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Pogba : "On dirait que tu n'as pas le droit de te faire une coupe de cheveux et jouer un match"

Maxime Dupuis

Mis à jour 24/06/2018 à 12:35 GMT+2

COUPE DU MONDE - Quatre ans qu'il n'avait plus pris la parole en conférence de presse et Paul Pogba est réapparu, ce dimanche matin à Istra. Dans la foulée d'un début de Mondial de qualité, le milieu de terrain a fait son retour sur le devant de la scène. Il a passé quelques messages. Et réussi sa prestation.

Paul Pogba

Crédit: AFP

A quoi reconnait-on un joueur qui compte ? A l'attente qu'il suscite et l'assistance qu'il déplace lors de ses prises de parole. A ce titre, Paul Pogba est un joueur extrêmement important. Quand il est apparu dimanche matin sur la scène de l'auditorium du musée de la Nouvelle-Jérusalem, il n'y avait pas beaucoup de sièges libres et les doigts se sont vite levés. Philippe Tournon, chef de presse des Bleus, a pris les requêtes alors que le milieu de terrain de Manchester United n'était pas encore sorti de la coulisse.
Le crépitement des appareils photos a annoncé son arrivée. Casquette siglée FFF vissée sur la tête, il n'a pas attendu d'être assis pour faire le show. Un coup d'œil à la salle et "La Pioche" a démarré son show : "Oh là là… Ça faisait longtemps", s'est-il exclamé avant d'ajouter, rigolard et blagueur : "Je vous aime tellement, vous m'aviez manqué !"
Il a de la chance que je n'aie pas de couleur
Si l'on devait résumer ce moment passé avec Paul Pogba, 25 ans et 56 sélections au compteur, on parlerait volontiers de plaisir. Parce que, lui aussi, s'est régalé et fait passer ses messages. Avec le sourire et une ironie souvent bien sentie. Les critiques de la presse ? "Vous m'aimez beaucoup. Je les oublie et je donne mes réponses sur le terrain. Je veux gagner la Coupe du monde." Celles du sélectionneur du Danemark, qui n'est apparemment pas fan de son style capillaire : "Il a de la chance que je n'aie pas de couleur. J'aurais fait rouge, a-t-il répondu du tac au tac dans un éclat de rire. Avant de relativiser : "Je laisse parler le terrain. Ce ne sont que des propos."
Si Paul Pogba s'est bien amusé et a réussi son opération séduction, quatre ans après sa dernière apparition en conférence de presse, c'était aussi parce que l'international français a sorti la carte lucidité. Plusieurs fois, il a rappelé combien il était chanceux d'être là, de disputer une deuxième Coupe du monde. Peut-être sa dernière. "Je suis réaliste, s'est-il expliqué. On ne sait pas ce qu'il peut se passer demain. Peut-être que je ne serai plus appelé, que je serai blessé ou qu'il aura des joueurs plus performants que moi. J'ai la chance de faire ma deuxième Coupe du monde, des gens n'en jouent même pas une".
Quand on jouait à l'US Torcy, on allait manger un grec avant et on gagnait 6-0 derrière
Durant cette petite demi-heure, il aussi été question de Mourinho, de Deschamps, de sa relation avec les deux hommes, qui le font progresser à leur manière. Quand le Mou est plus piquant, DD a toujours eu un rôle protecteur. Rôle que Pogba a volontiers endossé quand il a été question du début de Coupe du monde d'Antoine Griezmann. Large rictus, toujours, et message passé trois fois dans la même réponse : "Ne touchez pas à mon Grizou".
Deux ans après avoir manqué le gros lot d'un rien, Paul Pogba n'y est pas allé par quatre chemins : il est en Russie pour être champion du monde. Point barre. Et, sur la route du Graal, il ne changera rien à sa façon d'être ni de faire. S'il veut prendre du poids dans cette équipe alors que, selon lui, Evra n'a pas été remplacé pour son rôle sur et en dehors du terrain, le Mancunien n'est pas près de changer : "'La Pioche', je suis moi. Je ne joue pas un rôle. J'aime rigoler, sourire, danser et le plus important jouer au football".
Entré de plain-pied dans son Mondial, il assumera jusqu'au bout sa vie numérique et footballistique. Avec un petit taquet final, toujours avec le sourire. "Ça c'est la mentalité européenne ou française, on dirait que tu n'as pas le droit de te faire une coupe de cheveux et jouer un match de foot après, juge-t-il. Quand on jouait à l'US Torcy, on allait manger un grec avant et on gagnait 6-0 derrière. Aujourd'hui, quand je danse et qu'on gagne derrière, on ne dit rien. C'est la mentalité française mais ce n'est pas grave. Il faut me prendre comme ça." Rideau sur le show. Il a déplié sa longue carcasse. Et, dans un dernier sourire, a lancé un "peut-être qu'on ne va pas se voir pendant longtemps". Ce serait vraiment dommage.
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