Evidemment, tout le monde l'a d'ores et déjà noté et personne n'a oublié de le signaler aux Bleus qui, dans les mots, ne se sont pas pris les pieds dans le tapis. Favoris, eux ? Pas le moins du monde. C'est du 50-50, ont-ils répondu en choeur depuis deux jours. Histoire de se mettre personne à dos et d'éviter que le leur, de dos, ne serve à planter une quelconque pancarte au cœur d'un Mondial qui n'aime pas les têtes qui dépassent. Le premier piège est évité. La route du gâteau n'est pas dégagée pour autant.
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