Lloris encense Deschamps : "Le vrai leader, c'est l'entraîneur"

Hugo Lloris ne s'exprime pas souvent dans les médias. Le titre mondial digéré, le portier a cependant accepté de se livrer dans un long entretien à L'Equipe. Il parle de son "bonheur" d'être champion du monde : "C'était vraiment un truc de dingue (…). J'ai été si souvent vice-champion ou finaliste... La différence est énorme", glisse-t-il. Il évoque aussi son arrêt magnifique face à l'Uruguay. "C'est une fraction de seconde, une prise de décision, et le moindre retard est fatal. Je reconnais que la photo est belle", avoue-t-il. Et des critiques. "Ces deux années n'ont pas été faciles, on a souvent été très critiqués. À tort ou à raison, ce n'est pas le problème, mais il a fallu se battre".

De cette interview confidence, on retiendra cependant surtout deux points. Sa sortie sur Kylian Mbappé et celle sur Didier Deschamps. Deux phrases qui démontrent son admiration pour les deux hommes. Sur son jeune coéquipier, le capitaine des Bleus compare ainsi leurs parcours. Et alors qu'il a dû attendre 104 sélections pour enfin toucher le Graal, la précocité de l'ancien Monégasque tranche forcément. "Kylian Mbappé est champion du monde à dix-neuf ans, c'est un parcours complètement différent," lâche-t-il avant de jouer son rôle de capitaine : "Il faut qu'il s'en serve, il faut qu'il devienne Ballon d'Or. C'est le destin, et cela me fait penser à ceux qui auraient pu être là, comme Lolo (Koscielny), et d'autres. Ce sont les aléas d'une carrière et tu es obligé de penser à eux."

Kylian Mbappé appréciera sûrement les ambitions de son capitaine pour lui. Didier Deschamps devrait aussi se délecter de l'hommage de son gardien. Pour Hugo Lloris, le sélectionneur des Bleus a en effet été déterminant. "Le facteur décisif, c'est le coach, assure le dernier rempart de Tottenham. Il faut lui donner tout ce crédit. À un moment donné, dans les causeries, il a su piquer quand il le fallait, dire les bons mots. Souvent, pendant la Coupe du monde, on parlait des leaders. Mais le vrai leader, c'est l'entraîneur." Une sortie qui fera assurément plaisir au patron des Bleus, pas vraiment gâté ces derniers jours, notamment avec la sortie de Christophe Dugarry.