Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Prolonger Deschamps avant le Mondial ? Les Bleus ont plus à y gagner qu'à y perdre

Martin Mosnier

Publié 31/10/2017 à 19:25 GMT+1

COUPE DU MONDE 2018 – La FFF et Noël Le Graët ont annoncé la prolongation du contrat de Didier Deschamps jusqu'à l'Euro 2020. Une décision dont la part de risque reste très minime. Explications.

Didier Deschamps, sélectionneur des Bleus

Crédit: Getty Images

A première vue, c'est une bien curieuse habitude. Comme avant l'Euro 2016, Didier Deschamps a été prolongé de son contrat à la tête de l'équipe de France. Ce qui lui assure son poste jusqu'en 2020. Peu importe le résultat des Bleus en Russie ou leur niveau de jeu. Or, la raison d'être (ou de ne plus être) d'un sélectionneur dépend de ses phases finales. C'est à l'aune de ce qu'il se passe l'été des années paires qu'il est jugé. Pas Deschamps. Cela peut paraître curieux, injuste, illégitime, injustifié, déraisonnable. Pourtant, Noël Le Graët et la FFF ont pris la bonne décision. Cette prolongation sera beaucoup plus bénéfique aux Bleus que potentiellement néfaste.
Elle installe un climat de sérénité et évite de parasiter la préparation. Dans un passé pas si lointain, deux entraîneurs ont démarré une compétition sans savoir de quoi leur avenir serait fait. D'abord, Laurent Blanc en 2012. Sa relation avec Noël Le Graët a connu quelques remous et quand un sélectionneur n'est pas confortablement installé, lorsqu'il n'a pas les coudées franches, son autorité peut être remise en cause.
picture

Le Graët, Blanc, 2012, Clairefontaine

Crédit: AFP

Un blanc-seing qui n'en est pas un

En 2004, l'absence de stabilité et le conflit ouvert entre la FFF et Jacques Santini ont donné lieu à une situation plus ubuesque encore. Avant la compétition, Santini s'était déjà engagé avec Tottenham pour la saison suivante et son contrat avec les Bleus s'achevait le 30 juin, soit le jour de la demi-finale de l'Euro. Comment imaginer démarrer une compétition dans des conditions aussi hostiles ? C'est peut-être un hasard mais la France a signé un tournoi désastreux en 2004 et Blanc a eu du mal à contrôler son groupe en 2012 au cours d'une compétition, là-aussi, ratée.
Cette prolongation ne récompense pas seulement les résultats d'une équipe qui a rempli tous ses objectifs depuis 2012 et la prise de fonction de Deschamps. Elle permet à la FFF d'établir les conditions de sérénité nécessaires au sélectionneur et à son équipe dans la préparation de la Coupe du monde. Certes, elle reste discutable parce que c'est en Russie que se jouera sa légitimité pour le poste. Mais faire planer un doute ou, pire, nommer un successeur avant la compétition l'est encore plus.
Quel est donc le risque qu'encourt la FFF de prolonger Deschamps avant une grande compétition ? Revivre l'épisode Raymond Domenech qui s'était accroché aux Bleus jusqu'en 2010 malgré le fiasco de 2008 ? Non, pas avec Deschamps. Si l'équipe de France se plante comme elle s'était plantée en Autriche et en Suisse, si elle ne passe pas le premier tour ou si elle est éliminée en 8e face à un sans-grade, si, pour le dire plus simplement, il perd sa légitimité sur le tournoi, alors Deschamps s'en ira de lui-même. Comme il l'a fait à la Juventus ou à Monaco. A l'ASM, ce sont les résultats qui l'ont poussé à poser sa démission. A Turin, ce sont ses rapports compliqués avec Alessio Secco, alors directeur sportif, qui ont précipité son départ. Le blanc-seing dont il semble disposé jusqu'en 2020 n'en est, de fait, pas vraiment un. Tout dépendra de l'été prochain.
picture

Didier Deschamps France 2016

Crédit: Panoramic

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité