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La génération Rakitic-Modric peut-elle faire oublier celle des Boban, Prosinecki et Suker ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 01/07/2018 à 19:23 GMT+2

COUPE DU MONDE - Vingt ans après, la Croatie fait à nouveau peur en Coupe du monde. La génération 2018 doit se montrer à la hauteur de sa célèbre devancière, celle de 98, troisième du Mondial en France.

Ivan Rakitic et Luka Modric (Croatie)

Crédit: Getty Images

Boban, Prosinecki, Suker, Stanic…. Si vous aimez le football depuis au moins vingt ans, ces noms résonnent forcément dans votre tête et pour les plus romantiques d'entre vous, dans vos cœurs. En 1998, la Croatie avait enchanté la Coupe du monde, terminant à la troisième place, sept ans seulement après l'indépendance du pays qui était jusqu'en 1991, une entité de la Yougoslavie. Vingt ans plus tard, les Modric, Rakitic et autre Kovacic prouvent une nouvelle fois que la Croatie est une jeune nation du football mais une nation qui compte.
En 1998, personne n'avait vu venir l'équipe au damier. Pas à ce niveau-là. La sélection sortait pourtant d'un Euro achevé en quart de finale et d'éliminatoires concluants. Il avait fallu attendre le quart de finale face à l'Allemagne (3-0) pour prendre conscience de la force de cette équipe. Face aux champions d'Europe en titre, la Croatie avait obtenu son premier succès d'envergure sur la scène internationale. "C'est un jour historique pour le football croate", s'était enthousiasmé le sélectionneur de l'époque, Miroslav Blazevic. "Pour un petit pays comme le nôtre, cette victoire représente beaucoup", avait abondé la star Davor Suker.
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Suker ouvre le score devant Thuram

Crédit: AFP

Modric comme Suker ?

"Ils ont été nos idoles, reconnaît le milieu de terrain Ivan Rakitic. Mais nous devons les oublier, avec tout le respect que je leur dois (...) et écrire notre propre histoire." A bien des égards, la Croatie de 2018 ressemble à celle de 1998. Ses leaders évoluent dans les plus grands clubs européens. Oui c'était déjà le cas à la fin du XXe siècle, même si dix joueurs sur 22 foulaient encore les pelouses du championnat croate. La faute (ou grâce, selon votre point de vue) à l'arrêt Bosman entré en vigueur en 1995. Zvonimir Boban faisait le bonheur du Milan, Stanic celui de Chelsea et devant Vlaovic évoluait à Valence, alors que Davor Suker, leader de sa sélection et meilleur buteur du Mondial (six buts), portait le maillot du Real Madrid. Comme un certain Luka Modric. Aujourd'hui, Vrsajlko tient le côté droit de l'Atlético Madrid quand Rakitic règne sur le milieu du Barça et que Kovavic est dans la rotation de celui du Real. Ils ne sont plus que deux, le troisième gardien Livakovic et le milieu Bradaric, à jouer en Croatie.
Modric et Suker ont évidemment pour point commun le maillot merengue. L'autre ? Leur statut de leader d'une sélection qui a les dents longues. En 1998, les Croates avaient attendu le quart de finale face à l'Allemagne pour montrer les crocs. En 2018, la démonstration de force est intervenue face à l'Argentine, dès le deuxième match. Un match dans lequel Luka Modric a survolé les débats. Le milieu du Real Madrid porte sur ses épaules les espoirs d'une nation jeune demandeuse de fierté. En son temps, Davor Suker avait tenu le rôle à la perfection mais avait sans doute moins de pression que le milieu du Real Madrid.
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Luka Modric (Croatie)

Crédit: Getty Images

Fierté nationale

Attendue par les fans de football, cette Croatie l'est aussi dans son pays. Vendredi, l'armée a publié une vidéo dans laquelle elle soutient la sélection au cri "d'un cœur, une âme, une Croatie". L'armée n'hésite d'ailleurs pas à employer le mot "tempête" dans son spot. Ce terme est controversé dans la région puisqu'il est le nom d'une opération militaire des forces croates à la fin de la guerre d'indépendance (1991-1995), contre les Serbes.
Célébrée au pays comme une victoire historique ayant conduit à la libération, l'opération est considérée comme une épuration ethnique côté serbe. La jeune Croatie attend donc beaucoup de ses joueurs. Les Boban, Suker et compagnie ont ouvert la voie, la génération actuelle doit poursuivre le chemin. Celui-ci passe par un huitième de finale abordable face au Danemark. "On va se battre pour la Croatie et peut-être que dans 30 ans, on se rappellera de nous", conclut Rakitic qui compte prendre place dans le panthéon du sport croate. Comme l'a fait la génération 98.
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