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L’antisèche : Cannes, tripes et réalisme, tout ce qu’il a manqué à la Seleção

Cyril Morin

Mis à jour 07/07/2018 à 16:09 GMT+2

COUPE DU MONDE - Dans un quart de finale explosif marqué par l’expression des talents individuels belges, le Brésil a sombré pour permettre à la Belgique de réaliser le plus bel exploit de son histoire (2-1). Dans son expression collective, la Seleção a failli. Pas aidée par une génération belge enfin récompensée. Notre antisèche.

Neymar entouré par les Belges

Crédit: Getty Images

Le jeu : Le plan belge était parfait

C’était le quart le plus attendu de ce Mondial. On en a eu pour notre argent. Du rythme, de l’intensité, des plans de jeu établis et des artistes aux quatre coins du terrain. Au Brésil le ballon, à la Belgique les contres saignants. Voilà comment s’est déroulé ce sommet qui n’a pas mis longtemps à s’emballer. L’ouverture du score, presque contre le cours du jeu, a favorisé le plan jeu de Roberto Martinez. Ajoutez-y un soupçon de réussite et une pincée de réalisme et vous comprendrez comment les Belges ont réussi l’exploit d’une vie. La bataille de Kazan réclamait du talent et des tripes. Et c’est bien ça qui a fait la différence.

Les joueurs : Le mur Courtois, les fusées Hazard et Lukaku et le boulet Marcelo

Comment ne pas le mettre en avant ? Thibaut Courtois a été le principal obstacle au rêve du demi-finale du Brésil. C’est simple, il a tout repoussé à l’exception de cette tête de Renato Augusto. En s’offrant, au passage, une parade magnifique dans le money-time. Devant, c’est le trio Lukaku - De Bruyne - Hazard qui a été étincelant avec une mention particulière pour le capitaine belge, insaisissable ce vendredi.
Côté brésilien, le pari tenté par Marcelo a clairement été perdant. Absent en huitième sur blessure, le latéral gauche a pris l’eau ce vendredi et a souffert comme jamais face à la vitesse belge, à l’instar de son pendant droit, Fagner. Transparents, Willian et Gabriel Jesus n’ont pas aidé un Neymar tantôt trop soliste, tantôt trop seul, pour faire la différence. Comme depuis le début de ce Mondial, Coutinho aura été le plus régulier mais sa frappe manquée en toute fin de match, à dix mètres du but, fait toute la différence.
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Neymar

Crédit: Getty Images

Le facteur X : le physique belge

C’est ce qu’on appelle être affuté. On aurait pu évoquer ici tout un tas de paramètres mais la préparation physique des Belges semble porter ses fruits. Au-delà de la résistance affichée face aux vagues brésiliennes, ce sont les cannes de Lukaku, Hazard ou De Bruyne, même au bout du temps additionnel, qui ont permis aux Diables Rouges d’éviter l’enfer. Et à voir Hazard s’arracher à la 90+4e pour gratter un coup franc, on se dit que c’est très impressionnant.

La stat : 88

Depuis 1930 et la première édition de la Coupe du monde, jamais le dernier carré d’un Mondial n’avait été privé du Brésil ou de l’Allemagne. 88 ans d’un duo à la régularité éblouissante. La révolution, c’est maintenant.

Le tweet qui s'assure des conditions de voyage de Neymar

La décla : Roberto Martinez, sélectionneur de la Belgique

Ils ont fait des choses incroyables, ils ont mis un coeur incroyable. Vous savez que le Brésil a tant de qualité et de finesse, qu'il vous brise, mais nous ne l'avons pas accepté, pas une minute (la Belgique) n'a renoncé. Ces garçons méritent d'être des héros en Belgique, l'exécution de la tactique était magnifique.

La question : Comment expliquer l’échec brésilien ?

"Après ce match, je préfère ne pas évoquer la chance car c'est diminuer le mérite de l'adversaire. C'est lui manquer de respect" a expliqué, avec beaucoup de classe, Tite après l’élimination des siens. Pourtant, c’est bien sur ce paramètre que ce quart de finale a tourné. Entre le poteau de Thiago Silva, les parades folles de Courtois, les ratés de Coutinho et d’Augusto, la Seleção a manqué de réussite ce vendredi. Mais se limiter à ça reviendrait à occulter le chef d’œuvre belge.
Certes, le scénario du match a été à son désavantage, favorisant les contres saignants de la troupe de Roberto Martinez. Mais, pour le reste, le Brésil n’a jamais mis les ingrédients nécessaires à un quart de finale. En l’absence de Casemiro, le milieu de terrain auriverde a manqué d’impact et a été trop gentil, à l’image de son match inaugural face à la Suisse. Devant, comme depuis le début du Mondial, seuls Neymar et Coutinho ont secoué le cocotier, et Firmino, entré trop tard.
En réalité, la prestation éblouissante - tout en étant agaçante - de Neymar face au Mexique avait fait oublier que cette Seleção n’avait pas encore une expression collective assez affirmée. Ce vendredi, ses failles ont éclaté à la lumière de tous. Il faut dire que les perforateurs belges s’y sont donnés à cœur joie. C’est le minimum pour un exploit.
Le Brésil, éliminé par la Belgique
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